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3 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Rédemption → la Vierge, médiatrice.

La Maternité divine de Marie est la racine de toutes les perfections et de tous les privilèges dont elle est ornée. À ce titre, elle a été conçue immaculée et elle est pleine de grâces, elle est toujours vierge, elle est montée aux cieux en corps et en âme, elle a été couronnée Reine de la création tout entière, au-dessus des anges et des saints. Dieu seul est au-dessus d’elle. La très Sainte Vierge, selon qu'elle est Mère de Dieu, possède une dignité d’une certaine façon infinie, empruntée au bien infini qu’est Dieu. Il n’y a pas de danger d’exagérer. Nous n’approfondirons jamais assez ce mystère ineffable ; nous ne pourrons jamais remercier assez notre Mère de cette familiarité avec la Très Sainte Trinité qu’elle nous a donnée.

Nous étions pécheurs et ennemis de Dieu. La Rédemption ne nous libère pas seulement du péché, elle ne nous réconcilie pas seulement avec le Seigneur : elle fait de nous des enfants, nous fait don d’une Mère, celle-là même qui a engendré le Verbe, dans l’Humanité. Est-il plus grand débordement, plus grand excès d’amour ? Dieu désirait ardemment nous racheter. Il disposait de beaucoup de moyens pour mettre à exécution sa très Sainte Volonté, dans sa Sagesse infinie. Il en a choisi un, qui dissipe tous les doutes possibles à propos de notre salut et de notre glorification. De même que le premier Adam n’est pas né d’un homme et d’une femme, mais a été formé de la terre, de même le dernier Adam, qui devait guérir la blessure du premier, a pris un corps dans le sein de la Vierge, pour être, quant à la chair, égal à la chair de ceux qui ont péché.

Mère du Bel Amour

Maîtresse de charité. Rappelez-vous la scène de la présentation de Jésus au temple. Le vieillard Siméon dit à Marie, sa mère : « Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, — et toi-même, un glaive te transpercera l’âme ! — afin que se révèlent les pensées intimes d’un grand nombre. » L’immense charité de Marie envers l’humanité fait que s’accomplisse également en elle l’affirmation du Christ : Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

Les souverains pontifes ont appelé Marie à bon droit Corédemptrice : Tellement, en même temps que son Fils souffrant et mourant, elle souffrit jusqu’à en mourir presque ; et elle a renoncé de telle sorte à ses droits maternels sur son Fils, pour le salut des hommes en l’immolant, autant qu’il dépendait d’elle, pour apaiser la justice de Dieu, que l’on peut dire à juste titre qu’elle a racheté le genre humain conjointement au Christ. Nous comprenons mieux de la sorte ce moment de la Passion de Notre Seigneur, que nous ne nous lasserons jamais de méditer : Stabat autem juxta crucem Jesu mater ejus, à côté de la croix de Jésus se trouvait sa Mère.

Vous aurez remarqué comment certaines mères, mues par une fierté légitime, s’empressent de se mettre à côté de leurs fils quand ils triomphent, quand ils reçoivent un hommage public. D’autres en revanche, à ces moments-là, restent au second plan, aiment en silence. Marie était ainsi, et Jésus le savait.

Maintenant, en revanche, au moment du scandale du Sacrifice de la Croix, Sainte Marie est présente, entendant avec tristesse les passants qui l’injuriaient en hochant la tête et en disant : « Toi qui détruis le Temple et en trois jours le rebâtis, sauve-toi toi-même, si tu es fils de Dieu, et descends de la croix » ! Notre Dame écoutait les paroles de son Fils, et s’unissait à sa douleur : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Que pouvait-elle faire ? Se fondre dans l’amour rédempteur de son Fils, offrir au Père l’immense douleur qui, telle une épée tranchante, transperçait son Cœur pur.

Jésus se sent à nouveau réconforté par cette présence discrète et aimante de sa Mère. Marie ne crie pas, Elle ne court pas d’un endroit à l’autre. Stabat : elle est debout, à côté de son Fils. C’est alors que Jésus la regarde, se tournant ensuite vers Jean. Et il s’écrie : « Femme, voici ton fils. »Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » En la personne de Jean, le Christ confie tous les hommes à sa Mère et spécialement ses disciples : ceux qui devaient croire en lui.

Felix culpa chante l’Église, heureuse faute, parce qu’elle a nous a obtenu un pareil et si grand Rédempteur. Heureuse faute, pouvons-nous ajouter aussi, qui nous a mérité de recevoir Sainte Marie pour Mère. Nous sommes désormais assurés, rien ne doit plus nous préoccuper, parce que Notre Dame, couronnée Reine des cieux et de la terre, est la toute-puissance suppliante devant Dieu. Jésus ne peut rien refuser à Marie, ni à nous, enfants de la même Mère.

Notre Père