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4 points de « Quand le Christ passe » sont liés à la thématique Très Sainte Trinité  → la Très Sainte Trinité et la Sainte Messe .

Comme on comprend bien, maintenant, la clameur incessante qu’ont fait monter les chrétiens, en tout temps, devant l’Hostie Sainte ! Chante, ô ma langue, le mystère de ce Corps glorieux, ainsi que du précieux Sang que versa — rançon du monde — le Fils de la Vierge Féconde, le Roi éternel des Peuples. Il faut adorer avec dévotion ce Dieu caché : c’est le même Jésus-Christ qui naquit de la Vierge Marie ; le même qui souffrit et fut immolé sur la Croix ; le même dont le côté transpercé répandit du sang et de l’eau.

Voilà le banquet sacré où l’on reçoit le Christ lui-même ; la mémoire de la Passion se renouvelle, et, avec lui, l’âme parle intimement à son Dieu et possède un gage de la gloire à venir.

La liturgie de l’Église a résumé, en strophes brèves, les chapitres suprêmes de l’histoire de l’ardente charité que le Seigneur nous dispense.

Le Dieu de notre foi n’est pas un être lointain, qui contemple avec indifférence le sort des hommes : leurs aspirations, leurs luttes, leurs angoisses. C’est un Père qui aime ses enfants au point d’envoyer le Verbe, Seconde Personne de la Très Sainte Trinité, pour que, en s’incarnant, il meure pour nous et nous rachète. C’est ce même Père aimant qui nous attire maintenant doucement vers lui, par l’action du Saint-Esprit qui habite en nos cœurs.

La joie du Jeudi-Saint vient de là : du fait de comprendre que le Créateur a débordé d’affection pour ses créatures. Notre Seigneur Jésus-Christ, comme si toutes les autres preuves de la miséricorde n’avaient pas été suffisantes, institue l’Eucharistie pour que nous puissions l’avoir toujours près de nous et parce que — dans la mesure où nous pouvons comprendre — celui qui n’a besoin de rien, ne veut pas se passer de nous. La Trinité s’est éprise de l’homme, élevé à l’ordre de la grâce et fait à son image et ressemblance ; elle l’a racheté du péché d’Adam, qui est retombé sur toute sa descendance, et des péchés personnels de chacun — et elle désire vivement demeurer dans notre âme : celui qui m’aime observera ma doctrine et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure.

L’Eucharistie et le mystère de la Trinité

Ce courant trinitaire d’amour pour les hommes se perpétue d’une manière sublime dans l’Eucharistie. Nous avons tous appris dans le catéchisme, il y a longtemps, que la Sainte Eucharistie peut être considérée comme sacrifice et comme sacrement ; et que le sacrement nous est montré comme communion et comme un trésor sur l’autel : dans le tabernacle. L’Église consacre une autre fête au mystère de l’Eucharistie, au Corps du Christ — Corpus Christi — présent dans tous les tabernacles du monde. Aujourd’hui, Jeudi-Saint, nous allons fixer notre attention sur la Sainte Eucharistie, Sacrifice et Aliment, sur la messe et sur la sainte communion.

Je parlais d’un courant d’amour trinitaire pour les hommes. Et où mieux le remarquer que dans la messe ? La Trinité entière agit dans le Saint Sacrifice de l’autel. C’est pourquoi j’aime tant répéter, pour terminer la collecte, la secrète et la postcommunion, ces mots : Par Jésus-Christ, ton Fils — nous nous adressons au Père — Notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour tous les siècles des siècles. Amen.

Dans la messe, nous invoquons constamment le Père. Le prêtre est un représentant du Prêtre éternel, Jésus-Christ, qui est, en même temps, la Victime. Et l’action de l’Esprit Saint, à la messe, n’est pas moins ineffable, ni moins certaine. Par la vertu de l’Esprit Saint, écrit saint Jean de Damas, s’effectue la conversion du Pain en Corps du Christ.

Cette action de l’Esprit Saint est clairement exprimée quand le prêtre demande la bénédiction divine sur l’offrande : Viens, sanctificateur, Dieu éternel et tout-puissant, et bénis ce sacrifice préparé pour ton Saint Nom, l’holocauste qui donnera au Très Saint Nom de Dieu la gloire qui lui est due. La sanctification que nous implorons est attribuée au Paraclet, que le Père et le Fils nous envoient. Nous reconnaissons aussi cette présence active du Saint-Esprit dans le sacrifice quand nous disons, un peu avant la communion : Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, qui, par la volonté du Père et la coopération du Saint-Esprit, as donné par ta mort la vie au monde….

