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2 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Liberté → vérité et justice.

Dès mon enfance, dès que j’ai eu des oreilles pour entendre comme dit l’Écriture, j’ai beaucoup entendu parler de la question sociale. Il n’y a rien de particulier à cela, car c’est un vieux sujet : il a toujours existé. Le problème a dû se poser à l’instant précis où les hommes ont commencé à s’organiser d’une certaine façon, et où les différences d’âge, d’intelligence, de capacité de travail, d’intérêts, de personnalités sont devenus plus manifestes.

J’ignore si le fait qu’il y ait des classes sociales est irrémédiable : quoi qu’il en soit, parler de ces sujets n’est pas non plus mon métier, et encore moins ici, dans cet oratoire, où nous nous sommes réunis pour parler de Dieu — j’aimerais dans ma vie ne parler jamais d’aucun autre sujet — et pour parler à Dieu.

Pensez ce que vous voudrez dans toutes les matières que la Providence a laissées à la discussion libre et légitime des hommes. Mais ma condition de prêtre du Christ me met dans l’obligation de remonter plus haut, de vous rappeler que, en tout état de cause, nous ne pourrons jamais cesser d’exercer la justice, et si besoin est avec héroïsme.

Nous avons l’obligation de défendre la liberté personnelle de tous les hommes, en sachant que Jésus-Christ est celui qui a gagné pour nous cette liberté ; si nous n’agissons pas ainsi, de quel droit pourrons-nous revendiquer la nôtre ? Nous devons aussi répandre la vérité, parce que veritas liberabit vos, la vérité nous libère, tandis que l’ignorance nous rend esclaves. Nous devons défendre le droit de tout homme à vivre, à posséder ce dont il a besoin pour mener une existence digne, le droit à travailler et à se reposer, à choisir un état, à fonder un foyer, à mettre des enfants au monde dans le mariage et à pouvoir les élever, à traverser avec sérénité les périodes de maladie et la vieillesse, à accéder à la culture, à s’associer aux autres citoyens pour parvenir à des fins licites et, au premier chef, le droit à connaître et à aimer Dieu en toute liberté, car la conscience, si elle est droite, découvrira les traces du Créateur en toute chose.

C’est précisément pour cela qu’il est urgent de répéter — en cela je ne fais pas de politique, j’affirme la doctrine de l’Église — que le marxisme est incompatible avec la foi du Christ. Est-il quelque chose de plus contraire à la foi qu’un système qui cherche en tout à éliminer de l’âme la présence aimante de Dieu ? Criez-le très fort, pour qu’on entende distinctement votre voix : nous n’avons absolument pas besoin du marxisme pour pratiquer la justice. Au contraire, cette erreur très grave, à cause de ses solutions exclusivement matérialistes, qui ignorent le Dieu de la paix, ne dresse que des obstacles dans la recherche du bonheur et de l’entente entre les hommes. Nous trouvons à l’intérieur du christianisme la vraie lumière, qui apporte toujours une réponse à tous les problèmes : il suffit que vous vous efforciez d’être sincèrement catholiques, non verbo neque lingua, sed opere et veritate, non pas avec des mots, ou avec la langue mais en actes et en vérité. Dites-le, sans faux-fuyants, sans crainte, chaque fois que l’occasion se présentera, et recherchez-la si c’est nécessaire.

Justice et charité

Références à la Sainte Écriture
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