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2 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Messe → communion eucharistique .

Voici une autre scène émouvante. Elle nous est racontée par saint Matthieu. Or voici qu’une femme, hémorroïsse depuis douze années, s’approcha par derrière et toucha la frange de son manteau. Quelle humilité que la sienne ! Car elle se disait en elle-même : « Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée. » Il y aura toujours de ces malades à la foi vive, comme Bartimée, qui n’hésitent pas à implorer, à crier publiquement leur foi. Remarquez cependant comment, sur le chemin du Christ, il n’y a pas deux âmes semblables. La foi de cette femme est grande elle aussi. Et pourtant, elle se tait. Elle s’approche à l’insu de tous. Il lui suffit de toucher, d’effleurer le vêtement du Christ, et elle est sûre qu’elle sera guérie. À peine l’a-t-elle fait que notre Seigneur se retourne, et qu’il la regarde. Il sait déjà ce qui s’est produit dans ce cœur, il a jaugé sa conviction : Confiance, ma fille, ta foi t’a sauvée.

Elle toucha délicatement la frange de son manteau, elle s’approcha avec foi, elle crut et elle sut qu’elle venait d’être guérie… Nous aussi, si nous voulons être sauvés, il nous faut toucher avec foi le vêtement du Christ. Comprends-tu maintenant que notre foi doit être humble ? Qui es-tu, qui suis-je pour mériter cet appel du Christ ? Qui sommes-nous, pour être si près de lui ? Comme à cette pauvre femme dans la multitude, il nous a offert une occasion. Non pas celle d’effleurer, de toucher un instant le bord, la frange de son manteau. C’est lui que nous possédons. Il se donne totalement à nous, avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité. Il est notre aliment chaque jour, nous lui parlons intimement, comme on converse avec le Père, comme on dialogue avec l’Amour. Et tout cela est vrai. Ce n’est pas le fruit de l’imagination.

C’est pourquoi je vous répète avec saint Paul : Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis pas plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

Face à ces propos de l’Apôtre des Gentils, il y a, bien sûr, ceux qui s’identifient à ces disciples du Christ qui, à l’annonce par notre Seigneur du sacrement de sa Chair et de son Sang, firent le commentaire suivant : Cette doctrine est trop dure. Qui peut l’écouter ? Oui, elle est dure cette doctrine. Car la charité que l’Apôtre nous décrit ne se limite pas à la philanthropie, à l’humanitarisme ou à la compassion, bien naturelle, devant la souffrance d’autrui : elle exige de pratiquer la vertu théologale de l’amour de Dieu et de l’amour des autres pour Dieu. C’est pourquoi la charité ne passe jamais. Les prophéties ? Elles se tairont. La science ? Elle disparaîtra. Car imparfaite est notre science, imparfaite aussi notre prophétie… Bref, la foi, l’espérance et la charité demeurent toutes les trois, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.

Le seul chemin