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5 points de « Amis de Dieu » sont liés à la thématique Jésus-Christ → sa Sainte Humanité.

C’est également saint Matthieu qui nous rapporte que Jésus, à son retour de Béthanie, eut faim. Le Christ m’émeut toujours, spécialement quand je vois qu’il est un homme vrai, parfait, tout en étant aussi Dieu parfait, pour nous apprendre à nous servir de notre indigence et de nos faiblesses naturelles. Nous pouvons ainsi nous offrir totalement, tels que nous sommes, au Père, qui accepte volontiers cet holocauste.

Il avait faim ; le Créateur de l’univers, le Seigneur de toutes choses a faim ! Seigneur, je te remercie d’avoir fait que, par inspiration divine, l’auteur sacré ait relevé dans ce passage ce détail, qui m’oblige à t’aimer davantage, ce qui m’encourage à souhaiter ardemment contempler ta Très Sainte Humanité ! Perfectus Deus, perfectus homo, Dieu parfait et Homme parfait, en chair et en os, comme vous et moi.

Ne t’es-tu pas demandé parfois, mû par une sainte curiosité, comment Jésus-Christ a mené à son terme cette prodigalité d’amour ? Saint Paul prend soin à nouveau de répondre : Bien qu’il fût de condition divine, (…) il s’anéantit lui-même en prenant la condition d’esclave et devenant semblable aux hommes. Mes enfants, soyez saisis de reconnais­sance devant ce mystère et apprenez ceci : tout le pouvoir, toute la majesté, toute la beauté, toute l’harmonie infinie de Dieu, ses richesses grandes et incommensurables, tout un Dieu ! est demeuré caché dans l’Humanité du Christ pour nous servir. Le Tout-Puissant se montre décidé à obscurcir sa gloire pour un temps, afin de faciliter la rencontre rédemptrice avec ses créatures.

Dieu, écrit l’évangéliste saint Jean, nul ne l’a jamais vu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître, en comparaissant sous le regard stupéfait des hommes : d’abord comme un nouveau-né à Bethléem ; puis comme un enfant semblable aux autres ; plus tard, au Temple, comme un adolescent à l’esprit réfléchi et éveillé ; et enfin avec la figure aimable et attirante du Maître qui bouleversait les cœurs des foules qui l’accompagnaient avec enthousiasme.

Quelques traits de l’Amour de Dieu qui s’incarne nous suffisent ; et sa générosité touche notre âme, nous enflamme, nous pousse doucement vers une douleur contrite de notre comportement si souvent mesquin et égoïste. Jésus-Christ n’hésite pas à s’abaisser pour nous élever de la misère à la dignité de fils de Dieu, de frères. Au contraire, toi et moi, nous nous enorgueillissons fréquemment et stupidement des dons et des talents reçus, au point d’en faire un piédestal nous permettant de nous imposer aux autres, comme si le mérite de quelques actions, achevées avec une perfection toute relative, dépendait exclusivement de nous : Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’en vanter comme si tu ne l’avais pas reçu ?

Lorsque nous considérons le don total que Dieu fait de lui-même et son anéantissement — j’en parle pour que nous le méditions, chacun réfléchissant pour son compte — la fatuité, la présomption de l’orgueilleux se révèlent être un péché horrible, précisément parce qu’il place la personne à l’opposé du modèle que Jésus-Christ nous a montré par sa conduite. Réfléchissez-y calmement : étant Dieu, il s’est humilié. L’homme, bouffi d’orgueil, rempli de son propre moi, prétend s’exalter à tout prix sans reconnaître qu’il est fait d’une mauvaise terre tout juste bonne pour une cruche.

Revenons au saint Évangile, et attardons-nous à ce que saint Matthieu rapporte au chapitre vingt-et-un. Jésus, comme il entrait en ville de bon matin, eut faim. Apercevant un figuier près du chemin, il s’en approcha. Quelle joie, Seigneur, que de te voir affamé, ou encore assoiffé près du puits de Sychar. Je te contemple, perfectus Deus, perfectus homo : vrai Dieu, mais aussi vrai homme. Avec une chair comme la mienne. Il s’est anéanti lui-même, prenant la condition d’esclave, pour que je ne doute jamais de sa compréhension, de son amour.

Il a eu faim. Quand viendra la fatigue, lors du travail, de l’étude ou de l’apostolat, quand l’horizon s’obscurcira, alors nous fixerons notre regard sur le Christ : sur ce Jésus plein de bonté, ce Jésus harassé, ce Jésus qui a faim et soif. Comme tu sais te faire comprendre, Seigneur ! Comme tu sais te faire aimer ! Tu te montres semblable à nous en tout, sauf pour le péché, pour que nous nous rendions bien compte qu’avec toi, nous pourrons vaincre nos mauvais penchants, surmonter nos fautes. Qu’importent la lassitude, la faim, les larmes… Le Christ a connu la fatigue, il a eu faim, il a eu soif, il a pleuré. Ce qui importe c’est la lutte — une lutte aimable, puisque le Seigneur restera toujours près de nous — pour accomplir la volonté du Père qui est aux cieux.

Les disciples, écrit saint Jean, ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » Pour ma part, cette scène familière de la vie du Christ me remplit de joie. Que ce soit Jésus-Christ, Dieu, qui dise cela ! Lui qui a déjà un corps glorieux ! Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez. Ils le jetèrent donc et ils ne parvenaient plus à le relever tant il était plein de poissons. Maintenant ils comprennent. Ce qu’ils ont entendu si souvent de la bouche du Maître revient à l’esprit des disciples : pêcheurs d’hommes, apôtres. Ils comprennent que tout est possible, parce que c’est lui qui dirige la pêche.

Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : c’est le Seigneur ! L’amour, l’amour le voit de loin. L’amour est le premier à percevoir ces délicatesses. L’apôtre adolescent, avec l’affection profonde qu’il ressent pour Jésus, parce qu’il aime le Christ avec toute la pureté et la tendresse d’un cœur innocent, s’écrie : c’est le Seigneur !

À ces mots : C’est le Seigneur ! Simon-Pierre mit son vêtement, car il était nu, et se jeta à l’eau. Pierre, c’est la foi. Il se jette à la mer, plein d’une ardeur merveilleuse. Avec l’amour de Jean et la foi de Pierre, jusqu’où n’irons-nous pas ?

Les âmes sont à Dieu

Références à la Sainte Écriture
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