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4 points de « Quand le Christ passe » sont liés à la thématique Royaume de Dieu → l'extention du Royaume de Dieu.

La tâche apostolique que le Christ a confiée à tous ses disciples a donc des répercussions sociales concrètes. Comment penser que, pour être chrétien, il faille tourner le dos au monde, et désespérer de la nature humaine ? Tout ce qui est honnête, quelle que soit son importance, recèle un sens humain et divin à la fois. Le Christ, homme parfait, n’est pas venu détruire ce qui est humain, mais l’anoblir, en assumant notre condition humaine, à l’exception du péché : Il est venu partager toutes les aspirations de l’homme, à l’exception de la triste aventure du mal.

Le chrétien doit être toujours disposé à sanctifier la société de l’intérieur, en étant totalement dans le monde, sans être du monde, dans la mesure où celui-ci —non par nature, mais par suite d’une imperfection volontaire, le péché — est négation de Dieu et opposition à son aimable volonté salvatrice.

La fête de l’Ascension du Seigneur nous suggère aussi une autre réalité : ce Christ, qui nous pousse à entreprendre cette tâche dans le monde, nous attend au ciel. En d’autres termes, cette vie terrestre, que nous aimons, n’est pas définitive ; car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle de l’avenir, la cité immuable.

Mais prenons garde de ne pas interpréter la Parole de Dieu en l’enfermant dans l’étroitesse de nos horizons. Le Seigneur ne nous demande pas d’être malheureux lors de notre chemin sur terre, et de n’attendre notre consolation que de l’au-delà. Dieu nous veut heureux ici-bas, mais dans l’attente impatiente de l’accomplissement définitif de cet autre bonheur que lui seul peut nous donner entièrement.

Sur cette terre, la contemplation des réalités surnaturelles, l’action de la grâce dans nos âmes, l’amour du prochain, fruit savoureux de l’amour de Dieu, supposent déjà une anticipation du ciel, le début de quelque chose qui doit croître de jour en jour. Nous autres, chrétiens, nous ne saurions tolérer en nous la double vie. Nous maintenons dans notre vie une unité simple et forte, dans laquelle se fondent et se mêlent toutes nos actions.

Le Christ nous attend. Nous vivons déjà comme des citoyens du ciel, tout en étant pleinement citoyens de la terre, au milieu des difficultés, des injustices et des incompréhensions, mais aussi avec la joie et dans la sérénité de qui se sait l’enfant bien-aimé de Dieu. Persévérons au service de notre Dieu et nous verrons augmenter en nombre et en sainteté cette armée chrétienne de paix, ce peuple de corédempteurs. Soyons des âmes contemplatives, à tout moment en dialogue constant avec le Seigneur : de la première pensée de la journée à la dernière, dirigeant sans cesse notre cœur vers Jésus-Christ Notre Seigneur, auquel nous parvenons par notre Mère Sainte Marie, et, par lui, au Père et à l’Esprit Saint.

Si, malgré tout, l’Ascension de Jésus au ciel nous laisse dans l’âme un arrière-goût d’amertume et de tristesse, accourons à sa Mère, comme le firent les apôtres : ils retournèrent alors à Jérusalem… et ils priaient d’un seul cœur… avec Marie, Mère de Jésus.

Tous les événements de la vie, ceux de chaque existence particulière et, d’une certaine façon, ceux des grands moments de l’histoire, m’apparaissent comme autant d’appels que Dieu lance aux hommes, pour qu’ils affrontent la vérité, et comme autant d’occasions données aux chrétiens pour annoncer en parole et en acte, et avec l’aide de la grâce, l’Esprit auquel ils appartiennent.

Chaque génération de chrétiens doit racheter, doit sanctifier son temps ; elle doit, pour cela, comprendre et partager les aspirations des autres hommes, ses égaux, afin de leur apprendre, en usant du don des langues, comment ils doivent répondre à l’action du Saint-Esprit, à l’effusion permanente des richesses du Cœur divin. C’est à nous, chrétiens, qu’il incombe d’annoncer, en ces jours et à ce monde dont nous faisons partie et dans lequel nous vivons, ce message, aussi vieux que toujours nouveau, de l’Évangile.

