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7 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Responsabilité → rendre.

Considérons maintenant la parabole de cet homme qui, partant pour l’étranger, appela ses serviteurs et leur confia sa fortune. Il confie à chacun une somme différente, pour qu’il la gère en son absence. Arrêtons-nous, si vous le voulez bien, à celui qui a accepté un talent. Son comportement est, pourrait-on dire, mesquin. Se mettant à réfléchir, il raisonne avec son peu de jugeote avant de se décider, puis il s’en alla faire un trou en terre et enfouit l’argent de son maître.

À quoi cet homme s’occupera-t-il ensuite puisqu’il a abandonné son instrument de travail ? En irresponsable, il a opté pour la solution commode de ne rendre que ce qu’il a reçu. Il se consacrera à tuer les minutes, les heures, les jours, les mois, les années, la vie ! Les autres se donnent beaucoup de mal, négocient, se préoccupent noblement de rendre à leur maître davantage que ce qu’ils ont reçu, le fruit légitime, parce que la recommandation a été très concrète : negotiamini dum venio, chargez-vous de ce travail pour obtenir un profit jusqu’à ce que votre maître revienne. Lui, en revanche, il n’en fait rien ; cet homme gâche son existence.

Comme il est dommage de ne vivre que pour tuer son temps, ce trésor de Dieu ! Rien ne saurait excuser un tel comportement. Que personne ne dise : je ne dispose que d’un talent, je ne peux rien obtenir. Avec un seul talent tu peux aussi agir de façon méritoire. Triste chose que de ne pas tirer parti, un véritable rendement, de toutes les capacités, petites ou grandes, que Dieu accorde à l’homme pour qu’il se consacre à servir les âmes et la société !

Lorsque, par égoïsme, le chrétien se retranche, qu’il se cache, qu’il se désintéresse, en un mot lorsqu’il tue son temps, il risque fort de tuer son ciel. Celui qui aime Dieu ne se borne pas seulement à mettre tout ce qu’il possède, tout ce qu’il est, au service du Christ : il se donne lui-même. Il n’a pas cet esprit terre à terre qui ne lui fait voir son moi que dans sa santé, son nom, sa carrière.

Jésus avait beaucoup travaillé la veille et, chemin faisant, il a faim. Poussé par cette nécessité, il va vers le figuier qui, au loin, montre un feuillage splendide. Saint Marc nous rapporte que ce n’était pas l’époque des figues, mais Notre Seigneur s’approche pour en cueillir, sachant très bien qu’il n’en trouverait pas en cette saison. Néanmoins, constatant la stérilité de l’arbre dans son apparente fécondité, dans son abondance de feuilles, il ordonne : Que jamais plus personne ne mange de tes fruits !

Parole dure en vérité ! Que jamais plus tu ne portes de fruits ! Quelle dut être la réaction des disciples, surtout s’ils songeaient que c’était la Sagesse de Dieu qui parlait ! Jésus maudit cet arbre, parce qu’il n’y a trouvé qu’une apparence de fécondité, que du feuillage. Nous apprenons ainsi qu’il n’y a pas d’excuse à l’inefficacité. Il se peut que l’on dise : « Je n’ai pas les connaissances requises… » Il n’y a pas d’excuse ! Ou que l’on affirme : « C’est que la maladie, c’est que mon talent n’est pas grand, c’est que les conditions ne sont pas favorables, c’est que le milieu. » Ces excuses ne tiennent pas davantage ! Malheur à qui se pare du feuillage d’un faux apostolat, à qui fait ostentation de la frondaison d’une vie apparemment féconde, sans essayer sincèrement de porter du fruit ! Il donne l’impression de profiter de son temps, d’agir, d’organiser, d’inventer de nouvelles méthodes pour tout résoudre… Mais il est improductif. Personne ne se nourrira de ses œuvres parce qu’elles manquent de sève surnaturelle.

Demandons au Seigneur de faire de nous des âmes disposées à travailler d’une façon héroïquement féconde. Car le monde est rempli de gens qui, lorsque l’on s’en approche, ne donnent que des feuilles, grandes, luisantes, brillantes. Du feuillage, rien que du feuillage  ! Et les âmes se tournent vers nous dans l’espoir de rassasier leur faim, qui est une faim de Dieu. Nous ne saurions oublier que nous disposons de tous les moyens : la doctrine suffisante, et la grâce du Seigneur, malgré nos misères.

