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L’amour de Dieu est jaloux ; il ne lui plaît pas que l’on réponde à son appel en posant des conditions : il attend avec impatience le moment où nous nous donnerons totalement à lui, où nous ne garderons plus dans notre cœur de recoins obscurs, auxquels ne parviennent ni la joie ni l’allégresse de la grâce et des dons surnaturels. Mais peut-être penserez-vous : et répondre oui à cet Amour exclusif, n’est-ce pas perdre sa liberté ?

Avec l’aide du Seigneur qui, par sa lumière, préside ce moment de prière, je souhaite, pour vous et pour moi, que ce thème soit encore mieux explicité. Nous savons tous par expérience que personne ne peut servir le Christ sans expérimenter la douleur et la fatigue. Nier cette réalité, c’est affirmer que l’on n’a pas rencontré Dieu. L’âme éprise sait, lorsque survient cette douleur, qu’il s’agit d’une impression passagère et elle a tôt fait de découvrir que le joug est doux et le fardeau léger, car c’est lui qui le porte sur ses épaules, tout comme il a embrassé le bois de la Croix lorsque notre bonheur éternel était en jeu. Mais il est des hommes qui ne comprennent pas, qui élèvent contre le Créateur un cri de rébellion — de rébellion impuissante, mesquine, triste — qui répètent aveuglément la plainte inutile que recueille le Psaume : brisons leurs entraves et jetons loin de nous leurs chaînes. Ils se refusent à accomplir, dans un silence héroïque, avec naturel, sans éclat et sans lamentations, la dure tâche de chaque jour. Ils ne comprennent pas que, même lorsqu’elle se présente sous des aspects de douleur, d’une exigence qui blesse, la Volonté divine coïncide exactement avec la liberté, qui ne réside qu’en Dieu et en ses desseins.

Références à la Sainte Écriture
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