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3 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Paresse → paresse dans la lutte ascétique.

Reposez-vous sur la filiation divine. Dieu est un Père débordant de tendresse, d’un amour infini. Appelle-le « Père » souvent dans la journée et dis-lui, seul à seul, dans ton cœur, que tu l’aimes, que tu l’adores, que tu ressens la fierté et la force d’être son fils. Tu as là un authentique programme de vie intérieure que tu dois canaliser dans tes relations de piété avec Dieu, peu nombreuses, mais constantes, j’insiste, qui te permettront d’acquérir les sentiments et les façons d’être d’un bon fils.

Je dois encore te prévenir contre le danger de la routine, véritable sépulcre de la piété, qui se cache fréquemment sous l’ambition de réaliser ou d’entreprendre de grandes choses, alors que l’on néglige, par commodité, les obligations quotidiennes. Lorsque tu percevras ces insinuations, mets-toi en présence de Dieu avec sincérité : vois si tu n’es pas las de toujours lutter sur les mêmes points, parce que tu ne cherchais pas Dieu ; regarde si, par manque de générosité, d’esprit de sacrifice, ta persévérance fidèle dans le travail ne s’est pas affaiblie. Tes normes de piété, tes petites mortifications, ton activité apostolique qui ne produit pas de fruits immédiats te semblent alors terriblement stériles. Nous nous sentons vides et nous commençons peut-être à échafauder de nouveaux projets, pour faire taire la voix de notre Père du Ciel qui nous réclame une loyauté totale. Et avec ce « cauchemar » de rêves grandioses dans notre âme nous oublions la réalité la plus sûre, le chemin qui nous mène tout droit à la sainteté : c’est le signe le plus évident que nous avons perdu le point de vue surnaturel ; la conviction que nous sommes des tout-petits ; la certitude des merveilles que notre Père est prêt à opérer en nous si nous recommençons avec humilité.

Les balises rouges

Où que nous nous trouvions, le Seigneur nous exhorte : veille ! Face à cet appel de Dieu, nous devons alimenter notre conscience en désirs de sainteté : des désirs enracinés dans l’espérance et suivis d’œuvres. Donne-moi, mon fils, ton cœur, nous souffle-t-il à l’oreille. Cesse de construire des châteaux en Espagne, décide-toi à ouvrir ton âme à Dieu, car ce n’est que dans le Seigneur que tu peux trouver un fondement réel pour ton espérance et pour pratiquer le bien à l’égard du prochain. Si nous ne luttons pas contre nous-même, si nous ne rejetons pas résolument les ennemis qui campent dans notre citadelle intérieure (qu’ils s’appellent orgueil, envie, concupiscence de la chair et des yeux, autosuffisance ou folle avidité de libertinage), s’il n’y a pas enfin de lutte intérieure, alors les idéaux les plus nobles se fanent comme fleur des champs. Le soleil brûlant s’est levé : il a desséché l’herbe et sa fleur tombe, sa belle apparence est détruite. Ensuite, dans les moindres fissures, le découragement et la tristesse pousseront, comme une plante nuisible et envahissante.

Jésus ne se satisfait pas d’une adhésion hésitante. Il prétend, il en a le droit, que nous marchions d’un pas ferme, sans concessions devant les difficultés. Il exige des pas décidés, concrets : d’ordinaire, les résolutions à caractère général servent à peu de chose. Ces résolutions aux contours vagues me semblent de fallacieux espoirs qui visent à étouffer les appels divins que le cœur perçoit : des feux follets, qui ne brûlent ni ne réchauffent et qui disparaissent aussi fugacement qu’ils ont surgi.

C’est pourquoi je serai convaincu de la sincérité de ton intention d’atteindre le but, si je te vois marcher avec détermination. Fais le bien, en révisant ton attitude habituelle devant les occupations de chaque instant. Pratique la justice, précisément dans les milieux que tu fréquentes, même si tu en es rompu de fatigue. Rends heureux ceux qui t’entourent, en les aidant sans réserve dans le travail, en t’efforçant d’achever le tien avec la plus grande perfection humaine possible, par ta compréhension, ton sourire, ton attitude chrétienne. Et le tout pour Dieu, en pensant à sa gloire, le regard tourné vers le Ciel, dans un désir ardent de la Patrie définitive, le seul but qui en vaille la peine.

Je peux tout

Je me dois de vous mettre en garde contre une embûche que Satan ne dédaigne pas d’utiliser — il ne prend pas de vacances, lui ! — pour nous arracher la paix. Parfois, peut-être, le doute s’insinue, et la tentation de penser que nous reculons lamentablement ou que nous n’avançons guère ; nous pouvons même en arriver à la conviction que, malgré toute notre obstination à nous améliorer, nous empirons. Je vous assure que, d’ordinaire, ce jugement pessimiste ne reflète qu’une illusion trompeuse, qu’il convient de rejeter. Il arrive souvent, dans ces cas-là, que l’âme est devenue plus attentive, la conscience plus fine, l’amour plus exigeant, ou bien que l’action de la grâce nous éclaire plus intensément, et qu’alors nombre de détails, qui dans la pénombre seraient passés inaperçus, nous sautent aux yeux. En tout état de cause nous devons prendre garde à ces inquiétudes, car, par cette lumière, le Seigneur nous demande plus d’humilité ou plus de générosité. Rappelez-vous que la Providence de Dieu nous conduit sans cesse et qu’elle ne lésine pas sur son secours, par des miracles prodigieux et par des miracles de moindre envergure, pour mener ses enfants de l’avant.

Militia est vita hominis super terram, et sicut dies mercenarii, dies eius, la vie de l’homme sur la terre est une vie de combat, et les jours de l’homme s’écoulent sous le fardeau du travail. Personne n’échappe à cette exigence, pas même les poltrons qui refusent de la comprendre : ils désertent les rangs du Christ et se démènent dans d’autres luttes pour satisfaire leur paresse, leur vanité, leurs ambitions mesquines ; ils vivent esclaves de leurs caprices.

La nécessité de lutter étant inhérente à la créature humaine, nous devons essayer d’accomplir nos obligations avec ténacité, en priant et en travaillant de bon gré, avec droiture d’intention et le regard tourné vers ce que Dieu veut. Nos désirs d’amour seront ainsi comblés, et nous progresserons sur notre chemin vers la sainteté, même si, au terme de chaque journée, nous constatons qu’il nous reste encore une grande distance à parcourir.

Chaque matin renouvelez sans réserve par un serviam ! – je te servirai, Seigneur ! – votre résolution de ne pas transiger, de ne point céder à la paresse ou à la négligence, d’affronter vos tâches avec davantage d’espérance et d’optimisme, bien persuadés que, s’il vous arrive d’être vaincus dans une escarmouche, vous pourrez sortir de l’ornière par un acte d’amour sincère.

Références à la Sainte Écriture
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