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2 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Prière → avec simplicité .

Je vous le répète : je n’accepte pas d’autre esclavage que celui de l’Amour de Dieu. Et cela parce que, comme je vous l’ai expliqué en d’autres occasions, la religion est la plus grande révolte de l’homme qui ne tolère pas de vivre comme une bête, qui ne se résigne pas, qui ne s’apaise pas tant qu’il ne fréquente pas et ne connaît pas son Créateur. Je vous veux rebelles, libres de tout lien, car je vous veux — le Christ nous veut — enfants de Dieu. Esclavage ou filiation divine : voilà le dilemme de notre vie. Ou enfants de Dieu ou esclaves de l’orgueil, de la sensualité, de cet égoïsme angoissé dans lequel tant d’âmes semblent se débattre.

L’Amour de Dieu marque le chemin de la vérité, de la justice, du bien. Lorsque nous nous décidons à répondre au Seigneur ma liberté est à toi, nous sommes du même coup libérés de toutes les chaînes qui nous liaient à des futilités, à des préoccupations ridicules, à des ambitions mesquines. Et la liberté — ce trésor incalculable, cette perle merveilleuse qu’il serait triste de jeter aux bêtes — est tout entière consacrée à apprendre à faire le bien.

Voilà la liberté glorieuse des enfants de Dieu ! Les chrétiens qui céderaient au découragement, qui seraient timorés ou qui envieraient le libertinage de ceux qui n’ont pas accueilli la Parole de Dieu, démontreraient qu’ils ont une piètre idée de notre foi. Si nous accomplissons vraiment la Loi du Christ, si nous nous efforçons de l’accomplir, car nous n’y parviendrons pas toujours, nous nous découvrirons dotés de cette merveilleuse vigueur de l’esprit qui n’a point besoin d’aller chercher ailleurs le sens de la liberté humaine la plus pleine.

Notre foi n’est pas un fardeau ni une limitation. De quelle pauvre idée de la vérité chrétienne ferait preuve celui qui raisonnerait ainsi ! En choisissant Dieu nous ne perdons rien, nous gagnons tout : celui qui, au prix de son âme, aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera.

Nous avons tiré la carte gagnante et obtenu le premier prix. Lorsque quelque chose nous empêchera de voir cela clairement, nous devrons examiner le fond de notre âme : peut-être avons nous peu de foi, peu de contact personnel avec Dieu, une faible vie de prière. Nous devrons demander au Seigneur, par l’intermédiaire de sa Mère et notre Mère, d’augmenter notre amour pour lui, de nous accorder de goûter la douceur de sa présence. Car c’est seulement en aimant que nous parvenons à la liberté la plus pleine : celle de ne vouloir abandonner jamais, pour toute l’éternité, l’objet de nos amours.

Tournons à nouveau nos regards vers le Maître. Peut-être entends-tu, toi aussi, en ce moment, le reproche adressé à Thomas : porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté et ne sois plus incrédule mais croyant, et du fond de ton cœur tu t’écrieras avec l’apôtre, dans un élan de contrition sincère : Mon Seigneur et mon Dieu ! Je te reconnais pour mon Maître à tout jamais et, avec ton secours, je garderai comme un trésor tes enseignements et je m’efforcerai de les suivre loyalement.

Quelques pages plus haut, nous revivons dans l’Évangile la scène où Jésus se retire pour prier, ses disciples se tenant tout près de lui, sans doute en train de le contempler. Quand il eut fini, l’un d’eux se décida à l’implorer : Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean l’a appris à ses disciples. Il leur dit : quand vous priez, dites : Père que ton nom soit sanctifié.

Vous remarquerez comme la réponse est surprenante : les disciples partagent leur vie avec Jésus-Christ et, tout en conversant avec eux, le Seigneur leur montre comment ils doivent prier. Il leur révèle le grand secret de la miséricorde divine : nous sommes enfants de Dieu, et nous pouvons nous entretenir en toute confiance avec lui, comme un enfant converse avec son père.

Lorsque je considère la façon dont certains envisagent la vie de piété — ces échanges entre le chrétien et son Seigneur — et qu’on m’en propose une image désagréable, théorique, pleine de formules toutes faites, pleine de rengaines sans âme, favorisant plus l’anonymat que la conversation personnelle, en tête-à-tête avec Dieu notre Père — l’authentique oraison vocale n’est pas compatible avec l’anonymat —, je me rappelle ce conseil du Seigneur : Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N’allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu’il faut que vous lui demandiez. Un Père de l’Église a écrit à ce propos : Je crois que le Christ nous demande d’éviter les longues prières, longues quant à la suite interminable de paroles, mais non quant au temps. Le Seigneur lui-même nous a donné en exemple la veuve qui, à force de réclamations, vient à bout de la résistance du juge inique ; et cet autre exemple de l’ami importun qui arrive la nuit à des heures indues et qui, par entêtement plus que par amitié, obtient de son ami qu’il sorte de son lit, (cf. Lc 11, 5-8 ; 18, 1-8). Par ces deux exemples il nous invite à la demande constante, non dans d’interminables prières, mais par le simple exposé de nos besoins.

Et si malgré tout, au début de votre méditation, vous n’arrivez pas à concentrer votre attention pour parler à Dieu, si vous vous trouvez froids et si votre tête semble incapable de formuler la moindre idée, ou si votre cœur ne réagit pas, je vous conseille ce que j’ai toujours essayé de faire dans ces cas-là : mettez-vous en présence de votre Père et dites-lui tout au moins : « Seigneur je ne sais pas prier, je ne trouve rien à te raconter !… » Soyez-en sûrs, à ce moment-même vous avez commencé à prier.

Piété : une attitude d’enfant