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5 points de « Quand le Christ passe » sont liés au thème "Vertus théologales ".

Pour un chrétien le mariage n’est pas une simple institution sociale, et encore moins un remède aux faiblesses humaines : c’est une authentique vocation surnaturelle. Un grand sacrement dans le Christ et dans l’Église, dit saint Paul et en même temps, et inséparablement, un contrat qu’un homme et une femme concluent pour toujours. Car, que nous le voulions ou non, le mariage institué par Jésus-Christ est indissoluble : signe sacré qui sanctifie, action de Jésus qui envahit l’âme de ceux qui se marient et les invite à Le suivre, en transformant toute leur vie matrimoniale en un chemin divin sur la terre.

Les époux sont appelés à sanctifier leur union et à se sanctifier dans cette union. C’est pourquoi ils commettraient une grave erreur s’ils édifiaient leur conduite spirituelle en marge de leur foyer, ou en lui tournant le dos. La vie familiale, les relations conjugales, le soin et l’éducation des enfants, l’effort pour maintenir, assurer et améliorer la situation financière de sa famille, les rapports avec les autres personnes qui constituent la communauté sociale, tout cela correspond à des situations courantes auxquelles les époux chrétiens doivent donner un caractère surnaturel.

La foi et l’espérance doivent se manifester par la paix avec laquelle on envisage les problèmes, petits ou grands, qui surviennent dans tous les foyers et par l’ardeur qui permet de persévérer dans l’accomplissement de son propre devoir. C’est ainsi que la charité inondera tout et aidera à partager les joies et les peines qui peuvent se présenter. Elle aidera à sourire et à oublier ses propres préoccupations pour servir les autres. Elle aidera à écouter son conjoint ou ses enfants, afin de leur montrer qu’on les aime et qu’on les comprend vraiment. Elle aidera à négliger les petites frictions sans importance mais dont l’égoïsme pourrait faire des montagnes. Elle aidera enfin à mettre beaucoup d’amour dans les petits services qui tissent la vie commune de chaque jour.

Sanctifier son foyer jour après jour, créer avec amour un authentique climat familial : voilà ce dont il s’agit. Pour sanctifier cette journée, il faut mettre en œuvre de nombreuses vertus chrétiennes ; en premier lieu les vertus théologales, et ensuite toutes les autres : la prudence, la loyauté, la sincérité, l’humilité, le travail, la joie… Mais on ne saurait parler du mariage et de la vie matrimoniale sans parler d’abord clairement de l’amour entre conjoints.

Sainteté de l’amour humain

En rapportant ces faits dans son Évangile, saint Matthieu ne cesse de mettre en relief la fidélité de Joseph, qui accomplit sans hésiter ce que Dieu lui ordonne, bien que parfois le sens ait pu lui en paraître obscur et qu’il n’en voie pas le rapport avec le reste des plans divins.

Les auteurs spirituels et les Pères de l’Église ont mis en valeur, à bien des reprises, la fermeté de sa foi. En faisant allusion aux paroles de l’ange, qui ordonne à Joseph de fuir Hérode et de se réfugier en Égypte, Jean Chrysostome commente : A ces mots, Joseph ne s’étonna point ni ne s’exclama : c’est à n’y rien comprendre ! Tu annonçais toi-même, il n’y a pas longtemps, qu’il sauverait son peuple, et maintenant voilà qu’il n’est pas capable de se sauver lui-même et que nous devons fuir, nous mettre en route et supporter un long voyage ; ce n’est pas là ce que tu m’avais promis. Joseph ne parle pas ainsi, car c’est un homme fidèle. Il ne demande pas non plus l’époque du retour, bien que l’ange ne l’ait pas précisée quand il lui a dit : reste là-bas — en Égypte —jusqu’à ce que je te le dise. Et, sans se créer de difficultés pour autant, il obéit, il croit, et supporte avec joie toutes les épreuves.

La foi de Joseph ne chancelle pas, son obéissance est toujours stricte et prompte. Pour mieux comprendre la leçon que nous donne ici le saint Patriarche, il est bon que nous considérions combien sa foi est active, et combien son obéissance ressemble peu à celle d’un homme dépassé par les événements. Car la foi chrétienne s’oppose radicalement au conformisme ou à la passivité et à l’inertie intérieures.

Joseph s’abandonna sans réserve entre les mains de Dieu, mais il ne refusa jamais de chercher à comprendre le sens des événements : aussi put-il obtenir du Seigneur ce qui est la véritable sagesse, le don d’intelligence des œuvres de Dieu. Il apprit ainsi que les plans surnaturels ont une cohérence divine, parfois en contradiction avec les plans humains.

Le Patriarche ne renonce pas à penser, dans les diverses circonstances de sa vie ; il n’abandonne pas non plus ses responsabilités ; il met au contraire toute son expérience humaine au service de sa foi. Quand il revint d’Égypte, apprenant qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place d’Hérode son père, il craignit de s’y rendre. Il a appris à agir selon le plan divin et, pour confirmer que ce qu’il entrevoit est la volonté de Dieu, il reçoit l’indication de se retirer en Galilée.

Telle fut la foi de saint Joseph : totale, confiante, entière ; elle se manifeste par une obéissance intelligente et une soumission active à la volonté de Dieu. Et, avec la foi, la charité, l’amour. Sa foi se confond avec l’amour : avec l’amour de Dieu, qui était en train d’accomplir les promesses faites à Abraham, à Jacob et à Moïse ; avec son affection d’époux envers Marie, avec son affection de père envers Jésus. Foi et amour, dans l’espérance de la grande mission que Dieu, en se servant aussi de lui, charpentier de Galilée, entreprenait dans le monde : la Rédemption des hommes.

