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Ce n’est pas celui qui ne se trompe jamais qui est prudent, mais bien celui qui sait rectifier ses erreurs. Il est prudent parce qu’il préfère ne pas réussir vingt fois, plutôt que de se réfugier dans un abstentionnisme commode. Il n’agit pas avec une folle précipitation ou avec une témérité absurde, mais il assume le risque de ses décisions, et ne renonce pas à obtenir le bien par crainte de ne pas réussir. Nous rencontrerons dans notre vie des collègues pondérés, objectifs, n’inclinant pas, par passion, la balance du côté qui leur convient. Nous nous fions, presque instinctivement, à ces personnes ; parce que sans présomption ni démonstrations bruyantes, elles agissent toujours bien, avec droiture.

Cette vertu cardinale est indispensable au chrétien ; mais la concorde sociale ou la volonté de ne pas créer de problèmes ne sont pas les fins dernières de la prudence. La raison fondamentale est l’accomplissement de la Volonté de Dieu, qui veut que nous soyons simples, mais non puérils ; amis de la vérité, mais jamais étourdis ou légers. Cœur raisonnable acquiert la science ; et cette science, c’est la science de l’amour de Dieu, le savoir définitif, celui qui peut nous sauver en apportant à toutes les créatures des fruits de paix et de compréhension et, à chaque âme, la vie éternelle.

Un chemin ordinaire

Références à la Sainte Écriture
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