Rebondir

Tu éprouves le besoin de te convertir : lui, il te demande davantage… mais toi, tu lui donnes de moins en moins !

À chacun de nous, il est arrivé exactement ce qui est arrivé à Lazare : « Veni foras » — sors ! et nous nous sommes mis en mouvement.

 Qu’ils font pitié, ceux qui sont encore morts, et qui ne connaissent pas le pouvoir de la miséricorde de Dieu !

 Retrouve ta sainte joie en considérant qu’en face de l’homme qui se décompose sans le Christ, se dresse celui qui est ressuscité avec lui.

Même quand elles ne sont pas provoquées par une concupiscence suspecte et desséchée, les affections de la terre ne vont pas souvent sans une part d’égoïsme.

 C’est pourquoi, sans mépriser ces affections, toutes saintes qu’elles puissent être, tu dois toujours rectifier ton intention.

Ne cherche pas à être plaint. C’est là bien souvent une marque d’orgueil ou de vanité.

Quand tu parleras des vertus théologales, de la foi, de l’espérance, de l’amour, pense que ce qui importe d’abord, c’est de vivre ces vertus, avant de théoriser sur elles.

Dans ta vie, y a-t-il quelque chose de contraire à ta condition de chrétien et qui te pousse à ne pas vouloir te purifier ?

— Examine ta conduite et corrige-toi.

Examine attentivement ta conduite. Tu verras que tu es chargé d’erreurs, et que ces erreurs te font du tort à toi, et peut-être aussi à ceux qui t’entourent.

 — Souviens-toi, mon enfant, que les microbes ne sont pas moins dangereux que les bêtes sauvages. Et que tu peux cultiver ces erreurs, ces égarements, comme on cultive les microbes en laboratoire : par ton manque d’humilité, ton manque de prière, l’inaccomplissement de ton devoir, ton manque de connaissance de toi-même… Ensuite ces foyers contaminent l’atmosphère.

 — Oui, tu as besoin de faire un bon examen de conscience tous les jours, un examen qui t’amène à prendre des résolutions concrètes pour améliorer ta vie, parce que tu éprouveras une véritable douleur de tes fautes, de tes omissions et de tes péchés.

Parce qu’il est Omnipotent, Tout-Puissant, Omniscient, Infiniment Sage, Dieu se devait de choisir sa Mère.

 Et toi, qu’aurais-tu fait si tu avais dû la choisir ? Je pense que toi et moi, nous aurions choisi celle que nous avons, en la comblant de toutes les grâces. C’est ce que Dieu a fait. C’est pourquoi, tout de suite après la Très Sainte Trinité, vient Marie.

 — Les théologiens se livrent à un raisonnement logique à propos de cette accumulation de grâces, de cette impossibilité d’être assujetti à satan : cela convenait, Dieu pouvait le faire ; donc il l’a fait. Telle est la grande preuve. La preuve la plus claire de ce que Dieu a entouré sa Mère de tous les privilèges, dès le premier instant. Et la voilà belle, et pure, et limpide en son âme et en son corps !

Tu attends la victoire, la fin du combat… Et elle se fait attendre !

 — Remercie le Seigneur, comme si tu avais déjà atteint cet objectif et offre-lui tes impatiences : « vir fidelis loquetur victoriam », dans la joie l’homme fidèle chantera la victoire.

Privé de cette union à notre Seigneur qu’une prière incessante te donnait jusque dans le sommeil, il est des moments où tu as l’impression de résister à la Volonté de Dieu.

 — Ce n’est là qu’une faiblesse, tu le sais bien. Aime la Croix ; aime la privation de tant de choses que le monde juge nécessaires ; aime les obstacles qui s’opposent à ce que tu t’engages sur ce chemin ou… à ce que tu continues de le suivre ; aime jusqu’à ta propre petitesse et ta misère spirituelle.

 — Avec une volonté efficace, offre ce qui te concerne et ce qui concerne les tiens. D’un point de vue humain, ce n’est pas peu. Dans une perspective surnaturelle, ce n’est rien du tout.

