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Nous lisons dans le passage de l’Évangile de saint Matthieu que nous rapporte la Messe d’aujourd’hui : tunc abeuntes pharisei consilium inierunt ut caperent eum in sermone ; alors les pharisiens allèrent se concerter en vue de surprendre Jésus dans ses paroles. N’oubliez pas que ce procédé hypocrite est aujourd’hui encore pratique courante ; je pense que la mauvaise graine des pharisiens ne disparaîtra jamais du monde : elle a toujours été prodigieusement féconde. Peut-être le Seigneur tolère-t-il qu’elle pousse afin que nous, ses enfants, nous devenions prudents ; car la prudence est indispensable pour quiconque se trouve amené à donner un avis, à fortifier, à corriger, à enflammer, à stimuler. C’est précisément ainsi, comme apôtre, en profitant des circonstances inhérentes à ses occupations quotidiennes, que tout chrétien doit agir envers ceux qui l’entourent.

J’élève maintenant mon âme vers Dieu, et je lui adresse une prière, par l’intercession de la très Sainte Vierge, de celle qui est à la fois dans l’Église et au-dessus de l’Église : entre le Christ et l’Église, pour protéger, pour régner, pour être la Mère des hommes, tout comme elle est la Mère de notre Seigneur Jésus-Christ ; je lui adresse donc cette prière : accorde-nous cette prudence, et plus parti­culièrement à ceux d’entre nous qui, engagés dans le courant circulatoire de la société, désirent travailler pour Dieu. Nous avons absolument besoin d’apprendre à être prudents.

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