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3 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Coeur → charité, affection .

Cette charité, ce n’est pas nous qui la bâtissons ; elle nous envahit par la grâce de Dieu, car il nous aima le premier. Il faut que nous nous pénétrions profondément de cette vérité splendide : Si nous pouvons aimer Dieu, c’est parce que nous avons été aimés par Dieu. Nous sommes, toi et moi, en mesure de prodiguer à pleines mains notre amour envers tous ceux qui nous entourent, car nous sommes nés à la foi par l’amour du Père. Demandez hardiment au Seigneur ce trésor, cette vertu surnaturelle de la charité, pour l’exercer dans ses moindres conséquences.

Il est arrivé souvent que, nous, les chrétiens, nous n’ayons pas su répondre à ce don. Parfois nous avons rabaissé la charité, comme si elle se limitait à l’aumône froide, sans âme ; ou bien nous l’avons réduite aux bonnes œuvres plus ou moins formelles. Le regret résigné d’une malade exprimait bien cette aberration : ici on me traite avec charité, mais ma mère me soignait avec affection ! L’amour qui naît du Cœur du Christ ne saurait donner lieu à cette sorte de distinction.

Pour que cette vérité vous pénètre, j’ai prêché mille et une fois sous une forme imagée, que nous n’avons pas un cœur pour aimer Dieu et un autre pour aimer les créatures : notre pauvre cœur, ce cœur de chair, aime d’un amour humain, qui est surnaturel aussi, s’il est uni à l’amour du Christ. C’est cette charité-là, et nulle autre, que nous devons cultiver dans notre âme. Elle nous amènera à découvrir chez les autres l’image de notre Seigneur.

Universalité de la charité

J’aime reprendre des paroles que l’Esprit Saint nous communique par la bouche du prophète Isaïe : discite benefacere. Apprenez à faire le bien. J’ai l’habitude d’appliquer ce conseil aux différents aspects de notre lutte intérieure, étant donné qu’il ne faut jamais penser que la vie chrétienne est achevée, car le progrès dans les vertus découle d’un effort personnel, quotidien et effectif.

Pour l’apprentissage de n’importe quelle tâche au sein de la société, comment nous y prenons-nous ? Nous considérons d’abord le but recherché et les moyens pour l’atteindre. Puis nous les employons, de façon répétée, jusqu’à créer une habitude fermement enracinée en nous. Dès que nous apprenons quelque chose, nous en découvrons d’autres que nous ignorions et qui constituent une motivation pour poursuivre la tâche sans jamais dire assez !

La charité envers le prochain est une manifestation de l’amour de Dieu. C’est pourquoi, quand nous nous efforçons de progresser dans cette vertu, nous ne pouvons pas nous fixer de limite. Avec le Seigneur, la seule mesure est d’aimer sans mesure. D’une part, parce que nous n’arriverons jamais à le remercier assez pour tout ce qu’il a fait pour nous ; d’autre part, parce que l’amour de Dieu envers ses créatures se présente ainsi : surabondant, sans calcul, sans frontières.

À nous tous qui sommes disposés à l’écouter de toute notre âme, Jésus-Christ nous enseigne, dans le sermon sur la montagne, le commandement divin de la charité. Et à la fin, en guise de résumé, il explique : Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. Votre récompense alors sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants. Soyez donc miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux.

La miséricorde n’en reste pas à une froide attitude de compassion : la miséricorde s’identifie avec la surabondance de la charité, qui amène avec elle la surabondance de la justice. Être miséricordieux c’est garder le cœur sensible, c’est entretenir la blessure humaine et divine d’un amour ferme, sacrifié, généreux. C’est bien ainsi que saint Paul, dans son hymne à cette vertu, résume la charité : La charité est longanime, la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse, la charité ne fanfaronne pas, ne se rengorge pas, elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.

Nous sommes maintenant convaincus que la charité n’a rien à voir avec cette caricature que parfois d’aucuns ont prétendu esquisser de cette vertu centrale dans la vie du chrétien. Alors pourquoi sommes-nous tenus de la prêcher continuellement ? S’agirait-il d’un thème en quelque sorte obligatoire, mais ayant peu de chances de se manifester dans des faits concrets ?

Si nous nous regardions autour de nous, il se pourrait que nous trouvions des raisons de croire que la charité est une vertu illusoire. Mais si toi et moi, nous envisageons les choses avec un esprit surnaturel, nous découvrirons aussi la racine de cette stérilité : l’absence de relations intenses et continuelles, en tête à tête, avec notre Seigneur Jésus Christ, et la méconnaissance de l’œuvre de l’Esprit Saint dans l’âme, dont le premier fruit est précisément la charité.

Reprenant quelques conseils de l’Apôtre, portez le fardeau les uns des autres et accomplissez ainsi la loi du Christ, un Père de l’Église ajoute : En aimant le Christ nous supporterons facilement les faiblesses des autres, même de celui que nous n’aimons pas encore parce que ses œuvres ne sont pas bonnes.

C’est dans cette direction que s’élève le chemin qui nous fait grandir dans la charité. Si nous pensons que nous devons d’abord exercer des activités humanitaires, des tâches d’assistance, en excluant l’amour du Seigneur, nous nous trompons. Nous ne devons pas délaisser le Christ parce que nous nous occupons de notre prochain malade, étant donné que nous devons aimer celui-ci à cause du Christ.

Voyez l’exemple de Jésus. Sans cesser d’être Dieu, il s’humilia, prenant la condition d’esclave pour pouvoir nous servir. Voilà la seule voie, le seul effort qui en vaille la peine. L’amour cherche l’union, l’identification avec la personne aimée. En nous unissant au Christ, nous serons pris du désir de le seconder dans cette vie de renoncement, d’aimer sans mesure et de nous sacrifier jusqu’à la mort. Le Christ nous place devant une alternative fondamentale : dépenser notre existence personnelle égoïstement et en solitaires, ou nous consacrer de toutes nos forces à une tâche de service.

Références à la Sainte Écriture