Père, je me sens bien fatigué, et froid, ai-je parfois entendu dire à certains ; quand je prie ou quand j’accomplis une autre pratique de piété, j’ai l’impression de jouer la comédie…

 À cet ami, et à toi — si tu te trouves dans cette situation —, voilà ce que je réponds : une comédie ? — Eh bien ! c’est une grande chose, mon enfant ! Vas-y ! Joue la comédie ! Le Seigneur est ton spectateur : le Père, le Fils, le Saint-Esprit ! Et la Très Sainte Trinité nous contemplera, dans les moments où nous « jouerons la comédie ».

 — Qu’il est beau d’agir ainsi devant Dieu, par amour, pour lui plaire alors que l’on agit tout à contre-cœur ! En troubadour de Dieu ! Et qu’elle est belle cette prière récitée avec Amour et sacrifice, sans en éprouver la moindre satisfaction personnelle, rien que pour faire plaisir à notre Seigneur !

 — Voilà qui est vivre d’Amour !

Un cœur qui aime de façon désordonnée les choses de la terre ? c’est comme s’il était attaché par une chaîne, ou par un « fil très fin » qui l’empêche de voler vers Dieu.

« Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation… » Il est impressionnant de constater à quel point on peut abandonner les affaires divines pour un mirage éphémère !

L’apôtre tiède, voilà le grand ennemi des âmes.

Le manque « d’entêtement » surnaturel, de force pour persévérer dans sa tâche, pour ne pas s’arrêter avant d’avoir placé la « dernière pierre », c’est une preuve évidente de tiédeur.

Il y a des cœurs endurcis, mais nobles qui, en s’approchant de la chaleur du Cœur de Jésus-Christ, fondent comme le bronze, en larmes d’amour, de réparation. Et ils s’enflamment !

 En revanche, les tièdes ont un cœur d’argile, de chair misérable… et ils se fendillent. Ils ne sont que poussière, et ils font peine à voir.

 Dis avec moi : Jésus, repousse loin de nous la tiédeur ! Tout sauf tièdes !

Notre Mère est parée de toute la bonté, de toute la splendeur, de toute la majesté, de toute la beauté et de toute la grâce possibles. — Avoir une Mère pareille, cela ne te remplit-il pas d’amour ?

Nous nous sommes épris de l’Amour. Aussi le Seigneur ne veut pas que nous soyons des gens secs, raides, semblables à des objets inertes. Il nous veut imprégnés de son affection !

Dis-moi si tu comprends cette contradiction apparente : — Lorsqu’il eut trente ans, un homme écrivit dans son journal : « À présent, je ne suis plus jeune. » — Or, après avoir dépassé la quarantaine, il nota cette fois : « Je resterai jeune jusqu’à ce que je devienne un octogénaire : si je meurs avant, je croirai que j’ai échoué. »

 — En dépit des années, il conservait toujours la jeune maturité de l’Amour.

Comme je la comprends bien l’interrogation de cette âme éprise de Dieu : Y a-t-il eu de ma part la moindre grimace de dégoût ? Y a-t-il eu en moi quelque chose qui ait pu te faire de la peine, Seigneur, ô mon Amour ?

 — Demande à Dieu, ton Père, de nous accorder toujours cette exigence dans l’amour.

As-tu mesuré toute l’affection, toute la confiance avec lesquelles ses amis traitaient le Christ ? Avec un parfait naturel les sœurs de Lazare lui reprochent son absence : nous t’avons prévenu ! Si tu avais été là !…

 — Confie-lui, en toute tranquillité : Apprends-moi à te montrer le même amour d’amitié que Marthe, Marie et Lazare ; celui que te montraient aussi les douze premiers, même si, au début, ils te suivaient pour des raisons peu surnaturelles.

Comme j’aime contempler Jean, reposant sa tête sur la poitrine du Christ ! — Comme un amoureux abandon de l’intelligence, quoiqu’il en coûte, enflammée au feu du Cœur du Christ.

Dieu m’aime… Et l’apôtre Jean écrit : « Aimons donc Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. » — Il y a plus : Jésus s’adresse à chacun d’entre nous, en dépit de nos misères évidentes, pour nous demander, comme à Pierre, « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?… »

 — C’est le moment de lui répondre : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime ! » En ajoutant humblement : « Fais que je t’aime davantage, augmente mon Amour. »

« Les œuvres sont amour, non les beaux discours. » Des œuvres ! Des œuvres ! — Une résolution à prendre : oui, je continuerai de te dire encore très souvent que je t’aime — combien de fois te l’ai-je répété aujourd’hui ! mais, par ta grâce, ce sera surtout ma conduite, ce seront les petits faits de chaque jour qui crieront devant toi, Seigneur, avec une muette éloquence pour te prouver mon Amour.

