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Bénie soit la douleur. — Aimée soit la douleur. — Sanctifiée soit la douleur… Glorifiée soit la douleur !
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C’est tout un programme que l’apôtre Paul nous trace pour apprendre avec profit la matière de la douleur : spe gaudentes, joyeux par l’espérance, in tribulatione patientes, endurants dans l’épreuve, orationi instantes, constants dans la prière.
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Expiation : voilà le sentier qui mène à la Vie.
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Par la pénitence, enterre tes négligences, tes offenses, tes péchés dans la fosse profonde qu’ouvrira ton humilité. — Ainsi le laboureur enfouit, au pied de l’arbre qui les a produits, les fruits pourris, les brindilles sèches, les feuilles mortes. — Et ce qui était stérile, ou plutôt nuisible, contribue efficacement à une nouvelle fécondité.
Apprends à tirer de tes chutes un élan : de la mort, la vie.
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Ce Christ, que tu vois, n’est pas Jésus. — C’est tout au plus la triste image que peuvent former tes yeux troubles… — Purifie-toi. Clarifie ton regard dans l’humilité et la pénitence. Ensuite… la clarté lumineuse de l’Amour ne te manquera pas. Et ta vision sera parfaite. Ton image sera réellement la sienne : Lui.
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Jésus souffre pour accomplir la Volonté du Père… Et tu veux, toi aussi, accomplir la très sainte Volonté de Dieu en suivant les pas du Maître. Dès lors, comment pourrais-tu te plaindre d’avoir la souffrance comme compagne de route ?
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Dis à ton corps : je préfère t’avoir pour esclave que d’être le tien.
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Comme les gens ont peur de l’expiation ! Ce qu’ils font pour plaire au monde, s’ils le faisaient pour Dieu en rectifiant leur intention, comme certains hommes et certaines femmes seraient donc saints !
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Tu pleures ! — N’aie pas honte. Pleure. Oui, les hommes pleurent aussi, comme toi, dans la solitude et devant Dieu. — La nuit, dit le roi David, j’inonderai mon lit de larmes.
Par ces larmes, brûlantes et viriles, tu peux purifier ton passé et rendre surnaturelle ta vie actuelle.
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Je te veux heureux sur terre. — Tu ne le seras pas, si tu ne te délivres pas de cette peur de la souffrance. Car, tant que nous “ cheminons ”, c’est précisément dans la souffrance que réside le bonheur.
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Qu’il est beau de perdre la vie pour la Vie !
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Si tu sais que ces souffrances — physiques ou morales — sont purification et mérite, bénis-les.
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Ne te laisse-t-il pas un goût désagréable, ce souhait de bien-être physiologique — “ que Dieu vous donne la santé ” — par lequel certains pauvres vous remercient d’une aumône ou la réclament ?
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Si nous sommes généreux dans l’expiation volontaire, Jésus nous comblera de grâce pour nous permettre d’aimer les expiations qu’il nous enverra.
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Que, par l’expiation, ta volonté exige de tes sens ce que les autres facultés lui refusent dans l'oraison.
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Que la pénitence a peu de prix, sans une constante mortification !
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Tu as peur de la pénitence ?… Cette pénitence qui t’aidera à gagner la Vie éternelle ? — Ne vois-tu donc pas, en revanche, comment, pour conserver cette pauvre vie d’à présent, les hommes se soumettent aux mille tortures d’une sanglante opération chirurgicale ?
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Ton plus grand ennemi, c’est toi-même.
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Traite ton corps charitablement, mais pas avec plus de charité que tu n’en aurais pour un ennemi déloyal.
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Puisque tu sais que ton corps est ton ennemi et l’ennemi de la gloire de Dieu, parce qu’il l’est de ta sanctification, pourquoi le traites-tu avec tant de mollesse ?
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“ Passez un bon après-midi ”, nous a-t-on dit, selon la coutume. Réflexion d’une âme pénétrée de Dieu : “ Que ce souhait est donc court ! ”
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Avec toi, Jésus, que la souffrance est douce, et lumineuse l’obscurité !
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Tu souffres ! — Écoute-moi bien : “ Lui ” n’a pas le Cœur plus petit que le nôtre. — Tu souffres ? Cela te convient !
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Le jeûne rigoureux est une pénitence très agréable à Dieu. — Mais, les uns comme les autres, nous nous sommes tous relâchés. Il n’y a pas d’inconvénient, au contraire, si ton directeur l’approuve, à ce que tu jeûnes fréquemment.
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Motifs de pénitence ? Expiation, réparation, demande, action de grâces : moyens pour aller de l’avant…, pour toi, pour moi, pour les autres, pour ta famille, pour ton pays, pour l’Église… Et mille autres motifs.
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Ne fais pas pénitence au-delà de ce que te permet ton directeur.
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Comme nous ennoblissons la souffrance, en lui assignant la place qui lui revient (expiation) dans l’économie de l’esprit !
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