Voilà donc le fruit de notre prière d’aujourd’hui : nous convaincre que notre vie sur la terre est pour Dieu, en toutes circonstances et en toutes saisons, qu’elle est un trésor de gloire, une antichambre du Ciel ; qu’elle est entre nos mains une richesse que nous devons administrer avec sens des responsabilités face aux hommes et face à Dieu, sans qu’il nous faille pour autant changer d’état, au beau milieu de la rue, en sanctifiant notre profession ou notre métier, notre vie familiale, nos relations sociales, toute l’activité qui semble n’être que terrestre.

À vingt-six ans, lorsque j’ai découvert dans toute sa profondeur l’appel à servir le Seigneur dans l’Opus Dei, je lui demandais de toute mon âme de m’accorder quatre-vingts ans de gravité. Je demandais à mon Dieu ces années en plus, avec la naïveté enfantine du débutant, pour savoir utiliser mon temps, pour apprendre à profiter de chaque minute, à son service. Le Seigneur sait octroyer ces richesses-là. Sans doute toi et moi, nous arriverons un jour à dire : Plus que les anciens, j’ai l’intelligence, car tes préceptes, je les garde. La jeunesse n’est pas forcément l’insouciance, pas plus que les cheveux blancs n’entraînent obligatoirement prudence et sagesse.

Ayons recours ensemble à la Mère du Christ. Notre Mère, vous qui avez vu grandir Jésus, qui l’avez vu mettre à profit son passage parmi les hommes, apprenez-moi à employer mes journées au service de l’Église et des âmes ; apprenez-moi à écouter, au plus intime de mon cœur, comme un reproche affectueux, ô ma Douce Mère, chaque fois qu’il le faudra, que mon temps n’est point à moi, parce qu’il appartient à Notre Père qui est au cieux.

Je ne suis pas en train de t’amener à cesser d’accomplir tes devoirs ou de revendiquer tes droits. Au contraire, pour chacun de nous, habituellement, un repli sur ce front revient à une lâche désertion de la lutte pour devenir saints à laquelle Dieu nous a appelés. C’est pourquoi, en toute conscience, tu dois t’efforcer, spécialement dans ton travail, de faire en sorte que ni toi ni les tiens ne manquiez de ce qui convient pour vivre avec une dignité chrétienne. Si à un moment quelconque, tu éprouves dans ton propre corps le poids de l’indigence, ne t’attriste pas, ne te rebelle pas ; mais, j’insiste, essaie d’employer tous les moyens nobles pour surmonter cette situation, car agir d’une autre façon reviendrait à tenter Dieu. Et dans la lutte souviens-toi toujours de ceci : omnia in bonum ! Tout, y compris la pénurie, la pauvreté, coopère au bien de ceux qui aiment le Seigneur. Habitue-toi dès maintenant à affronter avec joie les petites limites, les incommodités, le froid, la chaleur, la privation de quelque chose qui te semble indispensable, le fait de ne pouvoir te reposer comme tu le voudrais et quand tu le voudrais, la faim, la solitude, l’ingratitude, l’incompréhension, le déshonneur…

Père… ne les ôte pas du monde

Nous sommes des hommes de la rue, des chrétiens courants, plongés dans le courant circulatoire de la société, et le Seigneur veut que nous soyons saints, apostoliques, précisément au milieu de notre travail professionnel, c’est-à-dire en nous sanctifiant dans cette tâche, en la sanctifiant et en aidant les autres à se sanctifier dans cette même tâche. Soyez convaincus que Dieu nous attend dans ce milieu avec une sollicitude de Père, d’Ami. Et pensez qu’en réalisant votre tâche professionnelle en toute responsabilité, non seulement vous subvenez à vos besoins financiers, mais vous rendez un service on ne peut plus direct au développement de la société, vous allégez aussi les charges des autres et vous aidez tant d’œuvres d’assistance, au niveau local et universel, en faveur des individus et des peuples moins favorisés.

Si tu admettais la tentation de te demander : qui m’ordonne de me mêler de cela ? Je devrais te répondre : c’est le Christ en personne qui te l’ordonne. Il te le demande : La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux : priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Ne conclus pas lâchement : « Pour cela, moi, je ne sers à rien, d’autres s’en occupent ; ce genre d’activités n’est pas pour moi. » Non, il n’y a personne d’autre ; si toi tu pouvais dire cela, tout le monde pourrait en dire autant. L’invitation du Christ s’adresse à tous et à chacun des chrétiens. Personne n’en est dispensé, ni par l’âge, ni par la santé, ni par le métier. Il n’existe aucune excuse qui tienne. Ou nous produisons des fruits apostoliques, ou notre foi sera stérile.

Références à la Sainte Écriture
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