Nous autres hommes, nous ne savons pas avoir pour Jésus les attentions délicates que des gens sans culture, mais chrétiens, ont jour après jour pour une pauvre créature — leur femme, leur enfant, leur ami — aussi pauvres qu’eux.

 — Cela devait nous faire réagir.

L’Amour de Dieu est si attrayant, si fascinant, qu’il ne peut que s’accroître sans cesse dans la vie d’un chrétien.

Tu ne peux te comporter comme un enfant turbulent ou comme un fou.

 — En tant que fils de Dieu, tu dois être fort ; serein dans ton travail professionnel et dans ta vie sociale, toujours dans une telle présence du Seigneur que tu soigneras à la perfection le moindre détail.

Quand on ne leur rend que pure justice, les gens peuvent se sentir blessés.

 — Aussi n’agis jamais que par amour de Dieu. Lui, il ajoutera à cette justice le baume de l’amour du prochain, qui rend plus pures et plus claires les amours de la terre.

 Quand Dieu est là, tout devient surnaturel.

Aime passionnément le Seigneur. Aime-le à la folie ! Si tu aimes, j’ose t’assurer que tu n’auras pas même besoin de prendre de résolutions. Pense à tes parents ! Les miens n’avaient nul besoin de prendre des résolutions pour m’aimer. Et que d’attentions affectueuses ils savaient me montrer jour après jour !

 C’est avec notre cœur humain que nous pouvons et que nous devons aimer Dieu.

L’amour est sacrifice. Et le sacrifice, dans l’Amour, est joie.

Réponds : combien de fois, dans la journée, ma volonté me demande-t-elle d’élever mon cœur vers Dieu, pour lui faire hommage de mes affections et de mes œuvres ?

 Quelle meilleure pierre de touche de l’intensité et de la qualité de ton amour !

Sois-en convaincu, mon fils : Dieu a le droit de nous dire : Penses-tu à moi ? Demeures-tu en ma présence ? Me cherches-tu pour appui ? Me cherches-tu comme la Lumière de ta vie, comme une cuirasse…, comme un absolu ?

 — Reprends alors cette résolution : aux heures que les gens considèrent comme bonnes, je crierai : Seigneur ! Et aux heures qu’ils disent mauvaises, je répèterai : Seigneur !

Ne perds jamais le point de vue surnaturel. Même si tes misères, tes mauvais penchants — et cette boue dont tu es pétri — te sautent aux yeux, Dieu compte sur toi.

Vis avec naturel, comme ceux qui t’entourent, mais en rendant surnaturel chaque instant de ta journée.

Juger en toute droiture d’intention suppose un cœur pur, un zèle pour les affaires de Dieu et l’amour des âmes sans préjugés.

 — Médite cela !

J’entendais des amis parler de leur poste de radio. Presque sans m’en rendre compte, j’ai élevé cela au plan spirituel : des prises de terre, nous en avons beaucoup, beaucoup trop, mais n’avons-nous pas négligé l’antenne de la vie intérieure… ?

 — Voilà pourquoi si peu d’âmes restent constamment en rapport avec Dieu. Puissions-nous ne jamais perdre l’antenne du surnaturel !

Des vétilles, des bagatelles qui ne sont rien, dont je n’attends rien, voilà ce qui me fascine, bien plus que mon Dieu. En quelle compagnie suis-je, quand je ne suis pas avec Dieu ?

Dis-lui : Seigneur, je ne veux rien d’autre que ce que tu voudras. Et même ce que je t’ai demandé, ces jours-ci, ne me le donne pas si cela doit m’écarter, ne fût-ce que d’un millimètre, de ta Volonté.

Le secret de l’efficacité, c’est d’être pieux, sincèrement pieux : ainsi toute ta journée se passera en Sa compagnie.

Une résolution : rechercher, « fréquenter » si possible sans relâche, l’amitié et la relation aimante et docile de l’Esprit Saint. « Veni, Sancte Spiritus… ! » Viens, Esprit Saint, demeurer dans mon âme !

Redis de tout cœur et avec toujours plus d’amour, et plus encore quand tu seras auprès du tabernacle ou quand tu porteras le Seigneur en toi : « Non est qui se abscondat a calore eius », fais que je ne te fuie pas, fais que le feu de ton Esprit me remplisse !

