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Travaillons à augmenter notre humilité. Seule une foi humble donnera à notre regard une vision surnaturelle. Il n’y a pas d’autre alternative : mener une vie surnaturelle, ou mener une vie animale. Et toi, et moi, nous ne pouvons vivre que la vie de Dieu, la vie surnaturelle. Que servira-t-il donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie ? À quoi servent à l’homme tout ce qui peuple la terre, toutes les ambitions de l’intelligence et de la volonté ? À quoi bon tout cela, si tout sombre, si toutes les richesses de ce monde terrestre ne sont que décors de théâtre ; si c’est ensuite l’éternité pour toujours, pour toujours, pour toujours ?

Cet adverbe, « toujours », a fait la grandeur de Thérèse d’Avila. Tout enfant, elle franchit un jour les murailles de la ville, par la porte de l’Adaja, en compagnie de son frère Rodrigue, pour aller au pays des Maures, dans l’espoir d’y être décapités pour le Christ ; et elle murmurait à l’oreille de son frère, qui se fatiguait sur le chemin : pour toujours, pour toujours, pour toujours.

Les hommes mentent quand ils disent « pour toujours » à propos de leurs affaires temporelles. Seul est vrai, d’une vérité absolue, le « pour toujours » face à Dieu. Et c’est ainsi que tu dois vivre, avec une foi qui te fera sentir la saveur du miel, une douceur céleste, lorsque tu penseras à l’éternité qui, elle, est vraiment pour toujours.

Vie ordinaire et contemplation

Références à la Sainte Écriture
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