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4 points de « Amis de Dieu » sont liés au thème "Médiocrité".

La vie intérieure est une exigence inhérente à l’appel que le Maître a fait retentir dans l’âme de tout homme. Nous devons être saints jusqu’au bout des ongles, pour reprendre une expression typique de mon pays ; des chrétiens vrais, authentiques, canonisables ; autrement, nous aurons échoué en tant que disciples du seul Maître. Pensez aussi qu’en s’intéressant à nous, en nous octroyant sa grâce, afin que nous luttions pour atteindre la sainteté au milieu du monde, Dieu nous impose aussi l’obligation de l’apostolat. Comprenez que, même d’un point de vue humain, la préoccupation pour les âmes naît tout naturellement de ce choix, ainsi que l’exprime un Père de l’Église : Lorsque vous découvrez que quelque chose vous a été profitable, vous essayez d’y attirer les autres. Vous devez donc souhaiter que d’autres vous accompagnent sur les chemins du Seigneur. Si, en allant au forum ou aux bains, vous rencontrez quelqu’un qui est oisif, vous l’invitez à vous accompagner. Appliquez au spirituel cette coutume terrestre et, lorsque vous irez vers Dieu, ne le faites point seuls.

Si nous ne voulons pas gaspiller notre temps inutilement ni nous retrancher derrière la fausse excuse des difficultés extérieures du milieu ambiant, difficultés qui n’ont jamais manqué depuis les débuts du christianisme, nous devons avoir tout à fait présent à l’esprit que Jésus-Christ a voulu que l’efficacité de notre action pour entraîner vers lui ceux qui nous entourent, dépende d’ordinaire de notre vie intérieure. Jésus-Christ a mis la sainteté comme condition de l’efficacité de l’activité apostolique ; ou plutôt notre effort pour être fidèles, car, sur terre, nous ne serons jamais saints. Cela semble incroyable, mais Dieu et les hommes attendent de nous une fidélité sans palliatifs, sans euphémismes, qui aille jusqu’à ses dernières conséquences, sans médiocrité ni concessions, dans la plénitude d’une vocation chrétienne assumée et pratiquée avec application.

Il en va du Royaume des Cieux comme d’un propriétaire qui sortit au point du jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Vous connaissez déjà le récit : cet homme revient à plusieurs reprises sur la place pour embaucher des ouvriers. Certains ont été appelés de bon matin ; d’autres à la tombée du jour.

Ils reçoivent tous un denier : le salaire que je t’avais promis, c’est-à-dire mon image et ma ressemblance. L’image du Roi est gravée sur le denier. Telle est la miséricorde de Dieu, qui appelle chacun conformément à ses circonstances personnelles parce qu’il veut que tous les hommes soient sauvés. Quant à nous, nous sommes nés chrétiens, nous avons été élevés dans la foi, nous avons été très clairement choisis par le Seigneur. Telle est la réalité. Ainsi, lorsque vous êtes invités à répondre, même si ce n’est qu’à la dernière heure, pouvez-vous rester sur la place publique, à vous dorer au soleil comme nombre de ces ouvriers, parce qu’ils avaient du temps en trop ?

Nous n’avons pas trop de temps, pas même une seconde. Et je n’exagère pas : il y a du travail ; le monde est vaste et des millions d’âmes n’ont toujours pas entendu clairement la doctrine du Christ. Je m’adresse à chacun d’entre vous. Si tu as du temps en trop, réfléchis un peu : il est très possible que tu sois plongé dans la tiédeur ; ou que tu sois infirme, surnaturellement parlant. Tu ne bouges plus, tu es immobile et stérile, tu ne fais pas tout le bien que tu devrais transmettre à ceux qui t’entourent, dans ton milieu, dans ton travail, dans ta famille.

Il s’approche du figuier : il s’approche de toi, il s’approche de moi. La faim, la soif d’âmes de Jésus ? Du haut de la croix, il a crié : sitio ! j’ai soif. Soif de nous, de notre amour, de nos âmes, de toutes les âmes que nous devons amener jusqu’à lui par le chemin de la croix, qui est le chemin de l’immortalité et de la gloire du Ciel.

Il s’approcha du figuier, mais il n’y trouva rien que des feuilles. C’est regrettable. En est-il ainsi dans notre vie ? N’est-il pas vrai, hélas, qu’elle manque de foi, de vibration d’humilité, qu’on n’y trouve ni sacrifices ni œuvres ? N’est-il pas vrai que seule la façade est chrétienne, et que les fruits sont absents ? Terrible constatation. Jésus en effet ordonne : Jamais plus tu ne porteras de fruit. Et à l’instant même, le figuier devint sec. Si ce passage de l’Écriture Sainte nous attriste, il nous incite en même temps à raviver notre foi, à vivre selon la foi, afin de n’avoir que des gains à présenter au Christ.

Prenons-y garde : notre Seigneur ne dépendra jamais de nos constructions humaines. Les projets les plus ambitieux ne sont à ses yeux que jeux d’enfants. Ce qu’il veut, ce sont les âmes, c’est notre amour. Il veut que tous les hommes accourent, afin de jouir de son Royaume pour l’éternité. Nous devons travailler beaucoup sur cette terre et nous devons travailler bien, parce que c’est ce travail ordinaire que nous devons sanctifier. Mais n’oublions jamais de réaliser notre travail pour Dieu. Si nous le faisions pour nous-mêmes, par orgueil, nous ne produirions qu’un feuillage inutile. Sur un tel arbre, ni Dieu ni les hommes ne pourraient trouver de fruit.

Les prières vocales se sertissent comme des joyaux sur ce canevas, sur cette foi chrétienne en actes. Formules divines : Notre Père…, Je vous salue, Marie…, Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Couronne de louanges à Dieu et à notre Mère, constituée par le Saint Rosaire et par tant d’autres acclamations pleines de piété que nos frères chrétiens ont récitées depuis toujours.

Saint Augustin commente un verset du Psaume 85 : Seigneur, aie pitié de moi, parce que j’ai crié vers toi tout le jour, non pas un jour seulement. Et il écrit : Par « tout le jour » il entend « tout le temps, sans cesse… » Un seul et même homme parvient jusqu’à la fin du monde ; car ce sont les mêmes membres du Christ qui appellent : quelques-uns reposent déjà en lui, d’autres l’invoquent maintenant et d’autres l’imploreront quand nous serons morts, et après eux d’autres continueront de le supplier. La possibilité de participer à cet hommage au Créateur, qui se perpétue à travers les siècles, ne vous émeut-elle pas ? Que l’homme est grand quand il se reconnaît la créature préférée de Dieu et qu’il accourt à lui, tota die, à chaque moment de son pèlerinage terrestre !

Références à la Sainte Écriture
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