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2 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Liberté → fausse liberté .

Ce sont des âmes qui dressent des barricades avec la liberté. Ma liberté ! ma liberté ! Ils l’ont et n’en usent pas ; ils la regardent, ils la dressent comme une idole de terre à l’intérieur de leur entendement mesquin. S’agit-il vraiment de la liberté ? Quel profit tirent-ils de cette richesse s’ils n’ont pas pris un engagement sérieux qui oriente toute leur existence ? Un tel comportement va à l’encontre de la dignité, de la noblesse de la personne humaine. Il y manque l’itinéraire, le chemin dégagé qui donne leur sens aux pas sur la terre : et ce sont ces âmes —vous en avez connu comme moi — qui, ensuite, se laisseront entraîner par la vanité puérile, par la présomption égoïste, par la sensualité.

Leur liberté reste stérile, ou bien elle produit des fruits ridicules, même d’un point de vue purement humain. Celui qui ne choisit pas, en pleine liberté, une règle de conduite droite finit tôt ou tard par se laisser gouverner par les autres, vit dans l’indolence — en parasite — soumis à ce que les autres détermineront. Il s’exposera à être ballotté à tout vent et d’autres décideront toujours pour lui. Ce sont des nuages sans eau, poussés de-ci, de-là par les vents, des arbres d’automne sans fruits, deux fois morts, sans racines, même s’ils se cachent derrière un continuel bavardage ou derrière des palliatifs par lesquels ils tentent d’estomper leur manque de caractère, de courage et d’honneur.

Mais personne ne me contraint ! répètent-ils obstinément. Personne ? Tous contraignent cette liberté illusoire, qui n’ose pas accepter les conséquences d’actes libres, personnels et en assumer la responsabilité. Là où l’amour de Dieu fait défaut, règne une absence totale d’exercice individuel et responsable de la liberté personnelle, et — malgré les apparences — tout n’est que contrainte. L’indécis, l’irrésolu est tel une matière plastique à la merci des circonstances. N’importe qui le façonne selon son bon plaisir, à commencer par les passions et les pires tendances de la nature blessée par le péché.

Rappelez-vous la parabole des talents. Le serviteur qui n’en avait reçu qu’un aurait pu en faire un bon usage, comme ses compagnons, faire en sorte qu’il produise, en tirant parti de ses capacités. Or, que décide-t-il ? Il craint de perdre le talent. Fort bien. Mais ensuite ? Il l’enterre ! Et ce trésor ne produit pas de fruit.

N’oublions jamais ce cas de peur maladive de se servir honorablement de sa capacité de travail, de son intelli­gence, de sa volonté, de l’homme tout entier. Je l’enterre, semble affirmer ce malheureux, mais ma liberté est sauve ! Non. Sa liberté a penché pour quelque chose de très concret, pour la sécheresse la plus pauvre et la plus aride. Elle a pris parti, car elle ne pouvait faire autrement que de choisir ; mais elle a mal choisi.

Il n’y a rien de plus faux que d’opposer la liberté au don de soi, car le don de soi est une conséquence de la liberté. Considérez que lorsqu’une mère se sacrifie pour ses enfants, elle a choisi ; et c’est à la mesure de cet amour que se manifestera sa liberté. Plus cet amour est grand, plus la liberté sera féconde ; et le bonheur de ses enfants provient de cette liberté bénie (qui implique le don de soi), il procède de ce don de soi béni qui est justement la liberté.

Références à la Sainte Écriture
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