Il n’est pas vrai que toutes les personnes de notre époque, en général et en bloc, soient hermétiques ou demeurent indifférentes à ce que la foi chrétienne enseigne sur le destin et sur l’être de l’homme ; il n’est pas vrai que tous les hommes de ce temps s’occupent seulement des choses de la terre et se désintéressent du ciel. Certes, les idéologies fermées ne manquent pas ; les personnes qui les soutiennent, non plus. Pourtant notre époque connaît aussi de grands desseins et des attitudes mesquines, des actes héroïques et des lâchetés, des enthousiasmes et des découragements ; des gens qui rêvent d’un monde nouveau, plus juste et plus humain, et d’autres qui, peut-être déçus par l’échec de leurs premiers idéaux, se réfugient dans la quête égoïste de leur tranquillité personnelle ou demeurent plongés dans l’erreur.

C’est à tous ces hommes et à toutes ces femmes, où qu’ils se trouvent, en leurs moments d’exaltation ou en leurs crises et défaites, que nous devons faire parvenir le message solennel et net de saint Pierre pendant les jours qui suivirent la Pentecôte : Jésus est la pierre angulaire, le Rédempteur, le tout de notre vie, parce que hors de lui il n’y a pas sous le ciel d’autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés.

En ce jour de la Fête-Dieu, nous allons méditer ensemble sur la profondeur de l’amour du Seigneur, qui l’a amené à demeurer caché sous les espèces sacramentelles. Il nous semble entendre de nos propres oreilles cette prédication qu’il adressait à la foule : Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus pour les manger. D’autres sont tombés sur les endroits pierreux où ils n’avaient pas beaucoup de terre, et aussitôt ils ont levé, parce qu’ils n’avaient pas de profondeur de terre, mais une fois le soleil levé, ils ont été brûlés et, faute de racine, se sont desséchés. D’autres sont tombés parmi les épines et les épines crûrent et les étouffèrent. D’autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.

La scène est d’actualité. Aujourd’hui le semeur divin sème encore sa semence à la volée. L’œuvre de salut continue de se réaliser, et le Seigneur veut se servir de nous ; il désire que nous, les chrétiens, nous ouvrions à son amour tous les chemins de la terre ; il nous invite à propager son message divin, par la doctrine et par l’exemple, jusqu’aux confins du monde. Il nous demande, à nous, citoyens de la société qu’est l’Église, et citoyens de la société civile, d’être chacun un autre Christ dans l’accomplissement fidèle de nos devoirs, en sanctifiant notre travail professionnel et les obligations de notre état.

Si nous considérons ce monde qui nous entoure, et que nous aimons parce qu’il est l’œuvre de Dieu, nous y verrons se réaliser la parabole : la parole de Jésus est féconde, elle suscite en de nombreuses âmes la soif de se donner et d’être fidèles. La vie et le comportement de ceux qui servent Dieu ont modifié l’histoire, et même beaucoup de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur sont mûs, peut-être sans le savoir, par des idéaux dont l’origine se trouve dans le christianisme.

Nous voyons aussi qu’une partie de la semence tombe dans la terre stérile, ou parmi les épines et les broussailles ; qu’il y a des cœurs qui se ferment à la lumière de la foi. Si les idéaux de paix, de réconciliation, de fraternité sont acceptés et proclamés, ils sont trop souvent démentis par les faits. Quelques-uns s’acharnent en vain à bâillonner la voix de Dieu, en ayant recours, pour empêcher sa diffusion, soit à la force brutale, soit à une arme moins bruyante mais peut-être plus cruelle parce qu’elle insensibilise l’esprit : l’indifférence.

Le Pain de la vie éternelle

Références à la Sainte Écriture
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