122

Le détachement que je prêche, après avoir contemplé notre Modèle, est la maîtrise de soi, non la pauvreté voyante et criarde, qui masque la paresse et l’abandon. Tu dois t’habiller selon ta condition, selon le milieu dans lequel tu vis : ta famille, ton travail… ; comme tes collègues, mais pour Dieu, avec le souci de donner une image authentique et attirante de la vraie vie chrétienne. Avec naturel, sans extravagance : je vous assure qu’il vaut mieux pécher par excès que par défaut. Comment imagines-tu le maintien de notre Seigneur ? N’as-tu jamais pensé à la dignité avec laquelle il devait porter cette tunique sans couture que les mains de Sainte Marie ont dû tisser ? Ne te souviens-tu pas qu’il se plaint chez Simon qu’on ne lui a pas présenté d’eau pour se laver avant de passer à table ? Il est vrai qu’il s’est servi de ce manque de politesse pour mieux mettre en valeur par cette anecdote son enseignement selon lequel l’amour se manifeste en des petits riens ; mais il fait aussi en sorte de montrer clairement qu’il observe les coutumes sociales. C’est pourquoi nous devons, toi et moi, nous efforcer de nous détacher des biens et du confort du monde, mais sans éclat, sans rien faire de bizarre.

Pour moi, une preuve de ce que nous nous sentons maîtres du monde, administrateurs fidèles de Dieu, vient du soin que nous prenons des choses que nous utilisons, pour qu’elles se conservent, qu’elles durent, qu’elles soient utiles, qu’elles servent le plus longtemps possible à leur finalité, de sorte que rien ne s’abîme. Dans les centres de l’Opus Dei vous verrez une décoration simple, accueillante et, surtout, propre. Ne confondons pas pauvreté et mauvais goût ou saleté ! Pourtant je comprends que, selon tes possibilités et tes obligations sociales, familiales, tu possèdes des objets de valeur et que tu en prennes soin, tout en conservant l’esprit de mortification, le détachement.

Références à la Sainte Écriture
Choisir une autre langue