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3 points de « Quand le Christ passe » sont liés au thème "Corpus Christi ".

En ce jour de la Fête-Dieu, nous allons méditer ensemble sur la profondeur de l’amour du Seigneur, qui l’a amené à demeurer caché sous les espèces sacramentelles. Il nous semble entendre de nos propres oreilles cette prédication qu’il adressait à la foule : Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus pour les manger. D’autres sont tombés sur les endroits pierreux où ils n’avaient pas beaucoup de terre, et aussitôt ils ont levé, parce qu’ils n’avaient pas de profondeur de terre, mais une fois le soleil levé, ils ont été brûlés et, faute de racine, se sont desséchés. D’autres sont tombés parmi les épines et les épines crûrent et les étouffèrent. D’autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.

La scène est d’actualité. Aujourd’hui le semeur divin sème encore sa semence à la volée. L’œuvre de salut continue de se réaliser, et le Seigneur veut se servir de nous ; il désire que nous, les chrétiens, nous ouvrions à son amour tous les chemins de la terre ; il nous invite à propager son message divin, par la doctrine et par l’exemple, jusqu’aux confins du monde. Il nous demande, à nous, citoyens de la société qu’est l’Église, et citoyens de la société civile, d’être chacun un autre Christ dans l’accomplissement fidèle de nos devoirs, en sanctifiant notre travail professionnel et les obligations de notre état.

Si nous considérons ce monde qui nous entoure, et que nous aimons parce qu’il est l’œuvre de Dieu, nous y verrons se réaliser la parabole : la parole de Jésus est féconde, elle suscite en de nombreuses âmes la soif de se donner et d’être fidèles. La vie et le comportement de ceux qui servent Dieu ont modifié l’histoire, et même beaucoup de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur sont mûs, peut-être sans le savoir, par des idéaux dont l’origine se trouve dans le christianisme.

Nous voyons aussi qu’une partie de la semence tombe dans la terre stérile, ou parmi les épines et les broussailles ; qu’il y a des cœurs qui se ferment à la lumière de la foi. Si les idéaux de paix, de réconciliation, de fraternité sont acceptés et proclamés, ils sont trop souvent démentis par les faits. Quelques-uns s’acharnent en vain à bâillonner la voix de Dieu, en ayant recours, pour empêcher sa diffusion, soit à la force brutale, soit à une arme moins bruyante mais peut-être plus cruelle parce qu’elle insensibilise l’esprit : l’indifférence.

Le Pain de la vie éternelle

C’est l’instant simple et solennel de l’institution du Nouveau Testament, Jésus abroge l’ancienne économie de la Loi et nous révèle qu’il sera lui-même le contenu de notre prière et de notre vie.

Remarquez la joie qui envahit la liturgie d’aujourd’hui : que notre louange soit pleine, qu’elle soit sonore, qu’elle soit joyeuse. C’est la jubilation chrétienne qui chante l’arrivée d’un temps nouveau : l’ancienne Pâque s’est achevée, c’est la nouvelle qui commence. L’ancien fait place au nouveau, l’ombre à la réalité, la nuit est chassée par le jour.

Miracle d’amour. C’est vraiment le pain des enfants : Jésus, le Premier né du Père Eternel, s’offre à nous en nourriture. Et c’est le même Jésus-Christ qui nous fortifie ici-bas et qui nous attend dans le ciel en tant que commensaux, cohéritiers et concitoyens ; en effet ceux qui se nourrissent du Christ mourront de la mort terrestre et temporelle, mais vivront éternellement, parce que le Christ est la vie impérissable.

Pour le chrétien qui se fortifie par la manne impérissable de l’Eucharistie, le bonheur éternel commence dès à présent. Ce qui est vieux appartient au passé : laissons de côté ce qui est périssable ; que tout soit nouveau pour nous : les cœurs, les mots et les actes.

Telle est la Bonne Nouvelle. C’est une nouveauté, une nouvelle, en ce sens qu’elle nous révèle une profondeur d’amour que nous ne soupçonnions pas jusqu’alors. Elle est bonne, parce que rien n’est meilleur que de nous unir intimement à Dieu, le Bien de tous les biens. C’est la Bonne Nouvelle, parce que, d’une certaine façon, elle est pour nous une anticipation mystérieuse de l’éternité.

Approcher Jésus grâce à la Parole et au Pain

En ce jour de fête, un peu partout dans le monde, les chrétiens accompagnent en procession le Seigneur qui, caché dans l’hostie, parcourt les rues et les places, comme pendant sa vie terrestre, en allant à la rencontre de ceux qui veulent le voir, en se plaçant sur le chemin de ceux qui ne le cherchent pas. Jésus apparaît ainsi une fois de plus au milieu des siens. Comment réagissons-nous devant cet appel du Maître ?

En effet les manifestations extérieures d’amour doivent naître du cœur et avoir leur prolongement dans le témoignage d’une conduite chrétienne. Si la réception du corps du Seigneur nous a renouvelés, nous devons le prouver par nos actes. Que nos pensées soient sincères : qu’elles soient des pensées de paix, de générosité, de service. Que nos paroles soient véridiques, claires, opportunes ; qu’elles sachent consoler et aider ; surtout, qu’elles sachent apporter aux autres la lumière de Dieu. Que nos actes soient cohérents, efficaces, opportuns ; qu’ils aient le bonus odor Christi, la bonne odeur du Christ, parce qu’ils rappelleront sa façon d’agir et de vivre.

La procession de la Fête-Dieu rend le Christ présent dans les villages et les villes du monde. Mais cette présence, je le répète, ne doit pas être l’affaire d’un jour, un bruit que l’on écoute et qui s’oublie. Ce passage de Jésus nous rappelle que nous devons aussi le découvrir dans nos occupations habituelles. A côté de la procession solennelle de ce jeudi, il doit y avoir la procession silencieuse et simple de la vie courante de chaque chrétien, homme parmi les hommes, mais qui a reçu la grâce de la foi et la mission divine d’avoir à actualiser le message du Christ sur la terre. Erreurs, misères, péchés ne vous manquent pas. Mais Dieu est avec les hommes, et nous devons nous disposer de telle sorte qu’il puisse se servir de nous et que son passage parmi les créatures soit incessant.

Demandons donc au Seigneur la grâce d’être des âmes eucharistiques, de nous aider à ce que nos rapports personnels avec lui se traduisent par la joie, la sérénité, le désir de justice. Nous aiderons alors les autres à reconnaître le Christ, nous contribuerons à Le mettre au faîte de toutes les activités humaines. Ainsi se réalisera la promesse de Jésus : Et moi, élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi.

Le pain et la moisson : communion avec tous les hommes

Références à la Sainte Écriture
Références à la Sainte Écriture