« Ure igne Sancti Spiritus ! » — enflamme-moi du feu de ton Esprit, t’écries-tu. Et tu ajoutes : il est nécessaire qu’au plus tôt ma pauvre âme reprenne à nouveau son vol… et qu’elle ne cesse de voler jusqu’à ce qu’elle repose en lui.

 — Tes désirs me semblent excellents. Je vais beaucoup prier le Paraclet pour toi ; je l’invoquerai sans relâche, afin qu’il s’établisse au centre de ton être et que, de là, il préside et surnaturalise toutes tes actions, toutes tes paroles, toutes tes pensées et toutes tes aspirations.

Alors que tu célébrais la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix, tu as supplié le Seigneur, de toutes les forces de ton âme, de t’accorder la grâce « d’exalter » la Sainte Croix dans tes facultés et tes sens… Ce sera comme une vie nouvelle ! Comme un sceau qui affermira l’authenticité de ta mission… ton être tout entier sur la Croix !

 — Nous verrons, nous verrons bien !

Notre mortification doit être continuelle, comme le battement de notre cœur : c’est ainsi que nous gagnerons la maîtrise de nous-mêmes, et que nous vivrons envers les autres la charité de Jésus-Christ.

Aimer la Croix, c’est savoir se fatiguer généreusement pour l’amour du Christ, même s’il en coûte, et parce qu’il en coûte… : et tu sais par expérience que tout cela est compatible.

La joie chrétienne n’est pas une joie physiologique. Son fondement est surnaturel, et elle se situe au-delà de la maladie et des contrariétés.

 — La joie, ce n’est pas la gaieté folle des grelots ou des bals populaires.

 La joie véritable est quelque chose de plus intime, quelque chose qui nous rend sereins, débordants de bonheur, même si parfois notre visage reste sévère.

Je t’écrivais : même si je comprends que c’est une façon courante de parler, je n’aime guère entendre qualifier de croix les contradictions qui n’ont d’autre cause quel’orgueil. Ces charges-là ne sont pas la Croix, la véritable Croix, parce qu’elles ne sont pas la Croix du Christ.

 Lutte donc contre cette adversité que tu t’inventes, et qui n’a rien à voir avec l’empreinte du Christ. Dépouille-toi de tous les masques de ton propre moi !

Même les jours où il semble que l’on perd son temps, il y a dans le prosaïsme des milles petites choses ordinaires de chaque journée assez de poésie pour se sentir sur la Croix : sur une Croix sans spectacle.

N’attache pas ton cœur à ce qui est caduc : imite le Christ, qui s’est fait pauvre pour nous, et qui n’avait où reposer sa tête.

 Demande-lui de t’accorder, au milieu du monde, un détachement réel, que rien ne mitige.

Un signe clair de détachement est de ne rien considérer — absolument rien — comme étant à soi.

Celui qui vit sincèrement sa foi sait que les biens temporels sont des moyens, et il en use avec générosité, avec héroïsme.

Le Christ ressuscité, glorieux, s’est dépouillé de tout ce qui est terrestre, afin que nous ses frères, les hommes, nous pensions à ce dont nous devons nous-mêmes nous dépouiller.

Il faut aimer la très Sainte Vierge : nous ne l’aimerons jamais assez !

 — Aime-la beaucoup ! — Ne te contente pas de placer çà et là ses représentations, et de la saluer, et de lui adresser des oraisons jaculatoires. Toi qui mènes une vie exigeante, tu dois savoir offrir un petit sacrifice chaque jour, afin de lui manifester ton amour, et l’amour que nous voulons que l’humanité tout entière lui porte.

Voici la vérité du chrétien : fondée sur le sacrifice, don de soi et amour — amour de Dieu et, par lui, du prochain.

Jésus, je repose avec confiance entre tes bras ; je cache ma tête dans ton sein très aimant, le cœur tout près de ton Cœur : je veux, en tout, ce que tu voudras.

Aujourd’hui, alors que le monde baigne dans la désobéissance, la médisance, les intrigues et les manigances, nous devons plus que jamais aimer l’obéissance, la sincérité, la loyauté, la simplicité, le tout dans un esprit surnaturel qui nous rendra encore plus humains.

