43

Peut-être vas-tu me dire : et pourquoi devrais-je m’efforcer ? Ce n’est plus moi, mais saint Paul qui te répond : L’amour du Christ nous presse. Tout le temps d’une existence est bien peu de chose pour élargir les frontières de ta charité. Dès les tous premiers commencements de l’Opus Dei, j’ai montré mon grand effort à répéter sans relâche aux âmes généreuses disposées à le mettre en pratique ce cri du Christ : À ceci tous vous reconnaîtront comme mes disciples : à cet amour que vous aurez les uns pour les autres. On nous reconnaîtra précisément à cela, parce que la charité est le point de départ de toute activité du chrétien.

Jésus, qui est la pureté même, n’assure pas que l’on reconnaîtra ses disciples à leur vie impeccable. Lui, qui est la sobriété même, qui n’a même pas où reposer sa tête, qui a passé si longtemps à jeûner et à veiller en prière, n’affirme pas à ses apôtres : on vous reconnaîtra à ce que vous n’êtes ni des goinfres ni des buveurs.

La vie pure du Christ était, comme elle l’a été et le sera à toutes les époques, une gifle pour la société d’alors, souvent aussi pourrie que la nôtre. Sa sobriété, un autre coup de fouet pour ceux qui banquetaient continuellement et qui se faisaient vomir après avoir mangé pour pouvoir continuer à manger, accomplissant à la lettre ces mots de saint Paul : Ils font de leur ventre un dieu.

Choisir une autre langue