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3 points de « Amis de Dieu » sont liés au thème "Repos".

Je vais poursuivre ce moment de conversation devant le Seigneur en me servant d’une fiche que j’utilisais il y a quelques années et qui conserve pour moi toute son actualité. J’avais repris à l’époque des considérations de sainte Thérèse d’Avila : tout ce qui passe et ne tourne pas à la gloire de Dieu est néant, et au-dessous même du néant. Comprenez-vous pourquoi une âme cesse de savourer la paix et la sérénité quand elle s’écarte de sa fin, quand elle oublie que Dieu l’a créée pour la sainteté ? Efforcez-vous de ne jamais perdre ce point de vue surnaturel, pas même aux heures de loisir ou de repos, aussi nécessaires dans la vie de chacun que le travail.

Vous pouvez bien parvenir au sommet de votre activité professionnelle ; vous pouvez obtenir les succès les plus retentissants grâce à votre libre initiative dans vos activités temporelles ; mais si vous abandonnez ce sens surnaturel qui doit présider à toutes vos activités humaines, vous ferez lamentablement fausse route.

Luttez contre la compréhension excessive que chacun a pour soi ; soyez exigeants envers vous-mêmes ! Parfois, nous pensons trop à notre santé, au repos qui ne saurait manquer, dans la mesure précisément où il nous permet de reprendre notre travail avec des forces renouvelées. Mais le repos, je l’ai écrit il y a déjà si longtemps, ne consiste pas à ne rien faire : c’est se distraire dans des activités qui exigent moins d’efforts.

D’autre part, sous de faux prétextes, nous sommes trop nonchalants. Nous perdons de vue la responsabilité bénie qui pèse sur nos épaules. Nous nous limitons tout juste à ce qu’il faut pour nous tirer d’affaire. Nous nous laissons entraîner par des raisons qui n’en sont pas, pour nous tourner les pouces, alors que Satan et ses alliés, eux, ne prennent pas de vacances. Écoutez attentivement, et méditez ce que saint Paul écrivait aux chrétiens, esclaves de métier ; il les pressait d’obéir à leurs maîtres, non en ne les servant que lorsqu’ils vous regardent, comme si vous ne pensiez qu’à plaire aux hommes, mais comme des esclaves du Christ, qui font de toute leur âme la volonté de Dieu. Que votre service empressé s’adresse au Seigneur et non aux hommes. Bon conseil à suivre, par toi et par moi !

Nous allons demander sa lumière à notre Seigneur Jésus-Christ, et le prier de nous aider à découvrir, à chaque instant, ce sens divin qui transforme notre vocation professionnelle, et en fait l’axe sur lequel s’appuie et pivote l’appel à la sainteté qui nous a été adressé. Vous verrez dans l’Évangile que Jésus était connu comme faber, filius Mariæ, l’ouvrier, le fils de Marie. Eh bien, nous aussi, avec une sainte fierté, nous devons démontrer dans les faits que nous sommes des travailleurs, des hommes et des femmes qui peinent !

Puisque nous devons nous comporter à tout moment comme des envoyés de Dieu, nous devons avoir très présent à l’esprit que nous ne le servirons pas loyalement si nous désertons notre tâche ; si nous ne partageons pas avec les autres l’opiniâtreté et l’abnégation dans l’accomplissement de nos engagements professionnels ; si l’on pouvait dire que nous sommes fainéants, insouciants, frivoles, désordonnés, paresseux, inutiles… En effet, celui qui néglige ces obligations, apparemment moins importantes, peut difficilement vaincre dans celles de la vie intérieure, assurément plus coûteuses. Qui est fidèle pour très peu de chose est fidèle aussi pour beaucoup, et qui est malhonnête pour très peu est malhonnête aussi pour beaucoup.

Permettez-moi d’insister encore sur le chemin que Dieu attend que chacun de nous parcoure, lorsqu’il nous appelle à le servir au milieu du monde, pour sanctifier les activités courantes et nous sanctifier à travers elles. Avec un très grand bon sens tout empreint en même temps de foi, saint Paul prêchait qu’il est écrit dans la Loi de Moïse : « Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain . » Et il se demande : Dieu se met-il en peine des bœufs ? N’est-ce pas pour nous qu’il parle ? Oui, évidemment, c’est pour nous que cela a été écrit : celui qui laboure doit labourer dans l’espérance, et celui qui foule le grain, dans l’espérance d’en avoir sa part.

On n’a jamais réduit la vie chrétienne à un corset étouffant d’obligations, qui laisserait l’âme en proie à une tension exaspérée ; elle s’adapte aux circonstances individuelles comme un gant à la main, et elle demande que, par la prière et la mortification, nous ne perdions jamais l’objectif surnaturel dans l’accomplissement de nos tâches habituelles, grandes et petites. Pensez que Dieu aime passionnément ses créatures ; comment l’âne pourra-t-il travailler si on ne lui donne rien à manger, s’il n’a pas le temps de reprendre des forces ou si l’on affaiblit sa vigueur par des coups excessifs ? Ton corps est comme un âne — Dieu a eu un âne pour trône à Jérusalem — qui te porte sur son dos par les sentiers divins de la terre : tu dois t’en rendre maître pour qu’il ne s’éloigne pas de la voie de Dieu et pour l’encourager à ce que son trot soit aussi joyeux et fougueux qu’on peut l’attendre d’un âne.

L’esprit de pénitence