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3 points de « Entretiens » sont liés au thème "Gloire de Dieu".

Le sens authentique du christianisme – qui professe la résurrection de toute chair – s’affronte toujours, comme il est logique, avec la désincarnation, sans crainte d’être taxé de matérialisme. Il est donc permis de parler d’un matérialisme chrétien qui s’oppose audacieusement aux matérialismes fermés à l’esprit. Que sont les sacrements – empreintes de l’Incarnation du Verbe, comme l’affirmaient les anciens – sinon la manifestation la plus claire de ce chemin que Dieu a choisi pour nous sanctifier et nous mener au ciel ? Ne voyez-vous pas que chaque sacrement témoigne de l’amour de Dieu, dans toute sa force créatrice et rédemptrice, qui nous est concédé à l’aide de moyens matériels ? Qu’est l’Eucharistie – imminente déjà – sinon le Corps et le Sang adorables de notre Rédempteur, qui nous sont offerts à travers l’humble matière de ce monde – le vin et le pain –, à travers les éléments de la nature, cultivés par l’homme , ainsi qu’a voulu le rappeler le dernier concile œcuménique ?

L’on comprend, mes enfants, que l’Apôtre pouvait écrire : tout est à vous ; mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu . Il s’agit d’un mouvement ascendant que le Saint-Esprit, partout présent en nos cœurs, entend provoquer dans le monde : à partir de la terre, jusqu’à la gloire du Seigneur. Et pour qu’il fût clair que même ce qui semble le plus prosaïque était inclus dans ce mouvement, saint Paul écrivait également : soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu .

Je nourris l’espoir – parce que cela répond à la justice et à une réalité que connaissent tant de pays – qu’un jour viendra où l’État espagnol contribuera, lui aussi, à réduire les charges d’une tâche qui ne vise à aucun profit privé et qui, au contraire, précisément parce qu’elle se met tout entière au service de la société, tente de collaborer efficacement à la prospérité présente et future de la nation.

Et maintenant, mes fils et mes filles, permettez-moi d’insister sur un autre aspect, cher entre tous, de la vie ordinaire. Je veux parler de l’amour humain, de l’amour pur entre l’homme et la femme, des fiançailles, du mariage. Je tiens à dire une fois de plus que ce saint amour humain n’est pas simplement une chose permise, tolérée, à côté des véritables activités de l’esprit, comme on pourrait le déduire des faux spiritualismes auxquels je faisais tout à l’heure allusion. Depuis quarante ans, je proclame exactement le contraire, par la parole et par l’écrit, et ceux qui ne le comprenaient pas commencent à le comprendre.

L’amour, qui conduit au mariage et à la famille, peut être également un chemin divin, un chemin de vocation, un chemin merveilleux, une voie qui aboutit à l’engagement total envers notre Dieu. Réalisez les choses avec perfection, je vous l’ai rappelé, apportez de l’amour aux petites activités de la journée, découvrez, j’insiste, ce quelque chose de divin que renferment les détails : cette doctrine trouve une place spéciale dans l’espace vital, qui forme le cadre de l’amour humain.

Vous le savez, professeurs, étudiants et vous tous qui vous consacrez à l’université de Navarre : j’ai confié vos amours à Sainte Marie, Mère du Bel Amour. Vous avez là-bas la chapelle que nous avons construite avec dévotion dans le campus universitaire, pour qu’elle y accueille vos prières et l’offrande de cet amour, pur et splendide, qu’elle bénit.

Ne saviez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Que de fois, devant la statue de la Vierge Marie, Mère du Bel Amour, ne répondrez-vous pas à la question de l’Apôtre par une affirmation joyeuse : oui, nous le savons et nous voulons vivre ainsi, avec votre aide puissante, ô Vierge, Mère de Dieu !

La prière contemplative jaillira de votre âme, chaque fois que vous méditerez cette réalité surprenante : une chose aussi matérielle que mon corps a été choisie par l’Esprit Saint pour y établir sa demeure…, je ne m’appartiens déjà plus…, mon corps et mon âme – mon être tout entier – sont à Dieu… et cette prière sera riche de résultats pratiques qui dériveront de cette grande conséquence proposée par le même apôtre : glorifiez Dieu dans votre corps .

Force m’est d’en terminer, mes enfants. Je vous disais au début que, par ma parole, je voulais vous communiquer un peu de la grandeur et de la miséricorde de Dieu. Et j’espère y être parvenu en vous engageant à vivre saintement votre vie ordinaire ; car une vie sainte menée au milieu des réalités de ce monde – sans bruit, avec simplicité, avec véracité – n’est-ce pas la manifestation la plus émouvante des magnalia Dei , de cette prodigieuse miséricorde dont Dieu a toujours témoigné et ne cesse de témoigner pour le salut du monde ?

Maintenant je vous demande, avec le psalmiste, de vous joindre à ma prière et à ma louange : magnificate Dominum mecum, et extollamus nomen eius simul  ; magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons ensemble son nom. Autrement dit, mes enfants, vivons avec foi.

Armons-nous du bouclier de la foi, du casque du salut et de l’épée de l’esprit, c’est-à-dire de la Parole de Dieu. C’est à cela que nous engage l’apôtre saint Paul, dans l’Épître aux Éphésiens que la liturgie développait il y a quelques minutes.

Foi, vertu dont nous avons tant besoin, nous, les chrétiens, et plus précisément en cette année de la Foi qu’a promulguée notre Saint-Père très aimé, le pape Paul VI : car, sans la foi, se perd le fondement même de la sanctification de la vie ordinaire.

Foi ardente, en ce moment où nous nous approchons du mysterium fidei , de la Sainte Eucharistie ; car nous allons participer à cette Pâque du Seigneur, qui résume et réalise la miséricorde de Dieu envers les hommes.

Foi, mes enfants, afin de proclamer que, dans quelques instants sur cet autel, sera renouvelée l’œuvre de notre Rédemption . Foi, pour savourer le Credo et éprouver, au pied de cet autel et dans cette assemblée, la présence du Christ, qui fait de nous cor unum et anima una , un seul cœur et une seule âme ; qui fait de nous une famille, l’Église une, sainte, catholique, apostolique et romaine, ce qui, pour nous, revient à dire universelle. Foi, enfin, filles et fils très chers, pour démontrer au monde qu’il ne s’agit pas ici de cérémonies ni de mots, mais d’une réalité divine, qui donne aux hommes le témoignage d’une vie ordinaire sanctifiée, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et de Sainte Marie.