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5 points de « Quand le Christ passe » sont liés au thème "Liturgie de la messe".

La sainte messe nous place ainsi devant les mystères essentiels de la foi, car elle est le don de la Trinité à l’Église On comprend ainsi que la messe soit le centre et la racine de la vie spirituelle du chrétien. Elle est la fin de tous les sacrements. A la messe, s’achemine vers sa plénitude la vie de la grâce que le Baptême a déposée en nous et qui grandit fortifiée par la Confirmation. Quand nous participons à l’Eucharistie, écrit saint Cyrille de Jérusalem, nous faisons l’expérience de la spiritualisation déifiante du Saint-Esprit, qui non seulement nous configure au Christ, comme il arrive au Baptême, mais nous rend entièrement semblables au Christ, en nous associant à la plénitude du Christ Jésus.

L’effusion de l’Esprit Saint, en nous rendant semblables au Christ, nous amène à nous reconnaître enfants de Dieu. Le Paraclet, qui est charité, nous apprend à imbiber toute notre vie de cette vertu ; et consummati in unum, devenus un avec le Christ, nous pouvons être au milieu des hommes, ce que saint Augustin dit de l’Eucharistie : signe d’unité, lien de l’Amour.

Je ne révèle rien de nouveau en disant qu’il y a des chrétiens qui ont une vision très pauvre de la sainte messe : pour certains, c’est un simple rite extérieur, quand ce n’est pas une convention sociale. C’est que nos cœurs sont capables, par mesquinerie, de s’habituer à vivre le plus grand don de Dieu aux hommes. Dans la messe, dans cette messe que nous célébrons maintenant, la Très Sainte Trinité intervient, je le répète, d’une manière spéciale. Répondre à tant d’amour exige de nous un don total du corps et de l’âme : nous écoutons Dieu, nous lui parlons, nous le voyons, nous le mangeons. Et quand les paroles ne suffisent plus, nous chantons, et nous encourageons notre langue — Pange lingua ! — à proclamer, en présence de l’humanité entière, les grandeurs du Seigneur.

Vivre la sainte messe, c’est demeurer continuellement en prière, avoir la conviction que, pour chacun de nous, il s’agit d’une rencontre personnelle avec Dieu : nous adorons, nous louons, nous demandons, nous rendons grâces, nous réparons pour nos péchés, nous nous purifions, nous nous sentons unis dans le Christ avec tous les chrétiens.

Il nous est peut-être arrivé de nous demander comment répondre à tant d’amour de Dieu ; nous avons peut-être désiré voir clairement exposé un programme de vie chrétienne. La solution est facile et à la portée de tous les fidèles : participer amoureusement à la sainte messe, apprendre à rencontrer Dieu dans la messe, parce que ce sacrifice contient tout ce que Dieu veut de nous.

Permettez-moi de vous rappeler ce que vous avez eu si souvent l’occasion d’observer : le déroulement des cérémonies liturgiques. Si nous les suivons pas à pas, il est très possible que le Seigneur fasse découvrir à chacun de nous ce qu’il doit améliorer, quels sont les défauts qu’il doit déraciner, et quel doit être notre comportement fraternel avec tous les hommes.

Le prêtre se dirige vers l’autel de Dieu, du Dieu qui réjouit notre jeunesse. La sainte messe débute par un chant de joie, car Dieu est là. C’est cette joie qui, avec la reconnaissance et l’amour, s’exprime par le baiser à l’autel, symbole du Christ et souvenir des saints, espace réduit, sanctifié, parce que c’est là que s’accomplit ce sacrement dont l’efficacité est infinie.

Le Confiteor met en évidence notre indignité ; non le souvenir abstrait de la faute, mais la présence, si concrète, de nos péchés et de nos fautes. C’est pourquoi nous répétons : Kyrie eleison, Christe eleison, Seigneur, aie pitié de nous ; Christ, aie pitié de nous. Si le pardon dont nous avons besoin était en relation avec nos mérites, c’est une tristesse amère qui jaillirait alors de notre âme. Mais, par bonté divine, le pardon nous vient de la miséricorde de Dieu, que nous louons déjà — Gloria ! — car Toi seul es Saint, Toi seul es Seigneur, Toi seul es le Très Haut Jésus-Christ, avec le Saint-Esprit, dans la gloire de Dieu le Père.

Nous écoutons maintenant la Parole de l’Écriture, l’Epître et l’Évangile, lumières du Paraclet, qui parle en langage humain pour que notre intelligence comprenne et contemple, pour que notre volonté se fortifie et que l’action s’accomplisse. Parce que nous sommes un seul peuple qui confesse une seule foi, un Credo ; un peuple rassemblé dans l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Ensuite, l’offrande : le pain et le vin des hommes. C’est peu, mais la prière l’accompagne : reçois-nous en ta présence, Seigneur, avec un esprit d’humilité et le cœur contrit ; et que le sacrifice que nous t’offrons aujourd’hui, Seigneur, arrive en ta présence de telle sorte qu’il te soit agréable. Le souvenir de notre misère nous envahit de nouveau, ainsi que le désir que tout ce qui va au Seigneur soit propre et purifié : je laverai mes mains, j’aime le décor de ta maison.

Il y a un instant, avant le lavabo, nous avons invoqué le Saint-Esprit, et nous lui avons demandé de bénir le sacrifice offert à son Saint Nom. La purification une fois achevée, nous nous adressons à la Trinité — suscipe, Sancta Trinitas — pour qu’elle accueille ce que nous présentons en mémoire de la vie, de la Passion, de la Résurrection et de l’Ascension du Christ, en l’honneur de Marie, toujours Vierge, en l’honneur de tous les saints.

