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À leur arrivée au bourg, le trajet s’achève et les deux disciples qui, sans s’en rendre compte, ont été blessés au plus profond de leur cœur par la parole et par l’amour de Dieu fait homme, regrettent qu’il s’en aille. Car Jésus prend congé d’eux en faisant semblant d’aller plus loin. Il ne s’impose jamais, notre Seigneur. Une fois que nous avons entrevu la pureté de l’Amour qu’il a mis dans notre âme, il veut que nous l’appelions librement. Nous devons le retenir de force et le prier : reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme, il commence à faire nuit.

Nous sommes ainsi : toujours peu audacieux, par manque de sincérité peut-être, ou par pudeur. Nous pensons au fond : reste avec nous, parce que les ténèbres entourent notre âme, et toi seul es la lumière, toi seul peux calmer cette soif qui nous consume. Parce que nous n’ignorons pas quelle est la première parmi toutes les choses belles et honnêtes : toujours posséder Dieu.

Et Jésus reste avec nous. Nos yeux s’ouvrent comme ceux de Cléophas et de son compagnon, quand le Christ rompt le pain ; et bien qu’il disparaisse à nouveau de notre vue, nous serons nous aussi capables de nous remettre en route — il commence à faire nuit —, pour parler de lui aux autres, parce qu’autant de joie ne tient pas dans un seul cœur.

Chemin d’Emmaüs. Notre Dieu a rempli ce nom de douceur. Et Emmaüs, c’est le monde entier, parce que le Seigneur a ouvert les chemins divins de la terre.

Avec les saints anges

Références à la Sainte Écriture
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