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La joie est un bien qui appartient au chrétien. Elle ne disparaît que devant l’offense à Dieu : car le péché vient de l’égoïsme, et l’égoïsme engendre la tristesse et, même alors, cette joie demeure enfouie sous les braises de l’âme, car nous savons que Dieu et sa Mère n’oublient jamais les hommes. Si nous nous repentons, s’il jaillit de notre cœur un acte de douleur, si nous nous purifions par le saint sacrement de la pénitence, Dieu s’avance à notre rencontre et nous pardonne. Alors, il n’y a plus de tristesse : il est tout à fait juste de se réjouir puisque ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé.

Ces paroles terminent l’admirable épilogue de la parabole du fils prodigue, que nous ne nous lasserons jamais de méditer : voici que le Père s’avance à ta rencontre ; il inclinera sa tête sur ton épaule, il te donnera un baiser, gage d’amour et de tendresse ; il te fera remettre un vêtement, un anneau et des chaussures. Tu crains encore une réprimande : il te rend ta dignité ; tu crains un châtiment : il te donne un baiser ; tu as peur d’un mot de reproche : il prépare un festin à ton intention.

L’amour de Dieu est insondable. S’il agit ainsi à l’égard de celui qui l’a offensé, que ne fera-t-il pas pour honorer sa Mère, l’immaculée, Virgo fidelis, la Très Sainte Vierge, toujours fidèle ?

Si tel est l’amour de Dieu, alors que le fond du cœur humain est si souvent traître, misérable, qu’en sera-t-il du Cœur de Marie, qui n’a jamais opposé le moindre obstacle à la volonté de Dieu ?

Voyez comme la liturgie de cette fête insiste sur l’impossibilité de comprendre l’infinie miséricorde du Seigneur à l’aide de raisonnements humains ; plutôt que d’expliquer, elle chante ; elle frappe l’imagination afin que chacun mette toute son ardeur à louer. Car nous n’irons jamais assez loin : un grand signe apparut dans le ciel : une Femme vêtue du soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. Le roi est tombé amoureux de ta beauté. Comme elle resplendit, la fille du roi, avec son vêtement brodé d’or !.

La liturgie va se terminer sur des paroles de Marie, qui réunissent à la fois la plus grande humilité et la plus grande gloire : toutes les générations à venir, en effet, me diront bienheureuse, car le Puissant a fait pour moi de grandes choses.

Cor Mariæ dulcissimum, iter para tutum, Cœur très doux de Marie, accorde-nous la force et la sécurité tout au long de ce chemin sur la terre : sois, toi-même, notre chemin, car tu connais le sentier et le raccourci infaillible qui mènent, par ton amour, à l’amour de Jésus-Christ.

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