130

Non est abbreviata manus Domini. Le bras de Dieu ne s’est pas raccourci. Dieu n’est pas moins puissant aujourd’hui qu’en d’autres époques, et son amour pour les hommes n’en est pas moins véritable. Notre foi nous apprend que la création tout entière, le mouvement de la terre et des astres, les actions droites des créatures de l’histoire, en un mot tout vient de Dieu et se dirige vers lui.

L’action du Saint-Esprit peut passer inaperçue, parce que Dieu ne nous fait pas connaître ses plans et parce que le péché de l’homme voile et obscurcit les dons divins. Mais la foi nous rappelle que le Seigneur agit continuellement. C’est lui qui nous a créés et qui nous maintient en vie. C’est lui qui, par sa grâce, conduit la création tout entière à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

C’est pourquoi la tradition chrétienne a résumé l’attitude que nous devons adopter envers le Saint-Esprit en un seul mot : docilité. C’est-à-dire, être sensibles à ce que l’Esprit divin réalise autour de nous et en nous, aux charismes qu’il distribue, aux mouvements et aux institutions qu’il suscite, aux résolutions et aux décisions qu’il fait naître en notre cœur. Le Saint-Esprit accomplit dans le monde les œuvres de Dieu. Il est, comme le dit l’hymne liturgique, dispensateur des grâces, lumière des cœurs, hôte de l’âme, repos dans le travail, réconfort dans les larmes. Sans son aide, rien ne subsiste dans l’homme qui ne soit péché, car c’est lui qui lave les souillures, guérit les blessures, incendie les froideurs, redresse les erreurs et conduit les hommes au port du salut et de la joie éternelle.

Mais notre foi en l’Esprit Saint doit être pleine et totale. Ce n’est pas une vague croyance en sa présence dans le monde, mais l’acceptation reconnaissante des signes et des réalités auxquels il a voulu rattacher sa force de façon spéciale. Quand viendra l’Esprit de vérité, annonce Jésus, il me glorifiera, car c’est de mon bien qu’il prendra pour vous en faire part. Le Saint-Esprit est l’Esprit envoyé par le Christ pour réaliser en nous la sanctification qu’il a méritée pour nous sur la terre.

Sans foi en Jésus-Christ, en sa doctrine, en ses sacrements et en son Église, il ne peut y avoir de foi en l’Esprit Saint. C’est être incohérent avec la foi chrétienne et ne pas croire vraiment en l’Esprit Saint que de ne pas aimer l’Église, de n’avoir pas confiance en elle, de se complaire à ne mettre en lumière que les imperfections et les limitations de ceux qui la représentent, de la juger de l’extérieur, sans être capable de se considérer comme son fils. Et j’en viens à considérer combien l’action du Paraclet doit être extraordinairement importante et abondante lorsque le prêtre renouvelle le sacrifice du Calvaire au cours de la célébration de la sainte messe sur nos autels.

Références à la Sainte Écriture
Choisir une autre langue