Foi, amour et espérance : tels sont les axes de la vie de saint Joseph et ceux de toute vie chrétienne. Un amour fidèle, une foi aimante, une espérance pleine de confiance, semblent constituer la trame de la générosité de saint Joseph. C’est pourquoi sa fête est une bonne occasion pour nous de renouveler notre don dans cette vocation chrétienne que le Seigneur a donnée à chacun d’entre nous.

Quand on désire sincèrement vivre de foi, d’amour et d’espérance, renouveler ce don de soi n’est pas reprendre quelque chose qui était tombé en désuétude. Quand il y a foi, amour et espérance, se renouveler, c’est se maintenir entre les mains de Dieu, malgré les erreurs personnelles, les chutes et les faiblesses ; c’est confirmer un chemin de fidélité : renouveler le don de soi c’est, je le répète, renouveler la fidélité à ce que le Seigneur nous demande : c’est aimer avec des œuvres.

L’amour a nécessairement des manifestations qui lui sont propres. On parle parfois d’amour comme si c’était un élan vers l’auto-satisfaction ou un simple moyen de compléter égoïstement sa personnalité Ce n’est pas cela ! L’amour vrai, c’est sortir de soi, c’est se donner. L’amour apporte la joie, mais c’est une joie dont les racines sont en forme de croix. Tant que nous sommes sur terre, et que nous ne sommes pas encore parvenus à la plénitude de la vie future, il ne peut y avoir d’amour véritable sans l’expérience du sacrifice et de la douleur ; une douleur qui se savoure, qui est aimable, qui est la source d’une joie intime, mais une douleur réelle, car elle suppose la victoire sur l’égoïsme et que nous prenions l’amour pour règle absolue de toutes nos actions.

Nous en avons déjà beaucoup parlé, en d’autres occasions, mais laissez-moi insister de nouveau sur le naturel et la simplicité de la vie de saint Joseph, qui ne s’isolait pas de ses concitoyens, ni ne dressait autour de lui d’inutiles barrières.

C’est pourquoi, bien que cela soit utile peut-être à certains moments ou dans certaines circonstances, je n’aime pas d’ordinaire parler d’ouvriers catholiques, d’ingénieurs catholiques ou de médecins catholiques, comme s’il s’agissait d’espèces à l’intérieur d’un genre, comme si les catholiques formaient un petit groupe à l’écart des autres ! Car c’est créer l’impression qu’il y a un fossé entre les chrétiens et le reste de l’humanité. Je respecte l’opinion contraire, mais je trouve plus exact de parler d’ouvriers qui sont catholiques, ou de catholiques qui sont ouvriers ; d’ingénieurs qui sont catholiques, ou de catholiques qui sont ingénieurs. Car un homme qui a la foi, et qui exerce une profession intellectuelle, technique ou manuelle, est et se sent uni aux autres, avec les mêmes devoirs, avec le même désir de s’améliorer, avec la même soif d’affronter les mêmes problèmes et d’en trouver la solution.

Le catholique, en assumant tout cela, saura faire de sa vie quotidienne un témoignage de foi, d’espérance et de charité, un témoignage normal et simple, qui n’a pas besoin de manifestations voyantes. Il mettra ainsi en relief, par la cohérence de sa vie, la présence constante de l’Église dans le monde, puisque tous les catholiques sont eux-mêmes l’Église car ils sont de plein droit membres de l’unique peuple de Dieu.

Les rapports de Joseph avec Jésus

Nous voici entrés dans le temps du Carême : temps de pénitence, de purification, de conversion. Ce n’est pas là une tâche aisée. Le christianisme n’est pas un chemin commode : il ne suffit pas d’être dans l’Église et de laisser passer les années. Dans notre vie, dans la vie des chrétiens, la première conversion est importante — ce moment unique, dont chacun se souvient, où l’on découvre clairement tout ce que nous demande le Seigneur ; mais plus importantes encore, et plus difficiles, se révèlent les conversions suivantes. Et pour faciliter l’action de la grâce divine à travers les conversions postérieures, il faut garder une âme jeune, invoquer le Seigneur, savoir écouter, avoir découvert ce qui ne va pas, demander pardon.

Invocabit me et ego exaudiam eum, lisons-nous dans la liturgie de ce dimanche : si vous recourez à moi, dit le Seigneur, je vous écouterai. Considérez un instant cette merveilleuse sollicitude de Dieu à notre égard, de ce Dieu toujours disposé à nous écouter, attentif en permanence à la parole de l’homme. En tout temps — mais spécialement maintenant, parce que notre cœur est bien disposé, décidé à se purifier — il nous écoute, et il ne négligera pas le vœu d’un cœur contrit et humilié.

Oui, le Seigneur nous écoute pour intervenir, pour entrer dans notre vie, pour nous libérer du mal et nous combler de bien : eripiam eum et glorificabo eum, Je le libérerai et le glorifierai, dit-il de l’homme. Espérance de gloire, par conséquent, et nous avons là, une fois de plus, le point de départ de ce mouvement intime qu’est la vie spirituelle. L’espérance de cette glorification renforce notre loi et stimule notre charité. Ainsi se sont mises en mouvement les trois vertus théologales, ces vertus divines qui nous rendent semblables à Dieu notre Père.

La sécurité risquée du chrétien

Références à la Sainte Écriture
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