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4 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Sainte Vierge  → Mère de Dieu.

Contemplons maintenant sa Mère bénie, qui est aussi notre Mère. Au Calvaire, à côté du gibet, elle prie. Ce n’est pas là une attitude nouvelle chez Marie. Elle ne s’est jamais comportée différemment, quand elle remplissait ses devoirs, en s’occupant de sa maison. Au milieu de ses occupations courantes, elle demeurait attentive à Dieu. Le Christ, perfectus Deus, perfectus homo, a voulu que sa Mère qui est la plus éminente des créatures, celle qui est pleine de grâces, nous affermît elle aussi dans ce désir d’élever toujours notre regard vers l’amour divin. Rappelez-vous la scène de l’Annonciation : l’archange vient délivrer son message divin (l’annonce qu’elle serait Mère de Dieu) ; il la trouve en prière. Marie est entièrement recueillie quand saint Gabriel la salue : Salut, comblée de grâces, le Seigneur est avec toi. Quelques jours plus tard, elle laisse éclater sa joie dans le Magnificat : ce chant marial, que l’Esprit Saint nous a transmis grâce à la minutieuse fidélité de saint Luc, est le fruit des rapports habituels de la très Sainte Vierge avec Dieu.

Notre Mère a longuement médité les paroles des saints, ces hommes et ces femmes de l’Ancien Testament qui attendaient le Seigneur, ainsi que les événements auxquels ils ont été mêlés. Elle s’est émue devant cette succession de prodiges, devant le débordement de la miséricorde de Dieu pour un peuple si souvent ingrat. Cette tendresse divine, constamment renouvelée, fait jaillir ces mots de son cœur immaculé : Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Les fils de cette bonne Mère que sont les premiers chrétiens ont appris cela d’elle ; nous aussi nous pouvons, et nous devons, l’apprendre.

Toutes les fêtes de Notre Dame sont grandes, parce qu’elles constituent des occasions que l’Église nous offre de démontrer dans les faits notre amour envers Sainte Marie. Mais si, parmi ces fêtes, je devais en choisir une, je préférerais celle d’aujourd’hui : la Maternité divine de la très Sainte Vierge.

Cette célébration nous amène à considérer certains des mystères centraux de notre foi : à méditer l’Incarnation du Verbe, œuvre des Trois Personnes de la Très Sainte Trinité. Marie, Fille de Dieu le Père, de par l’Incarnation du Seigneur dans ses entrailles immaculées est l’Épouse de Dieu le Saint-Esprit et la Mère de Dieu le Fils.

Quand la Vierge répondit oui, librement, aux desseins que le Créateur lui révélait, le Verbe divin assuma la nature humaine : l’âme rationnelle et le corps formé dans le sein très pur de Marie. La nature divine et la nature humaine s’unissaient dans cette unique Personne : Jésus-Christ, vrai Dieu et dès lors vrai Homme ; Fils Unique éternel du Père et, à partir de ce moment, en tant qu’Homme, véritable fils de Marie. C’est pourquoi Notre Dame est Mère du Verbe incarné, de la Seconde Personne de la Très Sainte Trinité qui a faite sienne pour toujours, sans confusion, la nature humaine. Nous pouvons dire bien haut à la Sainte Vierge, comme la meilleure des louanges, ces mots qui expriment sa dignité la plus élevée : Mère de Dieu.

La foi du peuple chrétien

Telle a toujours été la foi sûre. Le Concile d’Éphèse a proclamé, contre ceux qui l’ont nié, que si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est vraiment Dieu, et que pour cela la très Sainte Vierge est Mère de Dieu, puisqu’elle a engendré selon la chair le Verbe de Dieu incarné, qu’il soit anathème.

L’histoire nous a conservé des témoignages de l’allégresse des chrétiens face à ces décisions claires, nettes, qui réaffirmaient ce qu’ils croyaient tous : Le peuple tout entier de la ville d’Éphèse, des premières heures du matin jusqu’à la nuit, demeura anxieux dans l’attente de la résolution… Quand il sut que l’auteur des blasphèmes avait été déposé, nous commençâmes tous à l’unisson à glorifier Dieu et à acclamer le Synode, parce que l’ennemi de la foi était tombé. À peine sortis de l’église, nous fûmes accompagnés avec des torches jusqu’à nos demeures. C’était de nuit : toute la ville était joyeuse et illuminée. Voilà ce qu’écrit saint Cyrille et je ne puis nier que, même à seize siècles de distance, cette réaction de piété m’impressionne profondément.

Veuille Dieu notre Seigneur que cette même foi brûle en nos cœurs et que s’élève de nos lèvres un chant d’action de grâces : parce que la Très Sainte Trinité, en ayant choisi Marie pour Mère du Christ, Homme comme nous, a placé chacun d’entre nous sous sa protection maternelle. Elle est Mère de Dieu et notre Mère.

Poursuivons maintenant la considération de ce mystère de la Maternité divine de Marie, dans une prière silencieuse, en affirmant du fond de notre âme : Ô Vierge, ô Mère de Dieu : celui que les cieux ne peuvent contenir, s’est enfermé dans ton sein pour prendre la chair de l’homme.

Voyez ce que la liturgie nous fait réciter aujourd’hui : bienheureuses soient les entrailles de la Vierge Marie, qui ont accueilli le Fils du Père éternel. Exclamation vieille et nouvelle, humaine et divine. C’est dire au Seigneur, comme on a coutume de le faire en certains endroits pour louer une personne : bénie soit la mère qui t’a mis au monde !

Maîtresse de foi, d’espérance et de charité

Références à la Sainte Écriture