Liste des points

5 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Charité → charité universelle .

Tout comme moi, vous vous trouverez tous les jours chargés du poids de nombreuses erreurs, si vous vous examinez avec courage en la présence de Dieu. Quand on lutte pour s’en défaire, grâce à l’aide divine, elles n’ont plus d’importance déterminante et on les surmonte, même si on a l’impression de ne jamais parvenir à les déraciner complètement. Qui plus est, au-delà de ces faiblesses, tu contribueras à porter remède aux grandes déficiences des autres, si tu t’efforces de répondre à la grâce de Dieu. En te re­connaissant aussi faible qu’eux — capable de toutes les erreurs et de toutes les horreurs — tu seras plus compréhensif, plus délicat et, en même temps, plus exigeant pour que nous nous décidions à aimer Dieu de tout notre cœur.

Nous les chrétiens, les enfants de Dieu, nous devons aider les autres en mettant en pratique, avec honnêteté, ce que ces hypocrites susurraient avec perversité à l’oreille du Maître : Tu ne regardes pas au rang des personnes. C’est-à-dire que nous rejetterons totalement l’acception des personnes — toutes les âmes nous intéressent ! —, même si, en pure logique, nous devons d’abord nous occuper de celles que Dieu, pour une raison ou pour une autre — même pour des motifs purement humains, du moins en apparence — a placées à nos côtés.

Le premier apostolat que nous devons réaliser dans le monde en tant que chrétiens, le meilleur témoignage de foi, est de contribuer à ce que l’on respire dans l’Église le climat d’une charité authentique. S’il nous arrive de ne pas nous aimer vraiment, s’il y a parmi nous des attaques, des calomnies et des ressentiments, qui pourra se sentir attiré par ceux qui affirment prêcher la Bonne Nouvelle de l’Évangile ?

Il est très facile, très à la mode, d’affirmer en paroles que l’on aime toutes les créatures, les croyants et les non croyants. Mais si ceux qui parlent ainsi malmènent leurs frères dans la foi, je doute fort que leur conduite soit autre chose qu’un verbiage hypocrite. En revanche, quand nous aimons dans le Cœur du Christ ceux qui, comme nous, sont fils d’un même Père, qui professent une même foi, sont héritiers d’une même espérance, notre âme s’agrandit et brûle du désir que tous les hommes s’approchent de notre Seigneur.

Je vous rappelle en ce moment les exigences de la charité, et peut-être l’un d’entre vous a-t-il pensé que cette vertu est précisément absente des paroles que je viens de prononcer. Rien de plus contraire à la réalité. Je peux vous assurer avec une sainte fierté et sans faux œcuménisme, que je me suis profondément réjoui lorsque, au cours du Concile Vatican II, prenait corps, avec une intensité renouvelée, ce souci de faire parvenir la Vérité à ceux qui marchent à l’écart de l’unique Chemin, le Chemin de Jésus, car je suis dévoré par le désir de voir l’humanité tout entière se sauver.

Oui, ce fut vraiment une très grande joie pour moi, mais aussi parce que se trouvait confirmé à nouveau cet apostolat si cher à l’Opus Dei, l’apostolat ad fidem, qui ne rejette personne et accueille les non-chrétiens, les athées, et les païens, pour qu’ils puissent, dans la mesure du possible, participer aux biens spirituels de notre association*. Tout ceci se rattache à une longue histoire de souffrances et de loyauté, dont j’ai déjà parlé ailleurs. C’est pourquoi, je le répète sans crainte, je considère hypocrite et mensonger un zèle qui pousserait à traiter correctement ceux qui sont loin, tout en piétinant et méprisant ceux qui, avec nous, vivent d’une même foi. Je ne peux croire non plus à l’intérêt que tu portes au dernier mendiant du coin si tu martyrises les tiens, si tu restes indifférent à leurs joies, à leurs peines et à leurs chagrins, si tu ne t’efforces pas de comprendre et d’oublier leurs défauts, pourvu qu’ils ne constituent pas une offense à Dieu.

N’est-il pas touchant de voir l’apôtre Jean, déjà vieux, consacrer la plus grande partie d’une épître à nous exhorter à mener une conduite qui soit en accord avec cette doctrine divine ? L’amour qui doit régner parmi les chrétiens naît de Dieu, qui est Amour. Bien aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’Amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas, n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Il s’attache à parler de la charité fraternelle puisque, par le Christ, nous sommes devenus des fils de Dieu. Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, car nous le sommes.

Tout en frappant fermement notre conscience, afin qu’elle devienne plus sensible à la grâce divine, saint Jean insiste sur le fait que nous avons reçu une preuve magnifique de l’amour du Père envers les hommes. En ceci s’est affirmé l’amour de Dieu pour nous. Dieu nous a envoyé son Fils Unique afin que nous vivions par lui. Le Seigneur a pris l’initiative, en venant à notre rencontre. Il nous a donné cet exemple pour que nous partions avec lui servir les autres, pour que, comme j’aime à le répéter, nous posions avec générosité notre cœur par terre, comme un tapis moelleux que les autres fouleront et qui leur rendra la vie plus aimable. Nous devons nous conduire ainsi parce que nous sommes devenus fils d’un même Père, ce Père qui n’hésita pas à nous livrer son Fils Bien-Aimé.

Sous le nom de prochain, dit saint Léon le Grand, nous ne devons pas seulement voir ceux qui nous sont unis par les liens de l’amitié ou de la parenté, mais tous les hommes qui participent avec nous d’une même nature… Un est le Créateur qui nous a faits, un aussi le Créateur qui nous a donné l’âme. Nous jouissons tous d’un même ciel et d’un même air, des mêmes jours et des mêmes nuits et, bien que les uns soient bons et les autres méchants, les uns justes et les autres injustes, Dieu cependant est généreux et bon envers tous.

Les fils de Dieu que nous sommes se forgeront dans la pratique de ce commandement nouveau ; nous apprenons dans l’Église à servir et non à être servis, et nous nous sentons la force d’aimer l’humanité d’une façon nouvelle, dans laquelle tous verront le fruit de la grâce du Christ. L’amour dont nous parlons n’a rien à voir avec une attitude sentimentale ni avec la simple camaraderie, ou avec l’intention quelque peu ambiguë d’aider les autres pour nous prouver à nous-mêmes que nous leur sommes supérieurs. Il consiste à vivre avec notre prochain, à vénérer, j’insiste, l’image de Dieu qui se trouve en chaque homme, l’aidant à la contempler lui-même, pour qu’à son tour il sache s’adresser au Christ.

L’universalité de la charité signifie donc l’universalité de l’apostolat : nous avons à traduire en œuvres et en vérité le grand dessein de Dieu, qui veut que tous les hommes se sauvent et parviennent à la connaissance de la vérité.

Si nous devons aimer aussi nos ennemis — je veux dire ceux qui nous placent parmi leurs ennemis, car je ne me sens l’ennemi de rien ni de personne — à plus forte raison devons-nous aimer ceux qui ne sont qu’éloignés, ceux qui nous sont moins sympathiques, ceux qui, par leur langue, leur culture ou leur éducation, semblent être à l’opposé de nous-mêmes.

Références à la Sainte Écriture
Références à la Sainte Écriture