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2 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Église → apostolat des chrétiens.

La vie intérieure est une exigence inhérente à l’appel que le Maître a fait retentir dans l’âme de tout homme. Nous devons être saints jusqu’au bout des ongles, pour reprendre une expression typique de mon pays ; des chrétiens vrais, authentiques, canonisables ; autrement, nous aurons échoué en tant que disciples du seul Maître. Pensez aussi qu’en s’intéressant à nous, en nous octroyant sa grâce, afin que nous luttions pour atteindre la sainteté au milieu du monde, Dieu nous impose aussi l’obligation de l’apostolat. Comprenez que, même d’un point de vue humain, la préoccupation pour les âmes naît tout naturellement de ce choix, ainsi que l’exprime un Père de l’Église : Lorsque vous découvrez que quelque chose vous a été profitable, vous essayez d’y attirer les autres. Vous devez donc souhaiter que d’autres vous accompagnent sur les chemins du Seigneur. Si, en allant au forum ou aux bains, vous rencontrez quelqu’un qui est oisif, vous l’invitez à vous accompagner. Appliquez au spirituel cette coutume terrestre et, lorsque vous irez vers Dieu, ne le faites point seuls.

Si nous ne voulons pas gaspiller notre temps inutilement ni nous retrancher derrière la fausse excuse des difficultés extérieures du milieu ambiant, difficultés qui n’ont jamais manqué depuis les débuts du christianisme, nous devons avoir tout à fait présent à l’esprit que Jésus-Christ a voulu que l’efficacité de notre action pour entraîner vers lui ceux qui nous entourent, dépende d’ordinaire de notre vie intérieure. Jésus-Christ a mis la sainteté comme condition de l’efficacité de l’activité apostolique ; ou plutôt notre effort pour être fidèles, car, sur terre, nous ne serons jamais saints. Cela semble incroyable, mais Dieu et les hommes attendent de nous une fidélité sans palliatifs, sans euphémismes, qui aille jusqu’à ses dernières conséquences, sans médiocrité ni concessions, dans la plénitude d’une vocation chrétienne assumée et pratiquée avec application.

Les autres disciples vinrent en barque, remorquant le filet et ses poissons : ils n’étaient guère qu’à deux cents coudées du rivage. Ils déposent aussitôt la pêche aux pieds du Seigneur, parce qu’elle est à lui. Et ce, pour que nous apprenions que les âmes appartiennent à Dieu, que personne sur cette terre ne peut s’en attribuer la propriété, que l’apostolat de l’Église, son message et sa réalité de salut, ne repose pas sur le prestige de quelques personnes, mais sur la grâce divine.

Jésus interroge Pierre par trois fois, comme s’il voulait lui donner la possibilité répétée de réparer son triple reniement. Pierre a déjà appris ; il a fait l’expérience de sa misère personnelle : conscient de sa faiblesse, il est profondément convaincu de l’inutilité des déclarations téméraires. C’est pourquoi il remet tout entre les mains du Christ. Oui Seigneur, tu sais que je t’aime. Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime. Et que répond le Christ ? Pais mes agneaux, pais mes brebis. Non pas les tiennes, ni les vôtres : les siennes ! Parce que c’est lui qui a créé l’homme, c’est lui qui l’a racheté, c’est lui qui a racheté toutes les âmes, une à une, je le répète, au prix de son Sang.

Quand, au cinquième siècle, les donatistes dirigeaient leurs attaques contre les catholiques, ils soutenaient qu’il était impossible qu’Augustin, évêque d’Hippone, enseignât la vérité parce qu’il avait été un grand pécheur. Et saint Augustin suggérait la réponse suivante à ses frères dans la foi : Augustin est évêque de l’Église catholique ; il porte sa charge, dont il aura à rendre compte à Dieu. Je l’ai connu au nombre des bons. S’il est mauvais, lui le sait ; s’il est bon, ce n’est pas en lui cependant que j’ai mis mon espérance. Parce que la première chose que j’ai apprise dans l’Église catholique, c’est à ne pas mettre mon espérance en un homme.

Ce n’est pas notre apostolat que nous faisons. Si c’était le cas, qu’aurions-nous à dire ? C’est l’apostolat du Christ que nous faisons, parce que Dieu le veut, parce que c’est ainsi qu’il nous l’a ordonné : Allez par le monde entier pour prêcher l’Évangile. Les erreurs sont nôtres ; les fruits appartiennent au Seigneur.

Audace pour parler de Dieu