Tu me dis que oui : que tu es fermement décidé à suivre le Christ.

 — Eh bien, tu dois aller au pas de Dieu, non au tien !

Tu me demandes quel est le fondement de notre fidélité ?

 — À grands traits, je te dirai qu’elle repose sur l’amour de Dieu, qui nous fait surmonter tous les obstacles : l’égoïsme, l’orgueil, la fatigue, l’impatience…

 — Un homme qui aime se piétine lui-même. Il sait bien que, même s’il aime de toute son âme, il ne sait pas encore ce que c’est que d’aimer.

Je transcris, parce que je trouve cela très beau, ce qu’une bonne religieuse aragonaise disait, m’a-t-on rapporté, dans sa reconnaissance envers Dieu pour sa bonté paternelle : « Qu’il est « pénétrant » : il a l’œil à tout ! »

Comme tous les fils de Dieu, tu as toi aussi besoin de la prière personnelle : de cette intimité, de ce rapport direct avec notre Seigneur — un dialogue à deux, face à face —, sans te cacher derrière l’anonymat.

La première condition de la prière est la persévérance, la seconde est l’humilité.

 — Sois saintement obstiné ! Aie confiance ! Pense que le Seigneur, quand nous lui demandons quelque chose d’important, veut peut-être que nous le suppliions des années durant. Insiste !… mais insiste avec toujours plus de confiance.

Persévère dans la prière, comme le conseille le Maître. Ce point de départ sera à l’origine de ta paix, de ta joie, de ta sérénité et, par conséquent, de ton efficacité surnaturelle et humaine.

Dans un endroit où l’on parlait, et où il y avait de la musique, la prière a jailli de ton âme, te procurant une consolation inexplicable. Jésus, as-tu fini par dire, je ne veux pas de consolation. C’est toi que je veux.

Ta vie doit être une prière constante, un dialogue continuel avec le Seigneur : devant ce qui est agréable et ce qui est désagréable, devant ce qui est facile et ce qui est difficile, devant ce qui est ordinaire et ce qui est extraordinaire…

 En toute occasion, tu dois tout de suite penser à converser avec Dieu, ton Père, en le cherchant au centre de ton âme.

Se recueillir en prière, en méditation, c’est si facile… ! Jésus ne nous fait pas attendre, il ne nous fait pas faire antichambre. C’est lui qui attend.

 Il suffit que tu lui dises : Seigneur, je veux faire oraison, je veux te parler ! Et te voilà déjà en présence de Dieu, en train de lui parler.

 Et par-dessus le marché, il ne lésine pas sur le temps, puisqu’il le laisse à ton appréciation. Et cela non pas durant dix minutes ou un quart d’heure. Non, pendant des heures, la journée entière ! Or il est bien qui il est : le Tout-Puissant, le Très Sage.

Dans la vie intérieure, comme dans l’amour humain, il faut se montrer persévérant à tout prix.

 Oui, tu dois méditer souvent sur les mêmes sujets, en insistant jusqu’à ce que tu découvres une autre fois l’Amérique.

 — Et comment se fait-il que je n’aie pas vu cela plus tôt, aussi clairement, te demanderas-tu avec surprise ? — Tout simplement, parce que nous sommes parfois comme les pierres, qui laissent l’eau glisser, sans en absorber une seule goutte.

 — C’est pourquoi il est nécessaire de revenir sur le même sujet — en fait ce n’est pas le même — pour nous imprégner des bénédictions de Dieu.

Dans le Saint Sacrifice de l’autel, le prêtre prend le Corps de notre Dieu et le Calice de son Sang, et il les élève au-dessus de toutes les choses de la terre en disant : « Per Ipsum et cum Ipso, et in Ipso », par mon Amour, avec mon Amour, dans mon Amour !

Unis-toi à ce geste. Mieux encore : incorpore cette réalité à ta vie.

L’évangéliste raconte que Jésus, après qu’il a effectué un miracle, se cache lorsqu’on veut le faire roi.

 — Seigneur, toi qui veux nous faire participer au miracle de l’Eucharistie, nous te demandons de ne pas te cacher à nos yeux, de vivre avec nous ; que nous puissions te voir, te toucher, t’entendre, que nous voulions rester toujours près de toi, que tu sois le Roi de nos vies et de nos occupations.

Fréquente les trois Personnes, Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit. Et pour parvenir à la Très Sainte Trinité, passe donc par Marie.

