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Si je vous rappelle ces solides vérités, c’est pour vous inviter à examiner attentivement les mobiles qui dictent votre conduite, afin de rectifier ce qui doit être rectifié, réorientant toute chose vers le service de Dieu et de vos frères les hommes. Prenez garde au fait que le Seigneur est passé près de nous : il nous a regardés avec affection et nous a appelés d’un saint appel, non en considération de nos œuvres, mais conformément à son propre dessein et à sa grâce, qui nous fut donnée avant tous les siècles dans le Christ Jésus.

Purifiez votre intention, ayez soin de toute chose par amour de Dieu, en embrassant avec joie la croix de chaque jour. Je l’ai répété des milliers de fois, parce que je pense que ces idées doivent être gravées dans le cœur des chrétiens : quand nous ne nous bornons pas à tolérer la contradiction, la douleur physique ou morale, mais qu’au contrai­re nous l’aimons et que nous l’offrons à Dieu en réparation pour nos péchés personnels et pour les péchés de tous les hommes, alors je vous assure que cette souffrance n’accable pas.

Nous ne portons plus n’importe quelle croix, nous découvrons la Croix du Christ avec, en plus, la consolation de constater que le Rédempteur se charge d’en supporter le poids. Nous collaborons comme Simon de Cyrène, qui se vit obligé de prêter ses épaules pour aider Jésus, alors qu’il revenait de travailler son champ et pensait à un repos mérité. Être volontairement le Cyrénéen du Christ, accompagner d’aussi près son Humanité souffrante, réduite à une loque, n’est pas un malheur pour une âme aimante, mais lui apporte la certitude de la proximité de Dieu qui, par ce choix, la bénit.

De nombreuses personnes m’ont souvent parlé avec étonnement de la joie que, grâce à Dieu, mes enfants de l’Opus Dei possèdent et communiquent aux autres. Devant l’évidence de cette réalité, je réponds toujours par la même explication, car je n’en connais pas d’autre : le fondement de leur bonheur réside dans le fait de ne craindre ni la vie ni la mort, de ne pas se laisser intimider par les tribulations, dans un effort quotidien pour vivre avec esprit de sacrifice, constamment disposés, malgré leur misère et leur faiblesse personnelles, à se renier eux-mêmes, pour rendre le chemin chrétien plus aisé et plus aimable pour les autres.

Comme le battement du cœur

Références à la Sainte Écriture
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