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5 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Force → audace.

Un cœur sage est proclamé intelligent, lit-on dans le livre des Proverbes. Nous ne comprendrions pas la prudence si nous la confondions avec la pusillanimité ou le manque d’audace. La prudence se manifeste dans l’habitus qui pousse à bien agir : à mettre en évidence la fin, et à chercher les moyens les mieux appropriés pour l’atteindre.

Mais la prudence n’est pas une valeur suprême. Nous devons tous nous demander : prudence, pour quoi faire ? Car il existe une fausse prudence — que nous devons plutôt appeler ruse — qui est au service de l’égoïsme, qui profite des moyens les plus aptes à atteindre des fins déviées. Faire preuve d’une grande perspicacité ne sert alors qu’à aggraver notre mauvaise disposition, et à encourir ce reproche que saint Augustin formulait dans sa prédication au peuple : Prétends-tu faire pencher le cœur de Dieu, qui est toujours droit, pour qu’il s’adapte à la perversité du tien ? C’est la fausse prudence de celui qui pense que ses propres forces suffisent pour le justifier. Ne vous complaisez pas dans votre propre sagesse, dit saint Paul, car il est écrit : « Je détruirai la sagesse des sages, j’anéantirai l’intelligence des intelligents. »

Cette sagesse du cœur, cette prudence ne se convertira jamais en la prudence de la chair à laquelle saint Paul fait allusion : la prudence de ceux qui ont l’intelligence, mais qui s’efforcent de ne pas l’utiliser pour découvrir et aimer le Seigneur. La véritable prudence est celle qui reste attentive aux insinuations de Dieu et qui, dans cette écoute vigilante, reçoit dans l’âme des promesses et des réalités de salut : Je te bénis, Père, Seigneur du Ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l’avoir révélé aux petits.

Sagesse de cœur qui oriente et gouverne beaucoup d’autres vertus. La prudence rend l’homme audacieux, sans folie ; elle n’exempte pas, pour de secrètes raisons de commodité, de l’effort nécessaire pour vivre pleinement en accord avec les desseins divins. La tempérance du prudent n’est ni insensibilité ni misanthropie ; sa justice n’est pas dureté ; sa patience n’est pas servilité.

Et viam Dei in veritate doces ; enseigner, enseigner, enseigner : montrer les chemins de Dieu conformément à la pure vérité. Tu ne dois point t’effrayer si l’on découvre tes défauts, les tiens et les miens ; j’ai envie de les rendre publics, en racontant ma lutte personnelle, mon désir de rectifier tel ou tel point du combat que je mène pour être loyal envers le Seigneur. L’effort que nous fournissons pour bannir et vaincre ces misères sera déjà une façon de baliser les sentiers divins : d’abord et malgré nos erreurs visibles, par le témoignage de notre vie ; ensuite, par la doctrine, à l’image de notre Seigneur, qui cœpit facere et docere, qui commença par les œuvres, pour se consacrer plus tard à la prédication.

Après vous avoir affirmé que le prêtre qui vous parle vous aime beaucoup et que le Père du Ciel vous aime plus encore, car il est infiniment bon, infiniment Père ; après vous avoir montré que je ne peux rien vous reprocher, je considère néanmoins qu’il est de mon devoir de vous aider à aimer Jésus-Christ et l’Église, son troupeau. En effet, je pense que vous ne me surpasserez pas en ce domaine ; vous rivalisez avec moi, mais vous ne me surpassez pas. Quand je relève une erreur au cours de ma prédication ou dans les conversations personnelles que j’ai avec chacun, je ne cherche pas à faire souffrir, seul m’anime le désir que nous aimions davantage le Seigneur. Et si je vous rappelle avec insistance la nécessité de pratiquer les vertus, je n’oublie pas que ce besoin est tout aussi urgent pour moi.

J’ai entendu un jour un homme indélicat dire que l’expérience des faux pas ne sert qu’à retomber cent fois dans la même erreur. Et moi je vous dis au contraire que celui qui est prudent sait profiter de ces accidents pour en tirer une leçon, pour apprendre à faire le bien, pour renouveler sa décision d’être plus saint. Outre un amour renforcé, vous tirerez toujours de l’expérience de vos échecs et de vos triomphes au service de Dieu un enthousiasme plus assuré de persévérer dans l’accomplissement de vos devoirs et de vos droits de citoyens chrétiens, quoiqu’il puisse vous en coûter ; sans lâcheté, sans fuir ni les honneurs ni vos responsabilités, sans nous effrayer des réactions qui pourront s’élever autour de nous, suscitées peut-être par de faux frères, quand nous essayons avec dignité et loyauté de chercher la gloire de Dieu et le bien des autres.

Nous devons aussi être prudents. Pourquoi ? Pour être justes, pour vivre la charité, pour servir Dieu et toutes les âmes avec efficacité. C’est à juste titre qu’on a appelé la prudence genitrix virtutum, mère des vertus, et encore auriga virtutum, le guide de toutes les bonnes habitudes.

À chacun ce qui lui revient

Les disciples, écrit saint Jean, ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » Pour ma part, cette scène familière de la vie du Christ me remplit de joie. Que ce soit Jésus-Christ, Dieu, qui dise cela ! Lui qui a déjà un corps glorieux ! Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez. Ils le jetèrent donc et ils ne parvenaient plus à le relever tant il était plein de poissons. Maintenant ils comprennent. Ce qu’ils ont entendu si souvent de la bouche du Maître revient à l’esprit des disciples : pêcheurs d’hommes, apôtres. Ils comprennent que tout est possible, parce que c’est lui qui dirige la pêche.

Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : c’est le Seigneur ! L’amour, l’amour le voit de loin. L’amour est le premier à percevoir ces délicatesses. L’apôtre adolescent, avec l’affection profonde qu’il ressent pour Jésus, parce qu’il aime le Christ avec toute la pureté et la tendresse d’un cœur innocent, s’écrie : c’est le Seigneur !

À ces mots : C’est le Seigneur ! Simon-Pierre mit son vêtement, car il était nu, et se jeta à l’eau. Pierre, c’est la foi. Il se jette à la mer, plein d’une ardeur merveilleuse. Avec l’amour de Jean et la foi de Pierre, jusqu’où n’irons-nous pas ?

Les âmes sont à Dieu

Références à la Sainte Écriture
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