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3 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Honnêteté → virilité.

Dans son intimité, son comportement extérieur, ses rapports avec les autres, son travail, chacun de nous doit essayer de se tenir continuellement en présence de Dieu, par une conversation — un dialogue — qui ne se manifeste pas extérieurement. Mieux encore, par un dialogue qui d’ordinaire s’exprime sans bruit de paroles, mais doit néanmoins se remarquer à la ténacité et au tendre empressement que nous mettrons à bien achever toutes nos tâches, aussi bien celles qui sont importantes que les plus insignifiantes. Si nous n’agissions pas avec cette ténacité nous serions peu cohérents avec notre condition d’enfant de Dieu, parce que nous aurions gaspillé les ressources que le Seigneur a providentiellement mises à notre portée, pour que nous arrivions à constituer cet Homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ.

Je voyageais fréquemment pendant la guerre civile d’Espagne pour offrir mes services sacerdotaux à beaucoup de garçons qui se trouvaient au front. J’ai entendu dans une tranchée un dialogue qui est resté gravé en moi. Près de Teruel, un jeune soldat disait d’un autre, apparemment quelque peu indécis, pusillanime : celui-là il n’est pas un homme tout d’une pièce ! J’éprouverais une immense tristesse si l’on était fondé à affirmer, de l’un d’entre nous, qu’il est incohérent ; un homme qui prétend vouloir être vraiment chrétien, saint, mais qui en méprise les moyens, puisqu’il ne témoigne pas continuellement à Dieu son affection et son amour filial dans l’accomplissement de ses obligations. Si telle était notre façon d’agir, nous ne serions pas non plus, ni toi ni moi, des chrétiens faits tout d’une pièce.

Il est vrai que cette capacité personnelle ne suffit pas : personne ne se sauve sans la grâce du Christ. Mais si l’individu conserve et cultive un début de droiture, Dieu lui aplanira le chemin ; et il pourra être saint parce qu’il aura su vivre en homme de bien.

Vous avez peut-être observé d’autres cas, en un certain sens opposés : tant de personnes qui se disent chrétiennes —parce qu’elles ont été baptisées et reçoivent d’autres sacrements —, mais qui se montrent déloyales, menteuses, non sincères, orgueilleuses… Et elles s’effondrent d’un seul coup. Elles ressemblent à des étoiles qui brillent un instant dans le ciel et disparaissent soudain, irrémédiablement.

Dieu veut que nous soyons très humains, si nous acceptons de nous considérer comme ses enfants. Que notre tête touche le ciel, mais que nos pieds soient bien assurés sur la terre. Le prix pour vivre en chrétien ne consiste pas à cesser d’être des hommes ou à renoncer à l’effort pour acquérir ces vertus que certains possèdent, même sans connaître le Christ. Le prix de chaque chrétien, c’est le Sang rédempteur de Notre Seigneur qui veut — j’y insiste — que nous soyons très humains et très divins, et appliqués à l’imiter chaque jour, lui qui est perfectus Deus, perfectus homo.

Quand une âme s’efforce de cultiver les vertus humaines, son cœur est déjà très près du Christ. Et le chrétien se rend compte que les vertus théologales — la foi, l’espérance, la charité — et toutes les autres vertus que la grâce de Dieu amène avec elle, le poussent à ne jamais négliger ces bonnes qualités qu’il partage avec tant d’hommes.

Les vertus humaines, j’insiste, sont le fondement des vertus surnaturelles ; celles-ci donnent toujours un nouvel élan pour se conduire avec honnêteté. Mais, de toute façon, le désir de posséder ces vertus ne suffit pas : il est nécessaire d’apprendre à les pratiquer. Discite benefacere, apprenez à faire le bien. Il faut s’y exercer de façon habituelle par les actes appropriés — des actes de sincérité, de véracité, d’équanimité, de sérénité, de patience —, parce que les œuvres sont amour, et que l’on ne peut aimer Dieu seulement en paroles : mais il faut l’aimer en actes, véritablement.

Références à la Sainte Écriture
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