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3 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Croix → dans la vie courante.

C’est le moment d’accourir à ta Mère bénie du Ciel, pour qu’elle te reçoive dans ses bras et t’obtienne de son Fils un regard de miséricorde. Essaye aussitôt de formuler des résolutions concrètes : finis-en une fois pour toutes, bien que cela te coûte, avec cette petite chose qui fait obstacle, et que Dieu et toi vous connaissez bien. L’orgueil, la sensualité, le manque de sens surnaturel s’allieront pour te murmurer : cela ? mais ce n’est qu’un détail ridicule, insignifiant ! Réponds sans dialoguer davantage avec la tentation : je me donnerai aussi en accomplissant cette exigence divine ! Et tu auras bien raison : l’amour se prouve d’une manière toute particulière par de petits riens. D’ordinaire, parmi les sacrifices que le Seigneur nous demande, les plus ardus sont minuscules, mais aussi continuels et efficaces que les battements du cœur.

Combien de mères as-tu connu qui ont accompli un acte héroïque, extraordinaire ? Peu, bien peu. Cependant des mères héroïques, véritablement héroïques, qui n’apparaissent pas comme des figures spectaculaires, qui ne feront jamais la une des journaux, comme on dit, nous en connaissons beaucoup toi et moi. Elles vivent en renonçant à elles-mêmes à tout moment, sacrifiant avec joie leurs propres goûts et intérêts, leur temps, leurs possibilités d’affirmation personnelle ou de succès, pour remplir de bonheur les jours de leurs enfants.

Prenons d’autres exemples, tirés également de la vie courante. Saint Paul les mentionne : Tout athlète se prive de tout ; mais eux c’est pour obtenir une couronne périssable, nous, une impérissable. Il vous suffit de jeter un regard autour de vous. Voyez le nombre de sacrifices que les hommes et les femmes s’imposent, bon gré mal gré, pour soigner leurs corps, pour préserver leur santé, pour gagner l’estime d’autrui… Et nous, ne serions-nous pas capables de nous émouvoir de l’immense amour de Dieu si mal payé de retour par l’humanité, en mortifiant ce qui doit être mortifié, afin que notre intelligence et notre cœur vivent davantage attentifs au Seigneur ?

Le sens chrétien a été tellement défiguré dans tant de consciences que, quand on parle de mortification et de pénitence, on ne pense qu’aux longs jeûnes et aux cilices dont il est question dans les admirables récits de quelques biographies de saints. En commençant cette méditation, nous avons établi, comme prémisses qui allaient de soi, que nous devons prendre Jésus-Christ pour modèle de notre conduite. Or, s’il est vrai qu’il a préparé sa prédication en se retirant au désert, y jeûnant quarante jours et quarante nuits, il n’est pas moins certain qu’il a pratiqué avant et après la vertu de tempérance avec un tel naturel que ses ennemis en profitèrent pour l’accuser calomnieusement d’être un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.

Je tiens à ce que vous découvriez dans toute sa profondeur cette simplicité du Maître, qui ne fait pas ostentation de sa vie de pénitence. C’est ce qu’il te demande aussi à toi : Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour qu’on voie bien qu’ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils ont déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret : et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

C’est ainsi que tu dois t’exercer à l’esprit de pénitence : face à Dieu et comme un enfant, comme le tout petit qui, pour prouver à son père combien il l’aime, sait renoncer à ses quelques trésors de peu de valeur : une bobine, un soldat sans tête, une capsule de bouteille. Le geste lui coûte, mais, à la fin, l’affection l’emporte et, tout heureux, il tend la main.

Références à la Sainte Écriture
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