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Seigneur, permets-nous d’insister : pourquoi continues-tu d’appeler nouveau ce précepte ? Cette nuit-là, quelques heures avant de t’immoler sur la Croix, au cours d’une conversation intime avec ceux qui, malgré leurs faiblesses et leurs misères personnelles, semblables aux nôtres, t’ont accompagné jusqu’à Jérusalem, tu nous as révélé la mesure insoupçonnée de la charité : comme je vous ai aimés. Comment les apôtres ne t’auraient-ils pas compris, eux, les témoins de ton amour insondable !

Le message et l’exemple du Maître sont nets, précis. Il a étayé sa doctrine de ses œuvres. Pourtant j’ai souvent pensé que, même à vingt siècles de distance, ce précepte continue d’être tout nouveau, car il en est très peu qui se soient préoccupés de le mettre en pratique. Les autres, la majorité, ont préféré, et préfèrent toujours faire la sourde oreille. Mus par un égoïsme exacerbé, ils concluent : à quoi bon tant de complications ? Mes propres soucis me suffisent amplement.

Une telle attitude n’est pas concevable parmi les chrétiens. Si nous professons cette même foi, si nous avons vraiment le désir de mettre nos pas dans les traces nettes que Jésus a laissées sur la terre, nous ne devons pas nous contenter d’éviter à nos proches le mal que nous ne voulons pas pour nous-mêmes. C’est déjà beaucoup, mais c’est très peu si nous avons compris que la mesure de notre amour doit être dictée par le comportement de Jésus. En outre, il ne nous propose pas cette norme de conduite comme un but lointain, comme le couronnement d’une vie entière de lutte. C’est, ce doit être, et j’insiste, pour que tu prennes des résolutions concrètes, un point de départ. En effet, le Seigneur en fait un signe préalable : En ceci, ils vous reconnaîtront pour mes disciples.

Références à la Sainte Écriture
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