Toute la Trinité est présente dans le sacrifice de l’autel. Par la volonté du Père, avec la coopération du Saint-Esprit, le Fils s’offre en oblation rédemptrice. Apprenons à nous adresser à la Très Sainte Trinité, Dieu Un et Trine : trois personnes divines dans l’unité de leur substance, de leur amour, de leur action efficacement sanctificatrice.

Immédiatement après le lavabo, le prêtre invoque : Reçois, Trinité Sainte, cette oblation que nous t’offrons en mémoire de la Passion, de la Résurrection et de l’Ascension de Jésus-Christ, Notre Seigneur. Et, à la fin de la messe, il y a une autre oraison de brûlant hommage à Dieu Un et Trine : Placeat tibi, Sancta Trinitas, obsequium servitutis meæ… Que te soit agréable, Trinité Sainte, l’hommage de ton serviteur ; ce sacrifice que, malgré mon indignité, j’ai présenté aux regards de ta majesté, rends-le digne de te plaire et capable, par l’effet de ta miséricorde, d’attirer ta faveur sur moi-même et sur tous ceux pour qui je l’ai offert.

La messe — j’y insiste — est une action divine, trinitaire, pas humaine. Le prêtre qui célèbre sert le dessein du Seigneur, en lui prêtant sa voix et son corps ; il n’agit pas à titre personnel, mais in persona et in nomine Christi, en la personne et au nom du Christ.

L’amour de la Trinité pour les hommes fait que, de la présence du Christ dans l’Eucharistie, naissent pour l’Église et pour l’humanité toutes les grâces. C’est le sacrifice qu’avait prophétisé Malachie : De l’Orient au couchant mon Nom est grand parmi les nations, et en tout lieu un sacrifice d’encens est présenté à mon Nom ainsi qu’une offrande pure. C’est le sacrifice du Christ offert au Père avec la coopération du Saint-Esprit : oblation d’une valeur infinie, qui éternise en nous la Rédemption, ce que ne pouvaient faire les sacrifices de l’Ancienne Loi.

La sainte messe dans la vie du chrétien

Jésus est le Chemin, le Médiateur ; en lui se trouve tout ; hors de lui, il n’y a rien. En union avec le Christ, qui nous l’a appris, nous osons appeler le Tout-Puissant Notre Père : celui qui a fait le ciel et la terre est ce Père aimant qui attend que nous revenions à lui continuellement, tels de nouveaux et incorrigibles enfants prodigues.

Ecce Agnus Dei… Domine, non sum dignus… Nous allons recevoir le Seigneur. Sur la terre on accueille avec des lumières, de la musique et des vêtements de gala les personnes de haute condition. Pour recevoir le Christ dans notre âme, comment devons-nous nous préparer ? Avons-nous parfois pensé quelle serait notre conduite si l’on ne pouvait communier qu’une seule fois dans sa vie ?

Quand j’étais enfant, la pratique de la communion fréquente n’était pas encore répandue. Je me rappelle comment on se préparait à communier : on prenait grand soin de bien disposer son âme et son corps. Le meilleur costume, les cheveux bien peignés, le corps propre, avec peut-être un peu de parfum… C’étaient des délicatesses d’amoureux, d’âmes délicates et fortes, qui savaient rendre amour pour amour.

C’est avec le Christ dans l’âme que nous achevons la sainte messe ; la bénédiction du Père, du Fils et du Saint-Esprit nous accompagne toute la journée, dans notre tâche simple et normale de sanctification de toutes les nobles activités humaines.

En assistant à la sainte messe, vous apprendrez à approcher chacune des personnes divines : le Père qui engendre le Fils ; le Fils qui est engendré par le Père ; et l’Esprit Saint qui procède des deux. En nous adressant à l’une des trois Personnes, c’est à un seul Dieu que nous nous adressons ; et en nous adressant aux Trois, à la Trinité, nous nous adressons également à un seul Dieu, unique et véritable. Aimez la messe, mes enfants, aimez la messe. Et communiez avec ferveur, même si vous vous sentez froids, même si l’émotivité ne répond pas : communiez avec foi, avec espérance, avec une charité ardente.

Intimité avec Jésus-Christ

Références à la Sainte Écriture
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