Liste des points

5 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Sainteté → but accéssible, héroïsme.

Ma mémoire ne perd pas le souvenir du jour où, il y a déjà fort longtemps, allant prier à la cathédrale de Valence, je passai devant le tombeau du vénérable Ridaura. On me raconta que, lorsqu’on demandait son âge à ce prêtre alors très vieux, il répondait en valencien d’un ton très convaincu : « poquets », j’ai très peu d’années ! « celles que j’ai passées à servir Dieu ». Pour beaucoup d’entre vous c’est encore sur les doigts d’une main qu’on peut compter les années écoulées depuis que vous vous êtes décidés à rechercher la familiarité du Seigneur, à le servir au milieu du monde, dans votre milieu et dans l’exercice de votre profession ou de votre métier. Mais ce n’est qu’un détail sans importance. Ce qui compte, en revanche, c’est que nous gravions au fer rouge une certitude dans notre âme : l’invitation à la sainteté, que Jésus-Christ adresse à tous les hommes sans exception, exige de chacun de nous qu’il cultive sa vie intérieure et qu’il s’exerce quotidiennement aux vertus chrétiennes ; et ceci non pas d’une façon quelconque, ni au-dessus de la moyenne. Pas même d’une manière excellente : nous devons nous y efforcer jusqu’à l’héroïsme, au sens le plus fort et le plus décisif du mot.

L’objectif que je vous propose, plus précisément celui que Dieu assigne à tout le monde, n’est pas un mirage ou un idéal inaccessible. Je pourrais vous rapporter bien des exemples concrets de femmes et d’hommes de la rue, comme vous et moi, qui ont rencontré Jésus qui passe quasi in occulto, aux carrefours apparemment les plus ordinaires, et qui se sont décidés à le suivre, en étreignant avec amour la Croix de chaque jour. À notre époque de décomposition générale, de capitulations et de découragements, ou de libertinage et d’anarchie, j’estime encore plus actuelle que jamais cette conviction simple et profonde que, dès le début de mon travail sacerdotal et toujours depuis, je brûle d’envie de communiquer à l’humanité tout entière : « Ces crises mondiales sont des crises de saints. »

Certes, il s’agit d’un objectif élevé et ardu. Mais ne perdez pas de vue que personne ne naît saint ; le saint se forge au jeu continuel de la grâce divine et de la réponse de l’homme. Tout ce qui se développe, fait remarquer un écrivain chrétien des premiers siècles à propos de l’union avec Dieu, commence petit. C’est en se nourrissant graduellement qu’on arrive à devenir grand, par des progrès constants. C’est pourquoi je te dis que, si tu veux te comporter en chrétien cohérent (et je sais que tu y es disposé, même s’il t’en coûte si souvent de te vaincre ou de continuer à faire aller de l’avant ce pauvre corps), tu dois apporter un soin extrême aux détails les plus insignifiants. Car tu n’atteindras la sainteté que Notre Seigneur exige de toi qu’en accomplissant avec amour de Dieu ton travail, tes obligations de chaque jour, faites presque toujours de petites réalités.

Petites choses et vie d’enfance

Je ressens une grande peine quand j’apprends qu’un catholique, un enfant de Dieu qui, par le baptême, est appelé à être un autre Christ, rassure sa conscience avec une piété simplement formelle, avec une religiosité qui le conduit à prier de temps à autre, uniquement s’il pense que cela lui est utile ! ; à assister à la Sainte Messe les jours de précepte, et encore pas tous, alors qu’il prend bien soin de satisfaire son estomac en mangeant à heures fixes ; à céder dans sa foi, prêt à l’échanger contre un plat de lentilles, pourvu qu’il ne perde pas sa situation… Et ensuite à utiliser, avec sans-gêne ou de façon scandaleuse, l’étiquette de chrétien pour s’élever. Non ! Ne nous contentons pas des étiquettes. Je veux que vous soyez des chrétiens de la tête aux pieds, tout d’une pièce ; et pour y parvenir vous devrez chercher, sans compromis, la nourriture spirituelle adéquate.

Vous savez par expérience personnelle, et vous m’avez entendu le répéter fréquemment, pour vous prémunir contre le découragement, que la vie chrétienne consis­te à commencer et à recommencer chaque jour ; et vous constatez dans votre cœur, comme moi dans le mien, que nous avons besoin de lutter avec constance. Lorsque vous vous examinez, vous avez dû observer – cela m’arrive aussi à moi ; pardonnez-moi de faire ces références à ma per­sonne, mais tout en vous parlant je pense avec le Seigneur aux besoins de mon âme – que vous subissez de petits échecs répétés ; et vous avez parfois l’impression qu’ils sont gigantesques, parce qu’ils révèlent un manque évident d’amour, de don de soi, d’esprit de sacrifice, de délicatesse. Entretenez en vous le désir de réparer, et ceci avec une contrition sincère, mais ne perdez surtout pas la paix.

Il est possible que, dès le début, s’élèvent de gros nuages de poussière et qu’en même temps, recourant à un terrorisme psychologique violent et bien orchestré, véritable abus de pouvoir, les ennemis de notre sanctification entraînent dans la même direction absurde qu’eux ceux qui avaient longtemps maintenu une autre ligne de conduite, plus normale et plus droite. Et bien que leur voix ressemble au son d’une cloche fêlée, fondue avec du mauvais métal, et bien différente du sifflement du pasteur, ils avilissent la parole, ce don qui est parmi les plus précieux que l’homme ait reçus de Dieu, ce cadeau somptueux, qui nous permet de manifester les pensées les plus élevées d’amour et d’amitié envers le Seigneur et envers ses créatures, au point de justifier ce que saint Jacques dit de la langue : C’est le monde du mal. Il est vrai qu’elle peut causer beaucoup de mal : mensonges, dénigrements, outrages, mystifications, insultes, insinuations malveillantes.

La Très Sainte Humanité du Christ

Références à la Sainte Écriture
Références à la Sainte Écriture