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4 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Sainteté → appel universel .

Nous appartenons, vous et moi, à la famille du Christ, car c’est ainsi qu’il nous a élus en lui, dès avant la création du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce. Cet appel gratuit que nous avons reçu du Seigneur nous trace un objectif bien précis : la sainteté personnelle, comme saint Paul nous le répète avec insistance. Hæc est voluntas Dei : sanctificatio vestra, la volonté de Dieu, c’est votre sanctification. Ne l’oublions donc pas : c’est pour conquérir ce sommet que nous sommes dans la bergerie du Maître.

Vous penserez peut-être que je ne parle que pour un groupe de personnes choisies. Ne vous laissez pas tromper si facilement par la lâcheté ou par la commodité. Que chacun ressente, au contraire, l’urgence divine d’être un autre Christ : ipse Christus, le Christ lui-même ; bref, l’urgence de rendre notre conduite cohérente avec les normes de la foi. Car la sainteté à laquelle nous devons aspirer n’est pas une sainteté de deuxième rang, qui d’ailleurs, n’existe pas. Et la principale condition qui nous est demandée, et qui est tout à fait conforme à notre nature, consiste à aimer : la charité est le lien de la perfec­tion ; charité que nous devons pratiquer en accord avec les commandements explicites que le Seigneur lui-même a établis : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, sans rien garder pour nous. C’est en cela que consiste la sainteté.

Nous sommes bouleversés, notre cœur est profondément ému lorsque nous écoutons avec attention ce cri de saint Paul : Voici quelle est la volonté de Dieu : c’est votre sanctification. Je me le propose aujourd’hui une fois de plus et je vous le rappelle à vous aussi, et à l’humanité tout entière : la Volonté de Dieu, c’est que nous soyons des saints.

Pour apaiser les âmes, d’une paix véritable, pour transformer la terre, pour chercher Dieu notre Seigneur dans le monde et à travers les choses du monde, la sainteté personnelle est indispensable. Au cours de mes entretiens avec des personnes de tant de pays et des milieux sociaux les plus variés, l’on me demande souvent : « Qu’avez-vous à dire à ceux qui sont mariés ? et à ceux qui travaillent à la campagne ? et aux veuves ? et aux jeunes ? »

Je réponds systématiquement que je n’ai qu’une seule marmite pour tout le monde. Et je souligne d’ordinaire que notre Seigneur Jésus-Christ a prêché la bonne nouvelle à tout le monde, sans aucune distinction. Une seule marmite et une seule nourriture : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Il appelle chacun à la sainteté et demande à chacun de l’amour : jeunes et vieux, célibataires et mariés, bien portants et malades, cultivés et ignorants, quel que soit leur lieu de travail, où qu’ils se trouvent. Il n’y a qu’une seule façon de grandir dans la familiarité et la confiance en Dieu : le fréquenter dans la prière, lui parler, lui manifester, de cœur à cœur, notre amour.

Parler à Dieu

Je tiens à affirmer de nouveau que je ne parle pas d’une façon extraordinaire de vivre en chrétien. Que chacun de nous médite ce que Dieu a fait pour lui et la façon dont il y a répondu. Si nous sommes courageux dans cet examen personnel, nous verrons ce qui nous manque encore. Je me suis ému hier en écoutant un catéchumène japonais raconter qu’il enseignait le catéchisme à des gens qui ne connaissaient pas encore le Christ. Et j’ai eu honte. Nous avons besoin de davantage de foi, de davantage de foi. Et, avec la foi, de contemplation.

Revenez lentement sur cet appel divin qui remplit l’âme d’inquiétude et lui apporte en même temps la douceur du miel : Redemi te, et vocavi te nomine tuo : meus es tu ; je t’ai racheté et je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi ! Ne volons pas à Dieu ce qui lui appartient. Un Dieu qui nous a aimés jusqu’au point de mourir pour nous, qui nous a choisis de toute éternité, avant la création du monde, pour que nous soyons saints en sa présence ; et qui nous offre continuellement l’occasion de nous purifier et de nous donner à lui.

Et si nous avions encore quelque doute, nous recevons de ses lèvres une autre preuve : Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai institués pour que vous alliez et que vous portiez du fruit et que demeure ce fruit de votre travail d’âmes contemplatives.

Foi, foi surnaturelle, par conséquent. Quand la foi faiblit, l’homme tend à s’imaginer Dieu comme s’il était lointain, comme s’il se préoccupait à peine de ses enfants. Il voit dans la religion quelque chose de surajouté, pour les cas où il n’y a plus rien à faire ; il attend sans trop savoir pourquoi des manifestations grandioses, des événements insolites. En revanche quand l’âme vit de foi, elle découvre que le chemin du chrétien ne l’éloigne pas de la vie humaine courante et habituelle. Et que cette grande sainteté, que Dieu nous demande, réside, ici et maintenant, dans les petites choses de chaque jour.