Que le sacrifice serve au salut de tous — Orate, fratres, supplie le prêtre — car mon sacrifice est le vôtre, celui de toute l’Église. Priez, mes frères, même si vous n’êtes qu’un petit nombre ; même s’il n’y a qu’un seul chrétien qui soit présent, et même si le célébrant est seul : parce que toute messe est l’holocauste universel, le rachat de toutes les tribus, de toutes les langues, de tous les peuples et de toutes les nations.

Tous les chrétiens, par la communion des saints, reçoivent les grâces de chaque messe, qu’elle soit célébrée devant des milliers de personnes ou seulement devant un enfant de choeur distrait. Dans tous les cas, la terre et le ciel s’unissent pour entonner avec les anges du Seigneur : Sanctus, Sanctus, Sanctus… J’applaudis et je m’unis à la louange des anges : cela ne m’est pas difficile, parce que je me sais entouré d’eux quand je célèbre la sainte messe. Ils sont en train d’adorer la Trinité. De même que je sais aussi que la Très Sainte Vierge intervient, en quelque sorte, en raison de son union intime avec la Très Sainte Trinité, et parce qu’elle est mère du Christ, de sa Chair et de son Sang : mère de Jésus-Christ, Dieu parfait et Homme parfait. Jésus-Christ, conçu dans le sein de Sainte Marie sans l’intervention d’un homme, par la seule vertu du Saint-Esprit, a le Sang même de sa mère et c’est ce Sang qui est offert en sacrifice rédempteur au Calvaire et à la sainte messe.

Nous entrons ainsi dans le canon, avec une confiance filiale qui nous fait appeler très clément Dieu Notre Père. Nous le prions pour l’Église et pour tous ceux qui appartiennent à l’Église : pour le Pape, pour notre famille, pour nos amis et nos camarades. Et le catholique, avec un cœur universel, prie pour tout le monde, car son zèle enthousiaste ne peut exclure personne. Pour que la pétition soit accueillie, nous rappelons nos liens avec la glorieuse et toujours Vierge Marie, ainsi qu’avec une poignée d’hommes qui, les premiers, ont suivi le Christ et sont morts pour lui.

Quam oblationem… L’instant de la consécration approche. Maintenant, à la messe, c’est le Christ qui agit une nouvelle fois à travers le prêtre : Ceci est mon Corps. Ceci est le calice de mon Sang. Jésus est avec nous ! Avec la Transsubstantiation, l’infinie folie de l’Amour divin, dictée par l’Amour, se manifeste de nouveau. Quand aujourd’hui viendra ce moment, que chacun de nous sache dire en silence au Seigneur que rien ne pourra nous séparer de lui, que par sa disponibilité — il est là sans défense — à rester sous les fragiles apparences du pain et du vin, il a fait de nous des esclaves volontaires : præsta meæ menti de te vivere, et te illi semper dulce sapere, fais que je vive toujours de toi et que je savoure toujours la douceur de ton amour.

D’autres prières — car nous sommes toujours portés à demander — pour nos frères défunts, pour nous-mêmes. Toutes nos infidélités, nos misères, sont là aussi. La charge est lourde, mais il veut la porter pour nous et avec nous. Le canon s’achève par une autre prière à la Sainte Trinité : per Ipsum, et cum Ipso, et in Ipso, par le Christ, avec le Christ et dans le Christ, notre Amour, que te soient rendus, à toi, Père tout-Puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles.

Jésus est le Chemin, le Médiateur ; en lui se trouve tout ; hors de lui, il n’y a rien. En union avec le Christ, qui nous l’a appris, nous osons appeler le Tout-Puissant Notre Père : celui qui a fait le ciel et la terre est ce Père aimant qui attend que nous revenions à lui continuellement, tels de nouveaux et incorrigibles enfants prodigues.

Ecce Agnus Dei… Domine, non sum dignus… Nous allons recevoir le Seigneur. Sur la terre on accueille avec des lumières, de la musique et des vêtements de gala les personnes de haute condition. Pour recevoir le Christ dans notre âme, comment devons-nous nous préparer ? Avons-nous parfois pensé quelle serait notre conduite si l’on ne pouvait communier qu’une seule fois dans sa vie ?

Quand j’étais enfant, la pratique de la communion fréquente n’était pas encore répandue. Je me rappelle comment on se préparait à communier : on prenait grand soin de bien disposer son âme et son corps. Le meilleur costume, les cheveux bien peignés, le corps propre, avec peut-être un peu de parfum… C’étaient des délicatesses d’amoureux, d’âmes délicates et fortes, qui savaient rendre amour pour amour.

C’est avec le Christ dans l’âme que nous achevons la sainte messe ; la bénédiction du Père, du Fils et du Saint-Esprit nous accompagne toute la journée, dans notre tâche simple et normale de sanctification de toutes les nobles activités humaines.

En assistant à la sainte messe, vous apprendrez à approcher chacune des personnes divines : le Père qui engendre le Fils ; le Fils qui est engendré par le Père ; et l’Esprit Saint qui procède des deux. En nous adressant à l’une des trois Personnes, c’est à un seul Dieu que nous nous adressons ; et en nous adressant aux Trois, à la Trinité, nous nous adressons également à un seul Dieu, unique et véritable. Aimez la messe, mes enfants, aimez la messe. Et communiez avec ferveur, même si vous vous sentez froids, même si l’émotivité ne répond pas : communiez avec foi, avec espérance, avec une charité ardente.

Intimité avec Jésus-Christ

Références à la Sainte Écriture
Références à la Sainte Écriture