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Je termine en reprenant quelques mots de l’Évangile d’aujourd’hui : entrant dans la maison, ils virent l’Enfant avec Marie, sa mère. Notre Dame ne se sépare pas de son Fils. Les Rois Mages ne sont pas reçus par un roi juché sur son trône, mais par un enfant dans les bras de sa mère. Demandons à la Mère de Dieu, notre Mère, de nous préparer le chemin qui conduit au plein amour : Cor Mariæ dulcissimum, iter para tutum ! Son doux cœur connaît le chemin le plus sûr pour rencontrer le Christ.

Les Rois Mages ont une étoile ; nous, nous avons Marie, Stella maris, stella Orientis. Nous lui disons aujourd’hui : Sainte Marie, Etoile de la mer, Etoile du matin, aide tes enfants. Notre zèle pour les âmes ne doit pas connaître de frontières, car personne n’est exclu de l’amour du Christ. Les Rois Mages ont été les précurseurs des gentils ; mais, la Rédemption consommée, il n’y a plus désormais ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ; il n’existe de discrimination d’aucun type, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus.

Nous autres chrétiens, nous ne pouvons être exclusifs, ni séparer ou classer les âmes ; beaucoup viendront d’Orient et d’Occident. Dans le Cœur du Christ, il y a de la place pour tous. Ses bras — nous en avons un exemple admirable dans la crèche — sont ceux d’un Enfant, mais ce sont les mêmes qui, étendus sur la croix, attireront tous les hommes.

Une dernière pensée pour notre Père et Seigneur saint Joseph, l’homme juste, qui, dans la scène de l’Épiphanie, est une fois de plus passé inaperçu. Je l’imagine recueilli dans la contemplation, protégeant avec amour l’Enfant Dieu qui, fait Homme, a été confié à ses soins paternels. Avec la merveilleuse délicatesse de celui qui ne pense pas à lui-même, le saint Patriarche se dépense dans un service aussi silencieux qu’efficace.

Nous avons parlé aujourd’hui de vie de prière et de désir d’apostolat. Quel meilleur maître que saint Joseph ? Si vous voulez un conseil, voici celui que je prodigue inlassablement depuis des années : Ite ad Ioseph, allez à saint Joseph. Il vous montrera des chemins concrets, des moyens humains et divins d’approcher Jésus. Et, comme il l’a fait, vous irez porter dans vos bras, embrasser, vêtir, soigner cet Enfant-Dieu qui nous est né. Avec l’hommage de leur vénération, les Mages offrirent à Jésus de l’or, de l’encens et de la myrrhe ; Joseph, lui, a donné tout entier son cœur, jeune et plein d’amour.

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