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Rappelez-vous la parabole des talents. Le serviteur qui n’en avait reçu qu’un aurait pu en faire un bon usage, comme ses compagnons, faire en sorte qu’il produise, en tirant parti de ses capacités. Or, que décide-t-il ? Il craint de perdre le talent. Fort bien. Mais ensuite ? Il l’enterre ! Et ce trésor ne produit pas de fruit.

N’oublions jamais ce cas de peur maladive de se servir honorablement de sa capacité de travail, de son intelli­gence, de sa volonté, de l’homme tout entier. Je l’enterre, semble affirmer ce malheureux, mais ma liberté est sauve ! Non. Sa liberté a penché pour quelque chose de très concret, pour la sécheresse la plus pauvre et la plus aride. Elle a pris parti, car elle ne pouvait faire autrement que de choisir ; mais elle a mal choisi.

Il n’y a rien de plus faux que d’opposer la liberté au don de soi, car le don de soi est une conséquence de la liberté. Considérez que lorsqu’une mère se sacrifie pour ses enfants, elle a choisi ; et c’est à la mesure de cet amour que se manifestera sa liberté. Plus cet amour est grand, plus la liberté sera féconde ; et le bonheur de ses enfants provient de cette liberté bénie (qui implique le don de soi), il procède de ce don de soi béni qui est justement la liberté.

Références à la Sainte Écriture
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