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2 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Jésus-Christ → exemple de charité.

Peut-être vas-tu me dire : et pourquoi devrais-je m’efforcer ? Ce n’est plus moi, mais saint Paul qui te répond : L’amour du Christ nous presse. Tout le temps d’une existence est bien peu de chose pour élargir les frontières de ta charité. Dès les tous premiers commencements de l’Opus Dei, j’ai montré mon grand effort à répéter sans relâche aux âmes généreuses disposées à le mettre en pratique ce cri du Christ : À ceci tous vous reconnaîtront comme mes disciples : à cet amour que vous aurez les uns pour les autres. On nous reconnaîtra précisément à cela, parce que la charité est le point de départ de toute activité du chrétien.

Jésus, qui est la pureté même, n’assure pas que l’on reconnaîtra ses disciples à leur vie impeccable. Lui, qui est la sobriété même, qui n’a même pas où reposer sa tête, qui a passé si longtemps à jeûner et à veiller en prière, n’affirme pas à ses apôtres : on vous reconnaîtra à ce que vous n’êtes ni des goinfres ni des buveurs.

La vie pure du Christ était, comme elle l’a été et le sera à toutes les époques, une gifle pour la société d’alors, souvent aussi pourrie que la nôtre. Sa sobriété, un autre coup de fouet pour ceux qui banquetaient continuellement et qui se faisaient vomir après avoir mangé pour pouvoir continuer à manger, accomplissant à la lettre ces mots de saint Paul : Ils font de leur ventre un dieu.

L’humilité du Seigneur était encore un coup porté à ceux qui passaient leur temps à ne s’occuper que d’eux-mêmes. Étant à Rome, j’ai commenté à plusieurs reprises, et vous me l’avez peut-être entendu dire, que les empereurs et leurs généraux vainqueurs défilaient triomphants, présomptueux, vaniteux, bouffis d’orgueil, sous les arcs aujourd’hui en ruine. Et, en passant sous ces monuments, ils baissaient peut-être la tête, de crainte que leur front majestueux ne heurtât l’arc grandiose. Néanmoins, le Christ, humble, ne précise pas non plus : on reconnaîtra que vous êtes mes disciples à ce que vous êtes humbles et modestes.

Remarquez bien qu’au bout de vingt siècles, le commandement du Seigneur conserve toute la force de la nouveauté. Il est comme la lettre d’introduction du véritable fils de Dieu. Tout au long de ma vie sacerdotale, j’ai prêché à de très nombreuses reprises que ce commandement continue malheureusement d’être nouveau pour bien des gens, parce qu’ils ne se sont jamais ou presque jamais efforcés de le mettre en pratique : c’est triste, mais c’est ainsi. Or, il est très clair que l’affirmation du Messie est catégorique : c’est à cela que l’on vous reconnaîtra, à ce que vous vous aimez les uns les autres ! C’est pour cela que j’éprouve constamment le besoin de rappeler ces mots du Seigneur. Saint Paul ajoute : Portez les fardeaux les uns des autres et accomplissez ainsi la loi du Christ. Des moments perdus, peut-être avec la fausse excuse que tu as du temps en trop… Alors que tant de tes frères, de tes amis sont surchargés de travail ! Aide-les avec délicatesse, avec amabilité, le sourire aux lèvres, aide-les de sorte qu’il leur soit presque impossible de s’en rendre compte. Qu’ils ne puissent même pas se montrer reconnaissants, tant la discrète finesse de ta charité saura passer inaperçue.

Nous n’avons pas eu un instant de libre, devaient se dire ces pauvres vierges qui portaient leurs lampes vides. Les ouvriers sur la place ne savent que faire du plus clair de leur journée, parce qu’ils ne se sentent pas obligés de rendre service, alors que la recherche du Seigneur est continuelle, pressante, depuis la première heure. Accueillons-le, répondons oui, et supportons par amour — ce qui n’est alors plus réellement supporter — le poids du jour et de la chaleur.

Donner des fruits pour Dieu