Celui qui n’est pas effectivement donné à Jésus-Christ n’a pas la foi « vive ».

Tout chrétien doit chercher et fréquenter le Christ, afin de pouvoir l’aimer toujours davantage. — Il en va de même pour les fiançailles : les fiancés doivent se fréquenter, car si deux personnes ne se fréquentent pas, elles ne peuvent parvenir à s’aimer. Or notre vie est faite d’Amour.

Prends le temps de considérer la sainte colère du Maître quand il voit que l’on maltraite les affaires de son Père dans le Temple de Jérusalem.

 — Quelle leçon ! De quoi t’empêcher à jamais de rester indifférent ou lâche, quand on traitera sans respect ce qui est à Dieu !

Éprends-toi de la Très Sainte Humanité de Jésus-Christ.

 — Ne te réjouis-tu pas qu’il ait voulu être comme nous ? Remercie Jésus pour ce trop-plein de bonté !

L’Avent est arrivé. Une bonne période pour renouveler ton désir, ta nostalgie, ton attente sincère de la venue du Christ ! De sa venue quotidienne dans ton âme grâce à l’Eucharistie ! — « Ecce veniet ! » il vient ! nous dit l’Église pour nous encourager.

Noël. — L’on chante : « Venite, venite… », — Approchons, car il est né.

 Et, après avoir bien vu comment Marie et Joseph prennent soin de l’Enfant, je me permets de te suggérer de le regarder de nouveau, de le regarder sans te lasser.

Même s’il nous en coûte de le reconnaître — et je demande à Dieu d’en accroître en nous la douleur —, toi et moi, nous ne sommes pas étrangers à la mort du Christ, parce que les péchés des hommes ont été les coups de marteau qui l’ont cloué au bois de la Croix.

Saint Joseph ! on ne peut pas aimer Jésus et Marie sans aimer le saint Patriarche.

Vois toutes les raisons que nous avons pour vénérer saint Joseph et pour apprendre de sa vie. Il fut un homme fort dans la foi… ; par son travail constant, il a fait vivre sa famille — Jésus et Marie — ; il a préservé la pureté de Marie, qui était son épouse… ; et il a respecté — il a aimé ! — la liberté de Dieu, qui non seulement avait choisi la Sainte Vierge pour Mère, mais avait aussi fait de lui l’époux de Sainte Marie.

Saint Joseph, notre Père et Seigneur, toi, très chaste, très pur, qui as mérité de porter l’Enfant Jésus dans tes bras, de le laver, et de l’embrasser, apprends-nous à fréquenter notre Dieu, à être purs et dignes d’être d’autres Christs.

 Et apprends-nous à faire comme le Christ : à rendre divins nos chemins (qu’ils soient obscurs ou lumineux) ; et à apprendre aux hommes à faire de même en leur disant qu’ils peuvent avoir en permanence sur la terre une extraordinaire efficacité spirituelle.

Aime beaucoup saint Joseph. Aime-le de toute ton âme, car, avec Jésus, c’est la personne qui a le plus aimé Sainte Marie. Celui qui a été le plus proche de Dieu : celui qui l’a le plus aimé, après notre Mère.

 — Il mérite bien ton affection, et pour toi, il est bon que tu le fréquentes, car c’est un Maître de vie intérieure, et il peut beaucoup faire auprès du Seigneur et auprès de la Mère de Dieu.

La Sainte Vierge. Où trouver meilleure maîtresse de l’amour de Dieu que cette Reine, cette Dame, cette Mère, qui entretient la relation la plus intime avec la Trinité : Fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils, Épouse de Dieu le Saint-Esprit, et qui est en même temps notre Mère ?

 — Aie personnellement recours à son intercession !

Tu parviendras à être saint si tu vis la charité, si tu sais faire les choses qui plaisent aux autres et qui n’offensent pas Dieu, même si elles te coûtent.

Saint Paul nous donne la recette d’une charité pleine de délicatesse : « alter alterius onera portate et sic adimplebitis legem Christi », portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.

 — Dans ta vie, en va-t-il ainsi ?

Notre Seigneur Jésus a tant aimé les hommes qu’il s’est incarné, qu’il a pris notre nature et a vécu tous les jours au contact direct des pauvres et des riches, des justes et des pécheurs, des jeunes et des vieux, des Gentils et des Juifs.

