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3 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Exemples imagés  → les agraphes.

N’avez-vous pas remarqué, lorsqu’une famille possède un objet décoratif de valeur et fragile, une potiche par exemple, comme elle en prend soin pour qu’il ne se brise pas ? Jusqu’au jour où l’enfant, en jouant, le fait tomber par terre, et où ce souvenir précieux se rompt en plusieurs morceaux. Grande est la peine, mais on le répare aussitôt ; on le recompose, on le recolle avec soin et, une fois restauré, il est en fin de compte aussi beau qu’avant.

Mais quand l’objet est en faïence, ou simplement en terre cuite, il suffit d’habitude de quelques agrafes, de fils de fer ou d’autre métal qui maintiennent ensemble les morceaux. Et le vase ainsi réparé y gagne un charme original.

Transposons cela à la vie intérieure. En présence de nos misères et de nos péchés, en présence de nos erreurs, bien que, par grâce divine, elles soient peu importantes, ayons recours à la prière et disons à notre Père : Seigneur, sur ma pauvreté, sur ma fragilité, sur mon argile de vase brisé, Seigneur, mets des agrafes et, fort de ma douleur et avec ton pardon, je serai plus solide et plus beau qu’avant ! Une prière consolante, que nous devrons répéter quand notre pauvre argile volera en éclats.

Ne soyons pas surpris si nous sommes fragiles, ne nous étonnons pas de constater que notre conduite est ébranlée pour moins que rien ; ayez confiance dans le Seigneur, toujours prêt à secourir : Yahvé est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? De personne : en parlant de cette façon à notre Père du Ciel, nous montrons que nous n’avons peur de rien ni de personne.

Pour écouter Dieu

De l’homme perfide et pervers, Dieu, délivre-moi. Le texte de la Messe nous parle à nouveau de bonne divinisation : il fait ressortir à nos yeux la mauvaise pâte dont nous sommes faits, avec tous ses mauvais penchants ; puis il supplie, emitte lucem tuam, envoie ta lumière et ta vérité, qui m’ont guidé et m’ont conduit à ta montagne sainte. Il m’importe peu de vous raconter que je me suis ému à la lecture de ces mots du graduel.

Comment devons-nous nous comporter pour acquérir cette bonne divinisation ? Nous lisons dans l’Évangile que Jésus ne pouvait pas circuler en Judée parce que les Juifs voulaient le tuer. Lui qui, par sa simple volonté, pouvait éliminer ses ennemis met aussi en œuvre les moyens humains. Lui qui était Dieu, et à qui une décision personnelle suffisait pour changer les circonstances, nous a laissé une leçon pleine de saveur : il ne se rendit pas en Judée. Ses frères lui dirent donc : « Passe d’ici en Judée afin que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais. » Ils prétendaient qu’il se donne en spectacle. Le voyez-vous ? Et voyez-vous ce qu’est une leçon de bonne divinisation et de mauvaise divinisation ?

Bonne divinisation : En toi se confient, chante l’offertoire, ceux qui connaissent ton nom, tu n’abandonnes pas ceux qui te cherchent, Yahvé. Et c’est la joie de cette poterie d’argile pleine d’agrafes, car il n’oublie pas le cri des malheureux, la joie des humbles.

N’accordez pas le moindre crédit à ceux qui présentent la vertu de l’humilité comme de la timidité humaine ou comme une condamnation perpétuelle à la tristesse. Se sentir argile, réparé avec des agrafes, est une source continuelle de joie ; cela veut dire nous reconnaître peu de chose devant Dieu : enfant, fils. Et, quand on se sait pauvre et faible, y a-t-il plus grande joie que celle de se savoir aussi fils de Dieu ? Pourquoi les hommes s’attristent-ils ? Parce que la vie sur la terre ne se déroule pas comme nous l’espérons personnellement, parce que des obstacles se dressent, nous empêchant ou nous rendant plus difficile de continuer à satisfaire ce à quoi nous prétendons.

Il ne se produit rien de tout cela quand l’âme vit la réalité surnaturelle de sa filiation divine. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Je le répète depuis longtemps, la tristesse est le lot de ceux qui s’acharnent à ne pas reconnaître qu’ils sont enfants de Dieu.

Pour terminer, nous découvrons dans la liturgie d’aujourd’hui deux demandes qui doivent jaillir comme une flèche de notre bouche et de notre cœur : Dieu Tout-Puissant, fais qu’en accomplissant toujours ces mystères divins nous méritions de nous approcher des dons célestes. Et donne-nous, Seigneur, nous t’en supplions, de te servir constamment selon ta volonté. Servir, servir, mes fils, c’est notre lot ; être des serviteurs de tout le monde, pour que, aux temps où nous vivons, le peuple fidèle augmente en vertu et en nombre.

Références à la Sainte Écriture
Références à la Sainte Écriture