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Considérez maintenant le moment sublime où l’archange saint Gabriel annonce le dessein du Très-Haut à la Sainte Vierge. Notre Mère écoute et interroge pour mieux comprendre ce que le Seigneur lui demande. Aussitôt jaillit la réponse ferme : fiat — qu’il me soit fait selon ta parole ! — fruit de la meilleure liberté, celle de se décider pour Dieu.

Cette hymne à la liberté palpite dans tous les mystères de notre foi catholique. La Très Sainte Trinité tire le monde et l’homme du néant, dans une libre effusion d’amour. Le Verbe descend du Ciel et prend notre chair, marquée de ce sceau merveilleux de la liberté dans la soumission : Alors j’ai dit : me voici (car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre), je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté. Quand arrive l’heure fixée par Dieu pour racheter l’humanité de l’esclavage du péché, nous contemplons à Gethsémani Jésus-Christ, qui souffre douloureusement au point de verser des gouttes de sang, et qui accepte spontanément et généreusement le sacrifice que le Père réclame de lui, semblable à l’agneau qu’on mène à l’abattoir, et à la brebis muette devant ceux qui la tondent. Il l’avait annoncé aux siens dans une des conversations où il épanchait son cœur, afin que ceux qui l’aimaient connussent qu’il était le Chemin — le seul —pour s’approcher du Père : si le Père m’aime, c’est parce que je donne ma vie pour la reprendre. On ne me l’ôte pas, je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et le pouvoir de la reprendre.

Le sens de la liberté

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