 Il a dialogué sans cesse avec tous : avec ceux qui l’aimaient bien, et avec ceux qui ne cherchaient que le moyen de retourner ses paroles, afin de pouvoir le condamner.

 — Efforce-toi de te comporter comme le Seigneur.

Aimer les âmes pour l’amour de Dieu, voilà qui nous permet d’aimer tout le monde et de comprendre, d’excuser, de pardonner…

 Notre amour doit être capable de couvrir la multitude des déficiences dues aux misères humaines. Nous devons avoir une charité merveilleuse, « veritatem facientes in caritate », et défendre la vérité sans blesser.

Quand je te parle du « bon exemple », je veux par là t’indiquer que tu dois savoir comprendre et pardonner, que tu dois savoir remplir le monde de paix et d’amour.

Demande-toi souvent : est-ce que je m’efforce de montrer une charité plus fine envers ceux qui vivent avec moi ?

En prêchant qu’il faut devenir tel un tapis moelleux que les autres pourront fouler au pied, je ne prétends pas faire une belle phrase ; non, ce doit être vrai !

— C’est difficile, tout comme la sainteté est difficile ; mais c’est facile aussi, car, j’y insiste, la sainteté est accessible à tous.

Au milieu de tant d’égoïsme, de tant d’indifférence — chacun pour soi ! —, je songe à ces petits ânes de bois, forts, robustes, que je voyais trotter quelque part sur une table… — L’un d’entre eux avait perdu une patte. Mais il continuait d’avancer, parce qu’il s’appuyait sur ses camarades.

Quand nous défendons et maintenons la vérité, sans rien concéder, nous les catholiques, nous devons nous efforcer de créer un climat de charité, d’entente mutuelle, qui étouffe les haines et les rancœurs.

Chez un chrétien, chez un enfant de Dieu, l’amitié et la charité ne font qu’un : une lumière divine qui communique sa chaleur.

La pratique de la correction fraternelle — qui plonge ses racines dans l’Évangile — est une manifestation de confiance et d’affection surnaturelle.

 Sois donc reconnaissant quand tu la recevras, et n’omets pas de la pratiquer à l’égard de ceux qui t’entourent.

Si l’on corrige quelqu’un — quand cela apparaît nécessaire et que l’on veut accomplir son devoir — il est vrai qu’il faut s’attendre à faire souffrir et à souffrir soi-même.

 Mais que cela ne te serve jamais d’excuse pour te faire reculer.

Place-toi très près de ta Mère la Sainte Vierge. — Si tu dois être toujours uni à Dieu, recherche cette union auprès de sa Mère bénie.

Comprends-moi bien : être dans le monde et être du monde, cela ne veut pas dire être mondain.

Tu dois être cette braise allumée qui communique le feu là où elle se trouve ; ou qui tâche pour le moins d’élever la température spirituelle de ceux qui l’entourent, en les amenant à mener une vie chrétienne intense.

Dieu veut que ses œuvres, quand il les a confiées aux hommes, aboutissent à force de prière et de mortification.

Le fondement de toute notre activité de citoyens — de citoyens catholiques — réside dans une intense vie intérieure : dans le fait d’être des hommes et des femmes qui font réellement et effectivement de leur journée un dialogue ininterrompu avec Dieu.

Quand tu te trouves avec quelqu’un, tu dois voir en lui une âme : une âme qu’il faut aider, qu’il faut comprendre, avec laquelle il faut vivre et qu’il faut sauver.

Tu t’obstines à avancer tout seul, en faisant ta propre volonté, guidé exclusivement par ton propre jugement… et, tu le vois, le fruit de tout cela a pour nom « infécondité ».

 Mon enfant, si tu ne renonces pas à ton jugement, si tu es orgueilleux, si tu te consacres à « ton » apostolat, tu pourras travailler toute la nuit — et toute ta vie sera une nuit ! — et à la fin tu te réveilleras avec tes filets vides.

Penser à la Mort du Christ, c’est vouloir nous situer devant notre tâche quotidienne avec une absolue sincérité, et prendre au sérieux la foi que nous professons.

 Ce doit être pour nous l’occasion de pénétrer davantage dans la profondeur de l’Amour de Dieu, afin de pouvoir — par nos paroles et par nos actes — montrer cet Amour à tous les hommes.

