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5 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Prière → la Vierge, Maîtresse d'oraison .

Contemplons maintenant sa Mère bénie, qui est aussi notre Mère. Au Calvaire, à côté du gibet, elle prie. Ce n’est pas là une attitude nouvelle chez Marie. Elle ne s’est jamais comportée différemment, quand elle remplissait ses devoirs, en s’occupant de sa maison. Au milieu de ses occupations courantes, elle demeurait attentive à Dieu. Le Christ, perfectus Deus, perfectus homo, a voulu que sa Mère qui est la plus éminente des créatures, celle qui est pleine de grâces, nous affermît elle aussi dans ce désir d’élever toujours notre regard vers l’amour divin. Rappelez-vous la scène de l’Annonciation : l’archange vient délivrer son message divin (l’annonce qu’elle serait Mère de Dieu) ; il la trouve en prière. Marie est entièrement recueillie quand saint Gabriel la salue : Salut, comblée de grâces, le Seigneur est avec toi. Quelques jours plus tard, elle laisse éclater sa joie dans le Magnificat : ce chant marial, que l’Esprit Saint nous a transmis grâce à la minutieuse fidélité de saint Luc, est le fruit des rapports habituels de la très Sainte Vierge avec Dieu.

Notre Mère a longuement médité les paroles des saints, ces hommes et ces femmes de l’Ancien Testament qui attendaient le Seigneur, ainsi que les événements auxquels ils ont été mêlés. Elle s’est émue devant cette succession de prodiges, devant le débordement de la miséricorde de Dieu pour un peuple si souvent ingrat. Cette tendresse divine, constamment renouvelée, fait jaillir ces mots de son cœur immaculé : Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Les fils de cette bonne Mère que sont les premiers chrétiens ont appris cela d’elle ; nous aussi nous pouvons, et nous devons, l’apprendre.

En moi est toute grâce de voie et de vérité, en moi toute espérance de vie et de force. Avec quelle sagesse l’Église n’a-t-elle pas mis ces mots sur les lèvres de notre Mère, afin que les chrétiens ne les oublient pas. Elle est la sécurité, l’Amour qui n’abandonne jamais, le refuge constamment ouvert, la main qui toujours caresse et console.

Un des premiers Pères de l’Église écrit que nous devons nous efforcer de conserver à l’esprit et dans notre mémoire un résumé ordonné de la vie de la Mère de Dieu. Vous avez souvent feuilleté ces abrégés de médecine, de mathématiques ou d’autres matières. L’on y trouve énoncés pour les cas d’urgence, les remèdes immédiats, les mesures à adopter afin de ne pas se fourvoyer dans ces sciences.

Méditons fréquemment tout ce que nous avons entendu sur notre Mère, dans une prière calme et tranquille. Et comme un dépôt, cette leçon se gravera peu à peu en notre âme ; ainsi nous accourrons sans hésiter à elle, spécialement quand nous n’aurons pas d’autre remède. N’est-ce pas, pour ce qui nous concerne, rechercher notre intérêt personnel ? Si, certainement. Mais les mères n’ignorent pas que leurs enfants sont d’habitude un peu intéressés, et souvent nous nous adressons à elles comme à l’ultime recours. Elles en sont convaincues et cela ne leur fait rien : c’est pour cela qu’elles sont mères et leur amour désintéressé discerne dans cet égoïsme apparent ce qu’il y a d’affection filiale et de confiance assurée.

Je ne prétends pas, ni pour moi, ni pour vous, que notre dévotion envers Sainte Marie se borne à ces appels pressants. Je pense néanmoins que nous ne devons pas nous sentir humiliés si cela nous arrive à certains moments. Les mères ne font pas le compte des détails d’affection que leurs enfants ont pour elles ; elles ne pèsent ni ne mesurent avec des critères mesquins. Elles savourent comme du miel la moindre démonstration d’amour, et elles se surpassent, accordant beaucoup plus qu’elles ne reçoivent. Si nos bonnes mères de la terre réagissent de cette façon, imaginez ce que nous pourrons attendre de notre Mère Sainte Marie.

Mère de l’Église

Le Saint Évangile nous présente brièvement le chemin pour comprendre l’exemple de notre Mère : Quant à Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait dans son cœur. Efforçons-nous de l’imiter en parlant au Seigneur, dans un dialogue d’amour, de tout ce qui nous arrive, jusqu’aux événements les plus menus. N’oublions pas que nous devons les peser, les évaluer, les voir avec les yeux de la foi, pour découvrir la Volonté de Dieu.

Si notre foi est faible, accourons à Marie. Saint Jean raconte que ses disciples crurent en lui à cause du miracle des noces de Cana, que le Christ réalisa à la demande de sa Mère. Notre Mère intercède toujours auprès de son Fils pour qu’il fasse attention à nous, qu’il se montre à nous, de sorte que nous puissions confesser : Tu es le Fils de Dieu.

Comme les vertus surnaturelles grandiraient en nous, si nous parvenions à fréquenter vraiment Marie, qui est notre Mère ! Ne craignons pas de lui répéter au long de la journée — avec le cœur, sans que les mots soient nécessaires — de petites prières, des oraisons jaculatoires. La dévotion chrétienne a réuni beaucoup de ces éloges enflammés dans les Litanies qui accompagnent le Saint Rosaire. Mais chacun est libre de les augmenter, de lui adresser de nouvelles louanges, de lui dire ce que, par une sainte pudeur qu’elle comprend et approuve, nous n’oserions pas exprimer à voix haute.

Je te conseille, pour terminer, de faire, si tu ne l’as pas encore faite, l’expérience personnelle de l’amour maternel de Marie. Il ne suffit pas de savoir qu’elle est Mère, de la considérer de cette façon, de parler ainsi d’elle. Elle est ta Mère et tu es son fils ; elle t’aime comme si tu étais son fils unique en ce monde. Parle-lui en conséquence : raconte-lui tout ce qui t’arrive, honore-la, aime-la. Personne ne le fera pour toi aussi bien que toi, si tu ne le fais pas.

Je t’assure que si tu empruntes ce chemin, tu trouveras aussitôt tout l’amour du Christ : et tu te trouveras plongé dans cette vie ineffable de Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Tu y puiseras des forces pour accomplir entièrement la Volonté de Dieu, tu t’empliras de désirs de servir tous les hommes. Tu seras le chrétien que tu rêves d’être parfois : débordant d’œuvres de charité et de justice, joyeux et fort, compréhensif envers autrui et exigeant envers soi-même.

Telle est sans plus la trempe de notre foi. Accourons à Sainte Marie, qui nous accompagnera d’un pas ferme et constant.

Références à la Sainte Écriture
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