Que de ta bouche d’homme chrétien, de femme chrétienne — que tu es et que tu dois être à tout moment — jaillisse, « impérieuse », la parole surnaturelle qui touche, qui incite, qui témoigne de ton engagement radical.

Quelle grande facilité — et parfois quel grand manque de responsabilité — quand on est investi d’autorité, que de fuir la douleur inhérente à la réprimande, sous le prétexte d’éviter aux autres de souffrir.

 Peut-être évitera-t-on ainsi des contrariétés dans cette vie…, mais au risque de perdre le bonheur éternel et celui des autres par des omissions qui constituent de véritables péchés.

Dans la vie de beaucoup, le saint n’est « pas commode ». Mais cela ne veut pas dire qu’il doit être insupportable.

 — Son zèle ne doit jamais être amer. Sa correction ne doit jamais être blessante. Son exemple ne doit jamais être perçu comme une sorte de gifle morale qui frappe, arrogante, la joue du prochain.

Ce jeune prêtre usait, pour s’adresser à Jésus, des paroles mêmes des apôtres : « edissere nobis parabolam », explique-nous la parabole. Et il ajoutait : Maître, communique à notre âme toute la clarté de ta doctrine, afin qu’elle soit toujours présente dans notre vie et dans nos œuvres…, et afin que nous puissions la transmettre aux autres.

 — Dis-le, toi aussi, au Seigneur !

Aie toujours le courage — gage de ton humilité et de ta volonté de servir Dieu— de présenter les vérités de la foi telles qu’elles sont, sans concessions, ni ambiguïtés.

Un catholique ne saurait faire autrement que de défendre « toujours » l’autorité du pape ; d’être « toujours » assez docile et décidé pour savoir changer d’avis en se confrontant au magistère de l’Église.

Voilà bien des années, quelqu’un m’a demandé, — avec une certaine indiscrétion —, si ceux qui embrassent la carrière sacerdotale avaient droit à la retraite, lorsqu’ils en ont l’âge… Comme je ne lui répondais pas, l’importun a insisté.

 — C’est alors qu’il m’est venu à l’esprit une réponse qui ne me semble pas souffrir de réplique : le sacerdoce, lui dis-je, ce n’est pas une carrière, c’est un apostolat !

 — Et c’est bien ainsi que je le sens. Et c’est pourquoi j’ai voulu consigner ce fait dans ces notes, pour qu’avec l’aide du Seigneur, nous n’oubliions jamais cette différence.

Avoir l’esprit catholique implique que nous sentions peser sur nos épaules une sollicitude pour toute l’Église, et pas seulement pour telle ou telle de ses composantes. Et cela exige aussi que notre prière s’étende du nord au sud, de l’est à l’ouest, dans une demande généreuse.

 Tu comprends mieux ainsi l’exclamation — l’oraison jaculatoire — de cet ami, devant le manque d’amour de tant d’hommes pour notre Sainte Mère : l’Église me fait mal !

« Je porte sur moi la sollicitude pour toutes les églises », écrivait saint Paul. Et ce soupir de l’Apôtre rappelle à tous les chrétiens — à toi aussi — la responsabilité qui leur incombe de mettre aux pieds de l’Épouse de Jésus-Christ, de la Sainte Église, ce que nous sommes et ce que nous pouvons, en l’aimant très fidèlement, fût-ce au prix de nos biens, de notre honneur et de notre vie.

Ne t’effraie pas de cette conjuration du silence qui prétend bâillonner l’Église, et réagis, chaque fois que cela te sera possible. Les uns ne veulent pas que sa voix soit entendue. D’autres veulent empêcher que l’on voie le bon exemple de ceux qui la proclament par leurs œuvres. D’autres effacent toute trace de bonne doctrine… ; quant au grand nombre, il ne la supporte pas !

Ne t’en effraie pas, je le répète, mais ne te lasse pas de te faire l’écho des enseignements du magistère.

Sois de plus en plus « romain » ! Aime cette admirable façon d’être, qui honore les enfants de l’unique et véritable Église, puisque c’est ce qu’a voulu Jésus-Christ !

La dévotion envers la Sainte Vierge communique aux âmes des chrétiens l’impulsion surnaturelle qui leur permet d’agir en tant que « domestici Dei », comme membres de la famille de Dieu.

Références à la Sainte Écriture
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